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 :: RPs
Buvons un coup, buvons en deux
A la santé des amoureux
A la santé du Roi de France,
Et merde pour le Roi d'Angleterre,
Qui nous a déclaré la guerre.
Éternel insatisfait, personnification du Jamais-Content, Alezan passe des semaines isolé au fond des bois pour échapper à la foule qui l'étouffe en ville avant d'y revenir chercher la compagnie qui lui manque.

Après plusieurs jours à chevaucher, un peu fourbu malgré l'habitude, il avait du subir encore une fois la disparition précoce d'une de ses créations et s'était retrouvé seul dans les bois.

tout seul.

Autant dire qu'il avait vraiment besoin de quelqu'un à qui parler, de tout et de rien, de n'importe quoi, mais quelqu'un qui réponde en face et qui ne menace pas de se volatiliser au bout de quelques semaines à peine. Quelqu'un de réel, plus que les équidés qui prennent vie au gré du fil qui s'entortille sur les étoffes qui alourdissent son sac.


Le jeune homme vit à Lux depuis des dizaines et des dizaines d'années mais se sent toujours un peu étrange lorsqu'il traverse le quartier moderne, comme s'il n'était pas tout à fait à sa place. Il avait du mal avec tout ces bâtiments si récents à l'architecture si moderne qui étaient à des années lumières des quelques constructions qui bourgeonnaient dans la Steppe au fil de leurs errances.

Alezan rentre dans un des bars qui a une décoration un peu ancienne, dans les moins récents du quartier, tout du moins, pour ne pas se sentir trop dépaysé non plus. C'est déjà la soirée et beaucoup de monde semble avoir eu la même idée que lui, visiblement, vu le bruit qui l'assaille dès qu'il franchit le seuil du bar et s'approche du comptoir. Ses pas lourds malgré sa taille bien en dessous de la plupart des hommes présents résonnent sur le plancher. Sur les traces d'une proie, il prend milles précautions, mais perdu ainsi dans la masse humaine, il se permet d'abattre lourdement au sol ses pieds sans réfléchir. Peut être même qu'il a envie de se faire remarquer, pour une fois, façon peu subtile de signifier qu'il a envie de discuter avec quelqu'un, n'importe qui s'il le faut.

Mais il semble que les étoiles et ses ancêtres ont entendu ses prières muettes car il reconnait un visage dans un recoin moins peuplé, une silhouette familière bien qu'il ne l'ai pas vu depuis un moment.

L'artisan s'approche naturellement même si sa cible ne l'a sûrement pas vu, après tout il a le dos tourné.

Sans prévenir, une fois qu'il est à portée de main, il abat sa main et lui assène une grande claque dans le dos : sa façon de dire bonjour à quelqu'un qu'il connait depuis un moment. Sans attendre de réponse il s'installe en face après avoir fait un geste pour interpeller un serveur.
— bonjour ! annonce-t-il en souriant. ça fait un moment qu'on ne s'est pas vus, je crois ? en même temps, ça fait un moment que je n'ai pas mis les pieds ici, dis...

héhé la référence du titre
Anonymous
Savoir
Transporté dans une plaine sauvage
Arwel fixait une feuille de papier remplie de gribouillis, de mots voire de phrases barrés, ainsi que de ratures. Ce qu’il écrivait ne lui allait définitivement pas. Il prit une nouvelle feuille et recommença jusqu’à ce que sa plume n’atteigne le bas de la page, il la retourna et continua avant de relire ce qu’il venait tout juste d’écrire et de chiffonner sa feuille. Ridicule. Pathétique. Sans intérêt. Il n’arrivait à rien ce soir. Il poussa un long soupir tout en se penchant en arrière sur sa chaise.
Le gallois fixait le plafond de son appartement en se demandant quoi faire désormais, il aurait beau s’acharner autant qu’il le voulait, il ne pourrait rien écrire de satisfaisant ce soir alors il valait mieux laisser tomber pour le moment. Il se redressa puis se leva en allant vers son armoire à la recherche de vêtements pour sortir. Il ne tenait plus en place, il avait besoin de bouger, et de casser quelque chose accessoirement mais il allait se retenir. Peut-être qu’une petite balade en ville lui ferait du bien et lui changerait les idées ? Arwel enfila une tenue assez simple mais soigné, ça lui changeait des beaux vêtements formels qu’il devait mettre si souvent en ce moment, c’était plus agréable et relaxant dans un sens.
Une fois dehors l’écrivain fit une longue promenade dans la ville en regardant tout ce qu’il y avait autour de lui, et devant lui aussi bien entendu, il ne voudrait pas se faire surprendre à rentrer dans quelque chose.

La ville était toujours très animé le soir et il y avait de nombreuses personnes qui sortaient pour s’amuser. En voyant des groupes d’amis passer en rigolant Arwel se dit que cela devait être bien d’avoir des amis comme ça avec qui passer du bon temps et se détendre, il se souvint de ceux qu’il avait sur Terre jusqu’à ce que cette terrible image lui revienne en tête. Non, il ne fallait pas que lui, ait des amis, ça ne pouvait que mal finir. Il reprit son observation et tomba inévitablement sur des couples, l’image lui fit tourner la tête, il ne voulait pas penser à cela.
Parfois il se sentait tel un héros mythologique tragique, quelqu’un qui savait pertinemment que seul sa perte l’attendait mais qui continuait à lutter envers et contre tout. Cela en valait-il la peine ? Peut-être. Après tout, tous ces héros avaient vécus de beaux moments dans leur vie avant que leur sombre destin les rattrape, peut-être en serait-il de même pour lui, il lui fallait vivre pour découvrir si le destin lui réservait un tel sort. Et pour ce qui était d’aujourd’hui, de ce soir… Le destin lui disait de rentrer dans ce bar.

Le bar n’était pas plein mais il n’était pas vide non plus. De nombreuses personnes y étaient déjà présentes, riant, buvant, mangeant, prenant tout simplement du bon temps avec des personnes qu’ils aimaient. Et puis il y avait lui. Arwel. Qui alla s’asseoir seul, à une table. Qui commanda un jus de raisin pour faire croire qu’il buvait du vin et qui devait avoir l’air terriblement seul et malheureux dans ce bar remplie de bonheur et de joie de vivre. Il sirotait son jus de fruit en admirant une peinture qui lui faisait face. Cette peinture était affreuse et en plus représentait une femme, il regrettait de ne pas avoir le talent pour recréer les magnifiques peintures de dieux grecs qu’il avait pu observer dans sa vie. Un soupire. Une gorgée de raisin. Un autre soupire. Et puis un sursaut. Un très grand sursaut. Quelqu’un venait de le frapper dans le dos, là ? Arwel avait poussé un cri de surprise et fut bien content qu’il n’était pas en train de boire à ce moment-là où il alors il se serait étouffé et humilié encore plus.

Une voix retentit, une voix qu’il avait déjà entendu quelque part mais qu’il ne pouvait placer. Un dieu vivant vint s’asseoir en face de lui et le cerveau d’Arwel décrocha pendant un instant. Il passait de seul, solitaire et plutôt déprimé à oh mon dieu mais quel est ce beau gosse qui vient juste de venir s’asseoir à la même table qu’un loser comme moi ?! Ledit beau gosse lui adressa la parole et le cerveau du gallois eut encore plus de mal à retrouver son fonctionnement normal, pourquoi est-ce qu’il fallait toujours qu’il se fasse surprendre par d’aussi belles créatures ?
Enfin son cerveau fit un effort pour retrouver qui était cette personne, Alezan, un homme qui dégageait un tel charme qu’Arwel ne pouvait rester de marbre à chaque fois qu’il le voyait. Ce beau brun semblait transmettre avec lui des paysages de grandes plaines, de chevaux sauvages, d’un air pur et frais, de vent qui vous soufflait au visage lors de grandes balades à cheval. Cet homme respirait le charme orientale d’Asie centrale et le gallois qui ne pouvait être plus à l’opposé était attiré tel un aimant.

«  Bonsoir. En effet cela fait longtemps que je n’avais pas posé les yeux sur… votre personne. Comment allez-vous ?  »

Son cerveau réussit à fonctionner assez pour qu’il puisse répondre, il failli faire une bourde en lâchant « sur votre merveilleuse personne » mais il put se retenir de justesse. C’était terriblement dangereux l’effet que certains hommes pouvaient avoir sur lui.

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Arwel
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À la tienne Etienne
À la tienne, mon vieux!
S'il n'y avait pas d'femmes
Nous serions tous des frères
Alezan ne se gêne pas pour s'installer en face de son compagnon de la soirée, chose qu'il vient de décider à l'instant. Il était prêt à parler à n'importe qui pour se distraire de la solitude qui avançait pas à pas dans son cœur et ses tripes et ne s'effaçait qu'à reculons et de mauvaise grâce, mais tomber sur quelqu'un que l'on connait, même un peu, c'est bien mieux. Il a si peu de contacts humains en ville qu'il se souvient de chacun d'entre eux, notamment de l'écrivain qui semblait boire seul du vin dans ce bar.
Heureusement, il semble content aussi de voir l'autre, en tout cas il n'était au moins pas hostile, vu sa réponse, un peu guindée et trop polie aux yeux d'Alezan, qui ne s'attendait pas à autre chose de sa part. Il ne fait pas attention à la formulation étrange et qui pourrait trahir les pensées de son interlocuteur, il ne remarque rien, persuadé que c'est un peu le propre des intellectuels et de ceux qui manient les mots, de compliquer les choses quand ils adressent la parole à quelqu'un. Il se serait lui même contenté d'un "j'suis content de te voir, mon vieux", même s'il doit reconnaître que ça sonne bien, toutes ces choses compliquées prononcées par le jeune homme assis en face de lui.

En quelques mots il commande ce qu'il souhaite au serveur qui semble débordé mais rapide et aguerri à ce boulot. Le voir s'activer ainsi et se tortiller entre les tables et les chaises un peu partout dans le bar le fait un peu plus sourire.

Cependant, son sourire s'affaisse lorsqu'on lui demande comment il va. Il repense à ce qui l'a amené là. Ce moment où il marchant tranquillement, presque bercé par le bruit des sabots qui le suivaient et l'instant où il n'entend plus que leur écho faible et se retourne sur un sentier vide. ... encore et encore. Il avait cru à une époque que s'il pratiquait son don et s'entraînait, ses créations resteraient à ses côtés plus longtemps, mais elles finissaient toujours par l'abandonner au bout du même nombre de jours.

Est-ce une punition, une façon de lui faire sentir ce qu'il a fait subir aux siens, en les abandonnant à leur sort sans se battre à leur côté ?

Il se plaint intérieurement de cette faiblesse de ses pouvoirs, des limitations de son don mais... est-ce que ça ne serait pas mérité, au fond ? Il n'a jamais vraiment parlé aux autres de son propre pouvoir ou du leur alors il ne sait pas, s'il est le seul à en souffrir. Il aurait peut être préféré quelque chose de tout bonnement inutile, quelque chose dont il ne se servirait pas, et pas cette chose qui le tente terriblement et envoie des picotements dans le bout de ses doigts à chaque fois qu'ils se serrent autour d'une aiguille à coudre. Si seulement ce n'était pas si tentant...

Prenant conscience du fait qu'il a laissé quelques secondes de silence, il essaye de se ressaisir et répond du mieux qu'il peut sans trop se lamenter ou s'apitoyer sur son sort.
— eh bien, je rentre de plusieurs jours seul dans la forêt, donc... j'avais besoin d'un peu de compagnie. heureusement que j't'ai vu, dis. il essaye de se forcer mais le sourire ne veut pas revenir comme avant, pas tout à fait. et toi ? demande-t-il, préférant se concentrer sur l'autre pour ne pas trop s'étaler sur ses problèmes.
L'homme des steppes n'a pas tout à fait remarqué le vouvoiement, ou plutôt, il a décidé de l'ignorer. Il ne le mentionne pas, mais continue de tutoyer comme s'il connaissait l'autre depuis longtemps, c'est presque vrai, mais aussi comme s'il le connaissait vraiment, ce qui est faux. Mais il ne sait s'exprimer réellement que comme ça, la moindre tentative de ce que l'on appelle ici la politesse et la bienséance lui donne l'impression de mentir à ceux à qui il parle.

Il en est parfaitement incapable, de faire de belles phrases, des envolées comme parfois il en entend lorsqu'il tend l'oreille, et qu'il apprécie bien qu'il ai du mal à les comprendre. Il sait que celui en face de lui est de ceux qui peuvent le faire, et ça l'intéresse, bien que ce soit un domaine tout à fait inconnu auquel il ne comprend rien. Alors il fait des efforts, et tente un pas dans sa direction, métaphoriquement :
— tu écris toujours ?
Il ne veut pas ressasser ses propres tourments alors il essaye de se représenter ce que cela peut être, d'être un écrivain. De passer ses journées devant des feuilles plus ou moins blanches et les remplir, sans arrêt. Est-ce que ça prend longtemps ? Il n'en sait rien. Il hésite à lui demander mais est coupé par le serveur qui apporte son verre, rempli de koumis, du lait de jument fermenté. Alezan avait toujours été étonné par l'aspect cosmopolite de la ville mais cela pouvait avoir certains avantages, comme maintenant, alors qu'il se sentait nostalgique et avait envie de boire quelque chose qui lui rappelle des moments lointains mais plus simples, plus heureux aussi, peut être.

Il lève son verre brièvement, pour trinquer silencieusement, et boit une gorgée, bruyamment. Chez lui, c'était vu comme malpoli de boire et manger silencieusement, c'était signe que la nourriture et la boisson n'était pas à son goût et un affront terrible pour l'hôte.

Il voudrait continuer de parler, maintenant qu'il s'est lancé et a rompu le silence de plusieurs jours, mais il fait un effort et se retient, attendant la réponse de son interlocuteur.
Anonymous
Savoir
C'cool le jus de raisin attends
Arwel ne fit guère attention au serveur débordé qui devait s’occuper d’une nouvelle commande, il y a peu de temps encore c’était lui qui se trouvait à cette place. Prendre les commandes, servir les clients, gérer les complaintes, les clients difficiles ou encore converser avec certains qui étaient plutôt sympathique. Il aurait pu compatir avec ce pauvre serveur mais toute son attention était fixé sur l’homme face à lui, sur les magnifiques traits de son visage et de sa musculature apparente qui ressortait malgré ses vêtements. Malheureusement ce beau visage sur lequel se trouvait un sourire éblouissant s’assombrit aux propos d’Arwel. Comment avait-il fait pour foirer aussi vite ? Il n’avait pas besoin de son pouvoir pour savoir que l’humeur de son compagnon de table avait chuté et qu’il ferait mieux de trouver un sujet plaisant à aborder pour faire revenir ce sublime sourire sur ce visage si atypique pour Arwel. Bien évidemment étant donné que le gallois désirait trouver un autre sujet de conversation, il ne trouva rien du tout. Heureusement son interlocuteur pris la relève en essayant de forcer un sourire sur son visage.
La réponse était aussi joyeuse que ce sourire forcé et Arwel comprit très bien qu’Alezan se sentait seul. Lui-même éprouvait souvent ce genre d’émotion même si il ne se coupait pas du monde et des autres, cela se faisait juste tout naturellement quand on passait son temps à prendre un masque et que l’on était jamais nous même.

Pour palier à cette ambiance qui n’était pas des plus joyeuse, le gallois fit un sourire un peu plus vrai que le beau jeune homme en face de lui. Dire que c’était un sourire sincère et authentique serait aller un peu loin mais il n’était franchement pas difficile de sourire devant un être aussi beau.

«  Je me porte fort bien, merci de poser la question.  »

Qu’est-ce que ces mots sonnaient faux à son oreille. Son attitude même sonnait fausse mais Arwel avait tellement l’habitude de jouer le jeu que cela était devenue une partie de lui-même. Le Arwel parfait en public, qui montrait une image qui correspondait à ce qu’on s’attendait de sa personne, le Arwel que l’on ne pouvait qu’aimer. Alors qu’au fond de lui le gallois mourait d’envie de faire ressortir qui il était, surtout en face de quelqu’un d’aussi attirant, qu’est-ce que cela était dur de faire comme si l’autre le laissait parfaitement de marbre ! Mais il le fallait, pour son bien.

«  En effet, je ne suis pas sûr que je sois apte à faire quelque chose d’autre que de poser des mots sur du papier.  »

Pour le coup, ça il le pensait vraiment. Écrire, c’était bien la seule chose qu’il savait faire et où il arrivait à être un peu plus lui-même, c’était dans l’écriture que pouvait ressortir tous ses désirs refoulés ainsi que sa vraie personnalité. C’était un monde à part où tout était possible, où tout pouvait se réaliser, cela lui permettait de supporter cette réalité bien trop cruelle. Enfin elle l’était selon Arwel, mais peut-être que si il ouvrait les yeux il verrait qu’elle n’était pas telle qu’il la voyait.
Voyant que le jeune homme voulait trinquer avec lui, Arwel souleva son verre afin de réaliser le souhait du brun et il se sentit légèrement ridicule de trinquer avec un verre de jus de raisin. Il se sentait toujours ridicule de commander des boissons non alcoolisé lorsque les autres en buvait comme si cela était parfaitement normal. Ce n’est pas qu’il avait quelque chose contre l’alcool, à vrai dire il n’en avait jamais goûté, ce qui le dérangeait c’était les effets que cela avait sur l’être humain. Il ne voulait pas perdre le contrôle de lui-même ne serait-ce qu’une seule seconde, qui sait ce qu’il pourrait dire si cela arrivait ? Et si jamais il laisser échapper son secret ? Il ne pouvait prendre un tel risque, et pour ne pas être tenter il n’avait jamais bu d’alcool, si il ne savait pas le goût que ça avait, ça ne risquait pas de lui manquer.
Enfin personne d’autre que le serveur ne savait qu’il n’avait pas du vin dans son verre, et encore le serveur l’avait sûrement oublié, il avait d’autres choses auxquels penser.

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Lueur: Détecteur de secrets
Ils ne savaient ni le latin
Ni la théologie,
Mais ils avaient le goût du vin,
C'était là leur philosophie.
Le verre d'Alezan descend vite, bien vite, autant qu'il est heureux d'avoir trouvé de la compagnie qui souhaite bien avoir une discussion avec lui. A peine arrivé, il est déjà presque terminé, alors qu'ils venaient de trinquer...

Le sourire que lui rend le jeune homme en face de lui fait s'élargir le sien, comme par réflexe. Il avait beau avoir passé des journées et des journées seul sur son cheval à garder les troupeaux ou à participer à une expédition d'urgence pour retrouver une jument perdue, il devait admettre que savoir qu'il y aurait toujours une place près du foyer qui l'attendrait, où que soit ce foyer dans la Steppe, et qu'il aurait toujours les épaules d'un proche sur lesquels s'appuyer pour partager ses joies comme ses peines, c'était un sentiment particulier, qu'il n'arrivait pas à retrouver ici... Un peu à cause de lui, il fallait le dire, ce n'était pas la personne la plus sociale du monde et il ne faisait pas tant d'efforts que ça pour se faire des amis.

C'était bien simple : après plus d'un siècle, ses connaissances se comptaient sur les doigts de ses deux mains, facilement.

L'ancien nomade semblait plus douer à attirer l'animosité des gens que d'autres sentiments plus positifs, il semblait, et il l'encaissait en haussant les épaules et en partant brosser le poil soyeux des étalons qui prenaient vie grâce à ses broderies pour l'oublier, mais maintenant qu'il était assis à table en face de quelqu'un avec qui il arrivait à avoir une discussion aimable sans même qu'il ai à se forcer...
ça lui avait manqué, un peu.

Alors quand il entend que son "ami (?)" semble ne pas se rendre compte de la chance qu'il a d'avoir l'écriture comme passion, et soit dit en passant de pouvoir écrire, il se sent obligé de rétablir la vérité. Il claque de la langue par habitude, pour ponctuer et attirer l'attention, et essaye de lui expliquer sans avoir à trop se dévoiler lui même :
— c'est déjà beaucoup, tu sais, "des mots sur un papier". bien plus que ce qu'il pouvait imaginer, même s'il n'osait le dire à voix haute. et de toute façon, est-ce qu'on peut vraiment tout maîtriser ? dans mon clan, un de mes cousins était aussi doué pour ça et certes, je gagnais toujours lors des épreuves de voltige mais j'avais tout aussi besoin de lui que lui de moi.
C'était là, le plus important. La vie en communauté. Bien sûr, qu'il peut s'en sortir tout seul, partir dans les bois et survivre sans aucune aide extérieure. A tout moment, Alezan aurait pu partir seul sur le plateau et dompter un cheval sauvage, se construire lui même un arc, chasser pour se nourrir lui et uniquement lui...

Il aurait pu le faire, et pourtant il ne l'a pas fait. Il est resté avec les siens, malgré l'abandon final qui l'a amené ici, dans sa tête, il a toujours refusé de faire une rupture quelconque, ils sont avec lui, d'une manière ou d'une autre.
— on n'est jamais tout à fait complet, avec ses propres capacités. l'important c'est de trouver qui peut nous compléter. il veut continuer, ouvre la bouche, s'interrompt et... finit par se reprendre. enfin, je ne parle pas tout à fait de littérature, là, j'dois un peu t'ennuyer avec mes histoires.
Il ponctue sa dernière phrase par un nouveau claquement de langue et un clin d’œil : il n'est, pour être honnête, pas tout à fait désolé de s'étaler ainsi. Parfois, il faut s'y prendre et s'y reprendre pour lui arracher difficilement quelques mots mais il ne sait par quelle magie, ce soir il s'en soucie peu et les phrases s'échappent toutes seules d'entre ses lèvres. Après tant d'heures de mutisme forcé, ou en tout cas de manque de réponse, car rien ne l'empêchait de parler tout seul, il est bien content d'être là.

Pour marquer le coup, il fait un signe au serveur accompagné d'un regard d'encouragement à son égard et lui indique de loin qu'il veut deux nouveaux verres de ce qu'il a commandé.
— allez, je t'offre celui là, tu verras c'est super.
... Il est peut être un peu trop à l'aise et il a peut être un peu trop envie de tout partager, là.
Anonymous
Savoir
Dis non. Pourquoi j'ai dit oui ?
Arwel ne savait guère si le verre d’Azelan descendait aussi vite car l’homme face à lui prenait du plaisir à boire ou si il voulait noyer son chagrin dans l’alcool, c’était peut-être un peu des deux. Enfin du moment qu’il ne devenait pas ivre en présence de l’écrivain, cela lui était égale si il buvait ou non.
Le gallois ne savait que penser de la remarque du jeune homme sur le fait que ce qu’il faisait était déjà beaucoup, est-ce que cela voulait dire qu’il avait un soucis pour écrire lui aussi ? Ce n’est certainement pas Arwel qui se moquerait de lui, étant dyslexique il avait toujours du mal avec l’écriture, c’était à se demander comment il avait fini écrivain.

«  En effet, cela est déjà beaucoup pour certains et pour d’autres cela est d’une banale facilité. Le monde est injuste. Et je suis bien d’accord avec vous, on ne peut être doué dans tous les domaines, mais c’est ce qui nous rend unique, n’est-ce pas ?  »

Et fait de chacun de nous des êtres aussi diversifiés qu’intéressant apparemment, comme si la diversité avait jamais été accepté. Les humains n’ont jamais trop aimé ceux qui ne suivaient pas les règles de la majorité et ne se gênaient pas pour le montrer.
Trouver quelqu’un pour nous compléter ? C’était peut-être la chose à faire en effet, vivre en communauté devrait simplement être différentes personnes qui s’unissent pour survivre ensemble et réussir. Mais ce n’était pas tout à fait le cas, en tout cas pas sur Terre. Il ne savait pas trop pour ce qui était d’ici.

«  Oh non pas du tout, je trouve ce que vous racontez très intéressant. Je ne m’intéresse pas qu’à la littérature, vous savez. Plus j’ai de source d’inspiration différentes mieux c’est. Enfin ce n’est pas toujours pour écrire non plus, cela forme aussi une personne de découvrir de nouvelles choses.  »

Là c’était peut-être lui qui allait l’ennuyer avec ses histoires. Bien qu’à vrai dire il ne savait guère de quoi parler avec Alezan, il le connaissait à peine, ce n’était pas un de ses fans, et il ne pouvait pas le draguer. Ce qui rendait ses options un peu limité, peut-être devrait-il lui poser des questions pour mieux le connaître ? Mais et si il s’y prenait mal et cela ressemblait à de la drague ?
Arwel crut voir sa vie défiler devant ses yeux quand le jeune homme lui commanda à boire la même chose qu’il était en train de boire plus tôt. Hors de question ! Il allait finir ivre et dévoiler tous ses secrets !

«  C’est très aimable de votre part, j’accepte avec joie.  »

Et merde ! Qu’est-ce qu’il lui a encore pris de dire ça ? Bon peut-être que juste un verre ne le rendra pas ivre, mais il allait devoir refuser si Alezan voulait continuer à lui en offrir, ou alors il pouvait tout simplement ne pas finir son verre, ce qui l’empêcherait de se faire des idées pour lui en offrir un autre. Il penserait peut-être tout simplement qu’il n’aimait pas la boisson et en resterait là. Oui, il allait faire cela. Enfin il ne savait même pas pourquoi il essayait de planifier quelque chose, cela ne se passait jamais comme il le voulait.

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