Arwel se surprit à chanter une des berceuses que son père avait l’habitude de lui chanter lorsqu’il était petit avant de s’endormir. Il se demandait ce qu’il devenait, est-ce qu’il allait bien ? Comment allait sa mère ? Avaient-ils été tristes quand il avait disparu ? Il s’était posé plusieurs fois ces questions mais cela ne servait à rien de se les poser alors qu’il ne pourrait avoir de réponses. Cela faisait une vingtaine d’années qu’il était ici et il avait peu d’espoir de retourner sur Terre un jour. Il ne se voyait plus y vivre de toute façon, sa vie était ici désormais. Avait-elle était satisfaisante ? Personne n’a découvert ce qu’il était pour le moment et il était devenue un écrivain apprécié. Autant dire que sa vie semblait être un succès, mais était-il vraiment heureux ainsi ? A toujours se cacher ? A ne pouvoir apprécier les mêmes choses que les autres ? A ne pouvoir vivre ce qu’ils vivaient ?
Ce n’est pas comme si les choses pouvaient être autrement de toute façon, il était tout aussi inutile de songer à cela.
Il arrêta de chanta et s’apprêtait à regarder combien d’argent il lui restait dans son portefeuille quand il se rendit compte qu’il n’était pas à l’endroit habituelle. Après avoir retourné toutes les poches de ses vestes et pantalons ainsi que toute sa maison il du se rendre à l’évidence : son portefeuille avait disparu.

La panique s’empara d’Arwel pendant un instant avant de se souvenir qu’il n’avait de toute façon rien de compromettant dedans. Rien qui ne puisse dévoiler ce qu’il était. Il en avait tout de même besoin pour accéder à la bibliothèque universitaire et aussi car des adresses de contacts personnelles étaient conservés dedans. Sans parler de son argent, il n’était pas bien riche et même si il ne se baladait pas avec beaucoup d’argent sur lui il n’avait pas forcément envie de le perdre même si il était sans doute trop tard pour cela. Il y avait des chances qu’il retrouve son portefeuille mais en ce qui concernait son argent il y avait très peu de chance.
Il était donc partit à la recherche de son portefeuille, et le meilleur moyen pour cela était sûrement d’aller au poste de police afin de voir si quelqu’un l’avait ramené. Dans le pire des cas il devrait fouiller la ville en retraçant ses pas de la veille, ou alors il pouvait tout simplement dire adieu à son portefeuille.

Sur son chemin vers le poste de police il regarda partout où il y allait dans l’espoir de trouver son bien et espérant qu’il n’ait pas réellement à aller au poste de police car il n’en avait pas très envie. Bien évidemment il ne trouva absolument rien mais quand il passa près de l’université il remarqua un jeune homme avec quelque chose qui ressemblait fort à son portefeuille dans les mains. Arwel s’approcha donc avec espoir, si cela pouvait se terminer ici et maintenant cela lui irait très bien.

«  Oh merci beaucoup ! J’ai cru que j’allais devoir retourner toute la ville pour le retrouver ou aller au poste de police. Merci !  »

Arwel offrit un sourire au jeune homme et récupéra son bien, il vérifia si le contenu était toujours le même et à sa grande surprise il ne manquait rien du tout. Même l’argent était toujours dedans. Il était dans la rue depuis hier mais personne n’avait volé ce qu’il y avait dedans ? Quel était ce miracle ? Etait-ce le fait d’avoir vu sa carte d’identité qui avait dissuadé les voleurs ? C’était fort probable mais son argent était là et c’était tout ce qui comptait, il n’y avait guère besoin de réfléchir plus loin que cela.

«  Est-ce que tu as un peu de temps ? J’aimerais te remercier proprement si cela ne te dérange pas. Je ne pensais pas retrouver le contenu entier de mon portefeuille ! Tu l’as trouvé et tu l’as gardé en espérant que je reviendrais le chercher n’est-ce pas ? C’est tellement altruiste de ta part !  »

C’était la seule explication plausible après tout. Ce jeune homme avait trouvé son portefeuille, avait vu sa carte d’identité et avait décidé de revenir à l’université dans l’espoir de croiser Arwel et lui rendre ce qui lui appartenait. Il avait vraiment eut de la chance !

Codage par Libella sur Graphiorum