Contexte : Une bande de Roublards aurait besoin de quelqu'un pour divertir des gardes pour cambrioler le Musée, qui abriterait une oeuvre d'art pour laquelle certains seraient prêts à payer très cher. L'idée serait de les occuper juste assez longtemps pour que les Roublards entrent et sortent sans se faire attraper.

Si elle s'était retrouvée là, c'était parce que Bichette avait joué avec les rats. Ceux des bas-fonds de la Cour des Miracles - des nuisibles sales pour certains, mais une compagnie acceptable pour elle. Elle s'était demandé si le Roi des Thunes contrôlait les rats de la même façon que Cerys gouvernait les oiseaux. Comme en réponse, un gros rat s'était approché d'elle avec un morceau de papier - un déchet ? s'était-elle alors demandé. Non : une missive. Une demande, presque faite pour elle. On lui avait pourtant dit de se méfier de ces rats ! Qu'elle n'aurait que des ennuis à traîner avec eux ! Mais Bichette avait cru qu'elle ne risquait que des maladies, et nullement ce genre de problèmes...

Mais Bichette était une gentille fille. Et si sa famille avait besoin d'elle, alors elle ferait tout pour se rendre utile. Voilà pourquoi elle se trouvait là, vêtue de sa petite robe blanche, avec les sandales brunes qu'Alasie lui avait récemment achetées - Bichette s'étant fait voler ses dernières chausses par une sale petite peste, et étant condamnée à errer pieds nus depuis. Elle avait pris soin de bien se laver la figure avant de venir, pour ne pas avoir l'air d'une vagabonde. Et, à vrai dire, elle ne ressemblait pas aux autres enfants dépenaillés.

Il était très tard, tous les commerces étaient fermés - sauf ceux de la rue des bars, et dont la musique s'entendait jusqu'ici -, et la nuit était résolument tombée depuis plusieurs heures. Une brise fraîche faisait frissonner les bras nus de Bichette, presque autant que la nervosité qui la tenaillait. Elle s'était dissimulée derrière une statue de métal toute proche de l'entrée du Musée - l'entrée du côté des Beaux-Arts, pas celle du côté scientifique. Elle observait les gardes qui patrouillaient devant les grandes portes de verre, jusqu'à ce qu'un sifflement de pinson se fasse entendre. Le signal.

Elle quitta prestement sa cachette et fonça droit sur les gardes, avec toute la subtilité d'une enfant de neuf ans. Elle pleurait à chaudes larmes - une prestation non feinte, car la fillette était réellement terrorisée par la situation. Ses larmes étaient bien réelles, même si leur justification différait de ce qu'elle allait dire.

— S'il vous plaît !! Je- Je -, hoqueta-t-elle en sanglotant, J'ai perdu les autres et- et- il fait tout n- noir !! Elle s'arrêta à quelques mètres d'eux, n'osant pas trop s'approcher (la vue d'hommes en uniformes ne la mettant toujours pas à l'aise), les poings serrés sous ses yeux emplis de larmes.

Dé : Bon, j'espère que j'ai bien compris le principe ! D: Je lance donc le dé pour savoir si Bichette arrive à attirer l'attention des gardes ou si ils s'en battent les steaks de la môme qui chiale.

Sur le coup, les pleurs de Bichette redoublèrent en intensité - si les gardes avaient cru qu'elle faisait semblant, ils s'étaient fourrés le doigt dans l’œil jusqu'au trognon ! Elle avait peur - autant pour elle que pour les autres Roublards -, était prise au dépourvu et commençait sérieusement à céder à la panique. En même temps, du haut de ses neuf ans, c'était compréhensible. Mais elle ne perdait pas son objectif de vue : à savoir, le projet du groupe infiltré dans le Musée. Certes, ils n'auraient certainement pas le temps de voler l'œuvre d'art tant convoitée, mais elle n'avait pas dit son dernier mot ! Si elle pouvait faciliter leur fuite, alors elle n'allait pas hésiter.

Les poings serrés et les muscles tendus d'adrénaline, elle vit le premier garde plonger sur elle avec la ferme intention de l'attraper, comme l'avait suggéré son collègue. Par réflexe, elle baissa le visage vers le sol, et fonça dans le ventre de son assaillant de toute la force de ses mollets - tel un jeune cerf se mesurant à un adversaire. Sur le coup, elle ne pensa pas qu'elle pouvait faire du mal : elle ne pensait qu'à sa propre survie, et comptait bien bondir hors de portée du garde si elle réussissait à lui infliger une quelconque douleur susceptible de lui faire lâcher prise. De toute façon, ses petits bois n'étaient guère imposants, et nullement aiguisés.

Dans le même temps, alors qu'elle avait encore la tête baissée, elle poussa un puissant mugissement à l'attention des cambrioleurs. Ses cordes vocales vibrèrent, ses poumons s'emplirent et se désemplirent aussitôt, comme à chaque fois qu'elle faisait pareil effort. Elle savait que son brame était puissant et reconnaissable, et espérait que ça suffise à avertir les Roublards et leur faire gagner de précieuses minutes de fuite, même si elle ne parvenait pas à se défaire de l'emprise ennemie.

Dés : Bichette tente de ralentir un garde pour faciliter sa propre fuite d'un bon headbutt dans le ventre (dé 1) + elle utilise sa Lueur pour avertir les autres Roublards (dé 2).