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Altérité
Abel Tignerchauft
Altérité
Dans le hall du roi de la montagne, j'aime beaucoup cet orchestre, je l'ai joué plus d'une fois au court de ma première et seconde vie. Aujourd'hui encore et pour mes seules oreilles, je le joue de mon violon en essayant de me rapprocher le plus de la symphonie originale. C'est dur de se figurer le travail de titan que représente un tel morceau lorsque l'on a la partition directement devant les yeux, je compose un peu durant mon temps libre, qui est illimité je l'admets, mais je ne pourrais même pas penser le premier accord de ce chef d'œuvre. Je retires ce que j'ai dit, je n'aime pas beaucoup le hall du roi de la montagne, je l'adores. Son rythme montant crescendo, ses instruments, son ambiance, cela peut avoir tant de sens, tant d'histoire, mais toujours qu'une seule fin tragique, une tragédie grecque comme on en faisait déjà plus de mon temps.

Grieg doit être avec Vivaldi l'un de mes compositeurs préféré, je passerais volontiers des jours à n'écouter que ses œuvres. J'espère qu'en la décrivant dans l'une des miennes, je ne lui ferais pas trop outrage, c'est l'une des raisons majeures  me poussant chaque fois à reporter l'écriture d'un livre sur ces deux artistes, timidité ou sous-estime de soi, appelez ça comme vous le voulez. De toutes manières je dois bien m'y mettre un jour, pour ça que je répètes, pour ressentir ne serait-ce qu'un peu ce qu'ont pu ressentir les musiciens de l'orchestre en devant le jouer. Composer est une chose, jouer une autre, combiner les deux est sans doutes ma définition de perfection.

Je commences à ne plus sentir mes doigts, j'ai sans doutes encore raté une occasion de dormir au lieu de jouer, une fois de plus ou une fois de moins, ce n'est pas comme si je comptes aller voir des gens aujourd'hui, demain ou jamais. Je me regarderais bien dans un miroir, mais j'ai pas allumer de bougie ou ouvert mes volets depuis au moins quatre jours. Mes fenêtres sont ouverts par contre, au moins la maison garde une odeur saine, je vais préparer de l'encens d'eucalyptus avant d'aller dormir je penses, ça m'aide toujours à trouver le sommeil et la maison sent bon après quoi, à défaut de pouvoir fumer.

Sortant les feuilles que j'ai acheter il y a déjà un petit moment, je prépares le nécessaire à ma besogne, ma porte se met à faire un bruit monstrueux qui résonne dans ma sombre demeure. Je sursautes au point d'en laver mon étui avant de regarder autour de moi, bien qu'en ayan les yeux fermés, je ne verrais pas grand chose. Quelqu'un vient réellement toquer chez moi ? J'ai très peu de visites et fait tout pour que cela le reste, à par mon éditeur, seule ma thérapeute connait mon adresse et je me doutes bien que ce soit elle qui vient me sortir de mon petit nid.

Peut-être qu'en l'ignorant, elle ira voir ailleurs en pensant que je suis pas là ... C'est un bruit de clé que j'entends ? Oh, oui, je lui ai donné un double des clés si jamais il m'arrive quelque chose ... Je me hais. Lorsqu'elle allume les bougies, je suis bien obligé d'ouvrir les yeux, non sans voir sombre pour une raison m'étant obscur. Je ne sais pas pourquoi elle tient tant à s'occuper de moi, ce n'est pas un vilain brin de femme, elle peut sans doutes trouver meilleur hobby. Chassant une mèche rebelle de son visage assez rond pour son poids, bien que choupi, elle se rapproche de moi avec un air grondeur. Qu'ai-je fais comme bêtise encore ?

Abel ! Ça fait un mois que je n'ai pas de nouvelles !

Oh génial, encore ces fameuses nouvelles. Elle ne peut pas juste me laisser tranquille, j'ai pas commis un délit même mineur depuis que je suis ici, je penses qu'on peut me laisser sans thérapie maintenant, surtout que cela fait plus de soixante ans que je me la coltines et qu'elle ne sert à rien !

Je n'avais point envie d'en donner, je te serais gré de me rendre mes clés par ailleurs.

Je ne suis clairement pas d'humeur à jouer à un quelconque jeu psychologique pour me forcer à m'affirmer ou à surmonter mes sauts de tempérament. J'ai envie de dormir, de me réveiller dans un parfum des plus détendant et de rester au lit jusqu'à ce que je n'ai plus la force de me reposer. C'est trop demandé ? Si je suis pas dans un cercle c'est bien pour éviter qu'on m'en empêche, mais non on veut pas me foutre la paix.

La brune panique soudainement, je ne sais pas pourquoi elle s'efforce à rester toujours près de moi, mais ça m'énerve tellement. Je saisis l'étui que j'ai fait tomber et ramasse les feuilles en étant tomber. Je vais devoir passer le coup de balais. En dehors de sa salle, elle n'est pas bien réfléchit, cette psy. Ainsi, dans une idée n'ayant de lumière que l'appellation, elle me propose, désespérée.

Sortons ensemble ce soir !

Je ne savais même pas que l'on était déjà le soir, mais que ce soir matin crépuscule ou nuit, je n'ai pas envie de sortir et je lui fait bien comprendre cela, mais elle insiste la bougre ... Je suis si faible face à ses yeux de chiot. Elle a à limite me trainer par la main pour me sortir, je ne me suis pas dérangée à me préparer correctement par ailleurs, sortie de ma toilette et habillée à la va-vite voilà comment je suis actuellement forcée à entrer dans un bar des plus banals.

Les tables sont propres, sans doutes en bois de chêne, bien que je n'arrives pas à voir, j'ai l'impression que tout est super sombre, bah, qu'est ce que je m'en fous après tout. Que Hélia, ma thérapeute si vous savez pas, s'amuse à parler dans le vent, je ne vais pas me gêner pour boire comme un trou en faisant mine de l'écouter. Eventuellement, elle finit par me laisser un peu plus d'espace, pourquoi ça j'en sais rien, je suis bien trop confortablement installée dans mon ivresse pour m'en soucier.

- Un autre, double s'il vous plait. J'ai besoin d'être plus saoule que vivante.
Abel Tignerchauft
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Voilà 10 ans que j'étais ici. 10 longues années durant lesquelles j'ai pu savourer une toute nouvelle vie. Une deuxième chance. Cela dépendait de comment on voyait les choses. Pour ma part, je suis du genre à voir le verre à moitié vide, rien ne me comble jamais, quoi que je puisse faire. J'avais vu en cette nouvelle vie, une chance d'obtenir tout ce que je n'avais pas pu avoir durant la première. Ouais, c'est humain non? Nous sommes de grands insatisfaits.
Donc qu'est-ce que je disais moi déjà?
Ah oui...

Comme à mon habitude, j'avais finis le travail assez tard. Disons que j'avais deux ou trois dossiers à finir avant de pouvoir rentrer car je me préparais pour passer au tribunal défendre une affaire un peu délicate. Pour ne pas dire impossible. Je n'avais pas un bon sentiment, je sentait bien que mon client me cachait quelque chose mais qu'est-ce que j'y pouvais?
19h30 - toujours au boulot, dans mon tailleur noire d'avocate avec une chemise blanche que je déboutonnais d'un cran tant cette affaire me prenais la tête. Mais je ne devais pas abandonner. Après tout, en faisant du bon travail je finirais bien par me faire remarquer dans le bureau non?
C'est ce que je visais, une belle réputation, et plein de gloire. Le reste n'avait pas grande importance à mes yeux.

20h30 - Toujours au même endroit, les bureaux se vidaient de plus en plus, il ne restait pour ainsi dire que ma collègue et moi-même. Si l'autre femme était bavarde, moi je préférais faire mon travail et me barrer au plus tôt! Du coup, je lui fis comprendre bien vite que j'avais pas envie de lui causer. J'allumais une cigarette que je fis glisser entre mes lèvres en lui lançant le fameux regard du "tu parles, j'te tues". La collègue tourna les talons et quitta la pièce, je ne savais pas si elle était partie ou si elle s'était juste installée ailleurs, mais ça m'était égal. Bon Dieu que j'en avais marre de ma taper des heures pas possible!

21h - J'avais dû commander de quoi me restaurer, des plats chinois à moitié froid et gras. Des nouilles avec un peu de poisson et une sauce soja salée, des légumes croquants. Un repas habituel, je passais tellement de temps ici que cela faisait une éternité que je n'avais pas cuisiné un vrai repas. Je ne m'en plaignais pas réellement car il s'avère que j'appréciais la "bouffe" asiatique mais parfois autre chose ne serait pas de refus. Une soirée de libre c'est trop demandé?
Sans doute...

21h30 - J'en voyais le bout! Enfin, ce maudit dossier était sur le point d'être plié lorsque ma collègue débarqua...comme quoi elle n'était pas partie elle non plus. Elle hésita un instant puis elle m'invita promptement à sortir avec elle, je levai la tête d'un air nonchalant. Qu'est-ce qu'elle me faisait là? J'hésitai un instant, cela me parut étonnant, voulait-elle réellement que l'on fasse amie-amie? Je finis par accepter puis referma mes dossiers, rangea mon bureau et je l'aidai avant que toutes les deux nous quittâmes les bureaux. Je suivis ma collègue sans lui poser de question, en faite, je pouvais surtout pas en placer une. C'était une véritable pipelette, elle me racontait sa vie, son enfance, ce qu'elle faisait sur Terre et enfin pourquoi elle souhaitait être avocate...non mais franchement? Qu'est-ce que j'en ai à secouer moi?

22h - On était arrivée au bar, pas un truc trop guindé, trop classe. Un petit bistrot tranquille, simple où les jeunes femmes n'étaient pas censées se faire passer pour ce qu'elle n'était pas et où elles pourraient boire du whisky bon marché pas cher. Cela me rappelais mon ancienne vie, tous les verres de mauvais whisky que j'avais pu boire et surtout pourquoi j'en avais bu autant.
La collègue était bien plus désespérée que moi et donc commanda rapidement un verre, puis deux puis trois...enfin elle comptait se mettre minable, c'était évident.
Pour ma part, je préférais restée en retrait, je sais même pas pourquoi j'ai accepté de sortir avec une écervelée pareil. Elle venait de se faire plaquer par son copain et maintenant la voilà à danser avec n'importe qui et n'importe quoi pour trouver un peu de chaleur humaine. La pauvre...sans doute qu'elle finirait avec un sale type, qu'elle se lèverait avec un mal de crâne horrible et qu'elle prendrait une longue douche...comme pour effacer la honte qu'elle aura subit durant la nuit. Evidemment cet homme ne la rappellera pas, peut-être qu'il ne lui donnera même pas son nom...en tout cas, c'est ce que je pensais, et je me trompais rarement.
C'est ainsi que je la laissais faire, je préférais rester au bar et boire mon petit whisky glace bon marché sans être embêtée.
Je savourais mon deuxième verre lorsque mon regard se posa sur une autre personne. Je ne l'avais pas remarqué lors de son arrivée et je ne l'avais pas vu jusque maintenant, faut dire que j'étais perdue dans mes pensées. Le travail me prenait la tête...
Sirotant mon whisky du bout des lèvres, j'allumai une cigarette. La personne non loin de moi semblait drôlement au fond du seau elle aussi. Tirant une longue bouffée sur ma clope, je me levai et m'assis près de la jeune fille.

- Et bien dis donc, un double, c'est que ça doit vraiment être une sale journée pour toi.

Esquissant un sourire en coin, je tirais une nouvelle bouffée puis recrachais l'épaisse fumée en direction de ma nouvelle interlocutrice. Mon verre dans l'autre main, je trempais les lèvres en la regardant avec curiosité.
Me demandait pas pourquoi celle-là m'a intrigué? Peut-être que j'en avais marre d'être seule au bar depuis que ma collègue m'avait salement abandonné pour aller draguer deux ou trois oiseaux franchement pas beau. Enfin qu'importe, celle-là avait l'air aussi blasé que moi alors je saisis l'occasion.
Greed
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- C'est bien brave de votre part d'assumer que ce n'est qu'une seule journée.

L'alcool m'aide à envoyer chier les gens, une raison de plus d'aimer l'alcool. J'ai la tête dans les nuages et honnêtement je n'ai pas envie de redescendre si c'est pour me faire fumer dessus. Pire que tout j'ai tourné la tête lorsqu'elle a commencé à parler, résultat des courses, mes poumons hurlent de douleur. Je détestes l'odeur de la cigarette à un point presque maladif. Je prends donc la cigarette de malheur entre mes doigts, la noyant dans un verre à l'opposée de la femme m'ayant accolée et la lui rendant après coup, qu'elle puisse la sécher et la réutiliser plus tard.

- On ne me fume pas dessus jeunette, ivre ou non.

Je fronce les sourcils en regardant la cigarette, j'aurais peut-être du lui demander avant de l'éteindre, mais bon c'est trop tard et c'est pas comme si je risquais de la revoir un jour. Mes yeux coulissent vers le visage de la fumeuse, s'y attardant un peu trop à mon goût. Sans doute est-ce l'alcool, mais elle a un air de perfection sur le visage qui me donne un mal fou à ne pas me sentir encore plus coupable. Je balayes rapidement la salle du regard, cherchant mon accompagnatrice pour lui demander de partir, mais elle semble occupée à danser avec une fille encore plus misérable que moi. Décidemment, quand la vie te laisse pas le choix, il faut boire.

- Je peux te payer un verre cependant, au détriment de te laisser nécroser mes poumons.

J'ai besoin de rappeler que je suis en train de me briser intérieurement ? Je n'arrives pas à ne pas paraître hautaine. J'ai qu'une envie là, c'est de me confondre en excuse, mais il n'y a que mes oreilles et ma queue qui réagissent de concert avec mon envie de rattraper ma bourde. L'une de mes deux petites oreilles blanches est abaissée, l'autre tremblote et enfin ma queue est baissée à son extrême. J'essaye encore une fois de trouver Hélia, mais au final, j'arrives encore à ouvrir la bouche.

- Tu sais qui c'est l'autre fille ? La plus grande je veux dire.

… Sérieusement ? Je vais me gifler, ou me mordre, je ne sais pas encore. Ce que je sais pas contre, c'est que je me suis mise à marmonner de manières assez audible, déformation professionnelle m'obligeant à être assez claire même au quotidien. Je grommelles des reproches envers Hélia, la prochaine fois je fermerais les yeux pour éviter de succomber à son regard de biche.

Ah, apparemment le verre que j'ai utilisé pour éteindre la cigarette appartient à quelqu'un … Scheiße. Je paniques sans pour le montrer du moins, portant toutes mon attention sur la fumeuse pour éviter de trembler, jusqu'à ce que le bougre m'étant flou se lève et ce dirige vers cette dernière … L'odeur du tabac je vous dis, une saloperie. Je suis sans doutes une brindille pour lui, mais cela ne m'empêche pas d'appeler le barman d'une voie apeurée voulu à moitié, faisant rappliquer ce dernier et repoussant donc la menace, mais cela a laissé filtrer le timbre de ma voix de chanteuse, me mettant dans un embarras des plus grands et me laissant comme une petite feuille tremblotante lorsque les deux hommes montent d'un ton.

-j-je veux partir ...
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Décidément mon interlocutrice semblait encore plus blasée que moi, pour ne pas dire dépressive. Son comportement m'arracha un sourire...que je perdis bien vite lorsqu'elle éteint ma cigarette dans le verre dans un inconnu! Mon regard s'assombrit, pourtant elle ne semblait pas bien méchante...bon après je l'avais bien cherché non?
Bah, j'étais pas du genre à me prendre la tête pour si peu, ni une ni deux je m'en rallumais une en dégageant l'autre complètement trempée d'un geste nonchalant.
Je savais bien que c'était pas une mauvaise dame, elle me proposait déjà de me payer un verre. Sa façon de causer m'arracha de nouveau un sourire en coin un peu carnassier. Décidément on tombait vraiment sur d'étrange énergumène dans ce monde. Je ne m'en plaignais pas bien entendu car cela me donnait l'impression d'être moi aussi assez spéciale. Vous l'aurez compris, j'aimais le croire.

- T'inquiète pas l'ancêtre, le mien est encore remplie. Heureusement que tu ne m'as pas gâché ma clope ET mon verre. Je n'aurais eu d'autre choix que de te traîner en justice, ça aurait été une affaire bien plus intéressante que celle que je traite actuellement tu me diras.

Tirant une grande bouffée, laissant la fumée glisser le long de sa trachée, elle en savoura le goût et l'odeur. Cependant, elle prit garde de ne pas recracher la fumer sur sa voisine.
De profil à mon interlocutrice, je l'observais du coin de l’œil d'un air assez froid, je m'en rendais pas forcément compte mais diable que je pouvais paraître prétentieuse...bah, j'm'en moquais bien de ce que l'on pouvait penser de moi. En tout cas, je ne pus m'empêcher de remarquer la queue et les oreilles de la jeune femme, qu'est-ce que c'était que ça? Sur Terre cela aurait pu s'apparenter à un cosplay mais là ils semblaient bien réels et rattachés à la petite dame à mon côté. Décidément Lux était un monde plein de surprise...j'ai peut-être eu de la chance de ne pas me retrouver avec une langue de serpent ou une peau de caméléon...quoi que...
Je ne dis rien, je n'avais pas envie de mettre mal à l'aise mon interlocutrice auprès de laquelle je ne m'étais toujours pas présenté d'ailleurs...enfin chaque chose en son temps. Cherchant ma collègue des yeux (fallait bien que je la surveille un peu cette idiote), je fus rassurée de constater qu'elle ne s'était pas encore embringuée dans une histoire complètement folle avec des types saoul et désagréables.

- La grande là? répondis-je à mon interlocutrice

Feintant l'ignorance, je fis une petite grimace comme si je cherchais à la reconnaître et finis par lâcher un simple non. Un simple mot, j'avais pas envie de causer de quelqu'un d'autre, puis ma collègue, j'avais pas envie qu'elle rapplique maintenant. Un homme ivre c'est chiant mais alors ma collègue...pire enquiquineuse y avait pas en ce monde. Roulant les yeux puis tirant sur ma cigarette,je restais silencieuse en observant les autres danser. Je restais au côté de la femme-chat sans réelle raison si ce n'est ma curiosité.

Le calme fut cependant de courte durée, la jeune dame avait accidentellement éteint ma cigarette dans le verre d'un monsieur qui n'avait visiblement pas l'air ravie. Aucun sens de l'humour ces gens! Le type semblait vouloir en découdre, je regardais la dame-chat se débrouillait comme elle pouvait. J'aurais pu utiliser mon pouvoir pour l'aider l'espace d'un instant mais...ça n'aurait pas été drôle. Alors j'attendis en tirant sur ma cigarette et en regardant la scène d'un air taquin. La voir se débattre avec tant de maladresse m'amusait beaucoup, comme quoi j'avais pas perdu ma soirée. Qui plus est, mon interlocutrice semblait avoir une jolie voix et surtout une timidité attendrissante. Lorsque l'autre type fut dégagé par le barman, j'observais quelques instants l'air décomposé de la jeune femme puis commandais deux autres whisky glace.
Une fois servie, je tendis un verre vers la femme à l'air déconfit puis bu une grande gorgée sans même lui proposer de trinquer.

- Moi c'est Greed. Si tu veux partir, pourquoi tu attends au bar? Tu attends quelqu'un?

Ma question était sortie le plus naturellement du monde, mais elle m'intriguait cette femme et peut-être que dans un sens j'avais envie de lui venir en aide...foutu altruisme...
Greed
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Abel Tignerchauft
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- A-abel ... J'attends l-la peti-tite chose … Elle m'a trainé ici avec presque une laisse et maintenant je dois l'attendre c-car je connais pas le chemin du retour.

Whisky, oui du whisky, il me faut beaucoup de whisky, autant que la masse de neige qu'il y a en Russie … Il y a encore de la neige en Russie ? Qu'est-ce que j'en sais, je demanderais à un jeunot russe si j'en trouves un dans cent ans, j'ai pas des masses envie de faire cela cependant. Bien que je comptes mettre la note sur le compte d'Hélia, les boissons offertes sont toujours les meilleures. Mes oreilles se redressent néanmoins en entendant ce que fait la compagne à ma gauche dans la vie, me divertissant de l'entreprise du gérant du lieu.

- Tu es une avocate ? C'est bien prestigieux pour une femme je trouves.

Oui bon mœurs différentes ou pas, je reste de l'Italie de la moitié du 20ème siècle, une femme avocate reste un petit miracle. Moi qui avait pensé que je m'en étais bien sorti en temps que chanteuse je peux aller me rhabiller. Néanmoins, cela m'étonne qu'il y ait encore des crimes ici, l'humain est vraiment pitoyable. Je mets bien plus de temps à descendre ma boisson que la fumeuse, les mains tremblant un peu trop pour une descente glorieuse du coude. Elle vient donc s'abreuver par ennuie ? Les jeunes de nos jours, ce n'est plus ce que c'était.

- Quelle est donc cette affaire qui te vaut autant de vodka ? Il faut atteindre un sacré niveau d'infertilité imaginative pour réussir à tenir la boisson avec moi, enfin, on verra si l'une de nous deux commence à confondre le barman avec Salomon ou Endymion.

Je ne vois pas du tout pourquoi vous pensez que cela est du vécu. Néanmoins, même si être sur mon lit avec un bon livre et une bonne musique me ferait bien plus de bien que de parler avec la fumeuse - mes poumons et mon foi me remercieraient par ailleurs - je dois avouer que ce n'est pas aussi horrible que je le pensais. Je passes une main sur mes oreilles qui se sont dressées après une gorgée de la vodka glacée et lorsque j'ai senti le regard insistant de la femme de loi leur adresse. C'est rare d'en avoir ? Moi je les aimes bien, mais je ne suis pas vraiment une référence en terme de goût.

- … elles te gênent ?.. Mes oreilles, je pourrais les cacher si c'est le cas ça me dérange pas …

Pour dire vrai, si cela me dérange, mais si ça peut détourner son attention de ma voie que je rouilles volontairement, je prends. Je ne sais pas moi-même pourquoi je les ais ni pourquoi mes yeux sont félins, j'ai essayé de les toucher et j'ai fini dans un état que je ne décrirais pas pour ma fierté. Je dois bien avoir un tissu ou quelque chose du genre pour cacher tout ça, néanmoins ça n'empêche pas ma queue de se balancer de droites à gauche dans un rythme enjoué, mais lent, trahissant encore une fois ce que je penses de cette petite discussion.

- Pour du russe, ce n'est pas mauvais …

Comme un mauvais karma, une fois ma phrase finie, mon estomac se met à hurler à un volume suffisement bas pour que seule Greed et moi l'entendions, mais quelle honte … J'ai du oublier de manger durant ma veillée. Je meurs de faim sans savoir vraiment ce que je veux manger, je hais être dans ce genre de situation, surtout en publique et avec mon visage brulant de rouge et de honte.

Sous la gêne, je passes mes doigts dans mes mèches couleur métalliques, ne sachant pas sur quoi rebondir, ou même quoi commencer comme discussion. C'est si dur de parler avec quelqu'un d'autre, j'aimerais bien que ma thérapeute serve enfin à quelque chose pour me dire comment faire sans suspecter les pires des réactions de l'avocate, ou me mettre une pinte avant chaque phrase. Mais oui, je peux l'utiliser cette tyrannique amie - amie ? Mh … Oui je penses amie à ce stade - pour trouver un moyen de prolonger ma sympathique discussion tout en évitant des cas comme plus tôt ! Puis elle ne pourra rien me dire, c'est pour me socialiser.

-Hum … e-est-ce qu'on pourrait … Hmm, tu sais, comme il est tard et que je n'ai rien manger depuis un moment … Continuer la discussion dans un endroit où je peux manger ?

Je joue avec mes pouces, attendant la réponse de ma compagne de la nuit avant que mes oreilles se dressent à nouveau lorsqu'elle accepte. Je lui dis d'attendre un peu, que j'ailles mettre Hélia au courant et lui dérober ses deniers par la même occasion - chose que je ne me serais jamais permise de faire si je n'étais pas pompette, la vodka est mal - ou bien - passée - pour retourner auprès de l'avocate, le visage assez inexpressif, mais restant assez proche d'elle une fois dehors, ayant trop peur de percuter quelqu'un et que ça finisse mal.

- T-tu connais un peu l'endroit ? Moi pas ...
Abel Tignerchauft
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Vraiment une drôle d'énergumène, visiblement son caractère était aux antipodes du mien. Enfin peut-être pas tant que ça après tout, moi aussi je me retrouvais là par un joli tour du hasard...je ne tenais pas à sortir mais ma collègue n'ayant trouvée que moi pour sortir, elle m'avait proposé. Au final, le contexte était différent mais la situation la même.

- Prestigieux? C'est la réputation qui fait le prestige.

Au départ, je ne réalisais pas qu'elle venait peut-être d'une époque plus éloignée de la mienne, c'est pas le genre de truc dont on pouvait se douter vu qu'elle semblait si jeune. Pourtant, je savais bien que sur Lux, certaines personnes vivaient à des époques que je n'ai jamais connue. Je suis une femme du 21ème siècle, alors pour moi, être avocate n'avait rien d'exceptionnel malgré les études qu'il faut faire pour en arriver là. Sans doute lui poserais-je des questions quand à son année de vie sur la Terre mais nous n'en étions pas là. Je ne voulais pas aller trop vite, après tout la nuit ne faisait que commencer et qui sait peut-être finirais par trouver ce que je cherchais...mais qu'est-ce que j'attendais d'une conversation comme celle-ci? Une surprise, un événement inattendu, n'importe quoi...
Le fait est que je m'ennuyais à mourir, il me fallait quelque chose de nouveau pour me relancer dans la mêlée. En tout cas on pouvait pas lui enlever à la demoiselle qu'elle avait une sacrée descente! Je n'allais pas picoler autant, j'avais l'habitude et été résistante mais je préférais garder mes esprits...sait-on jamais.

- Une affaire de fraude, rien de bien passionnant mais je ne peux pas en dire plus, secret professionnel. Mais après, j'aime sortir, enfin en bonne compagnie, là je traîne plutôt un boulet. Voilà pourquoi je noie mon cerveau pour oublier cette merde.

Ricanant intérieurement, comme si la déontologie lui tenait à cœur!
En tout cas, il semblerait que j'avais gêné la demoiselle en regardant ses oreilles...disons que je n'en avais pas l'habitude alors il s'avère que j'ai fixé ses petites oreilles de façon bizarre. Comme quoi, tout le monde pouvait être épaté que ce soit pour une époque ou pour un "style" particulier. Esquissant mon plus beau sourire carnassier, je répondais à son petit air gêné avec ma franchise habituelle, elle n'avait pas à se cacher pour si peu. En fait, j'aimerais qu'elle me montre qui elle était réellement. Je souhaitais qu'elle s'exprime, inconsciemment, elle me faisait pensée à mon ancienne copine de lycée...celle qui s'est suicidée. Cette idée me fit légèrement grimacer, ce n'était pas le moment de penser à une chose pareille! Comme quoi l'alcool réveillait toujours de vieille blessure.

- Te cache pas minette, après tout, c'est ce que tu es. Tu n'as pas à t'en excuser ou à t'en cacher.

La voilà qui dégustait de la vodka alors que moi j'avais même pas finis mon verre de whisky...décidément, elle avait un sacré foie la minette! J'esquissais un sourire plus amicale cette fois, je l'aimais bien teh! Une petite dure à cuire dans le fond, du moins je m'en doutais.
La voilà repartit dans la gêne et l'embarras juste parce que son estomac grognait un peu, comme si ce petit bruit allait me mettre mal à l'aise. Franchement, elle me faisait terriblement penser à ma copine. Bientôt elle s'excuserait de vivre elle aussi?
J'étais appuyait au bar de façon vraiment décontractée et j'avais sans doute un air sévère au vu des regards que me jetaient les gens autour de nous. Non pas que cela me gêne. Ma collègue de travail se décida à entrer dans la conversation, me bousculant et bredouillant quelques mots incompréhensibles. Bordel, combien de verre avait-elle bu? Sans doute plus que moi au vu de son état. Un gars voulait la ramener mais j'étais pas stupide, j'allais pas la laisser s'embringuer dans ce genre d'embrouille. Je répondis à Abel avant d'aller appeler un taxi pour le torchon qui s'était littéralement avachis sur moi.

- Oui, allons manger, je connais un coin pas trop mal. Laisse moi le temps d'appeler un taxi pour ce truc étaler sur moi et on y va.

Essayant de se débattre, ma collègue tenta de se libérer de mon emprise manquant de tomber. Non mais c'est quoi ça? Elle était vraiment minable.
Je demandais au barman d'appeler un taxi pour nous, de quelque manière que ce soit, sur Lux il y avait bien un moyen de se faire véhiculer jusque chez soi en toute sécurité. Cela évitait de se faire pincer par la police et au vu de l'était de mon "amie" rentrer à pied était impossible également. Je l'accompagnai donc jusqu'à l'entrée du bar, un taxi se pointa quelques minutes après, pas comme à Londres quoi...ils étaient quand même vachement civilisés sur Lux. En tout cas me voilà libérée de mon boulet!

Retournant dans le bar, je rejoins Abel. Il semblait qu'elle aussi devait se libérer de son boulet. Décidément, la soirée avait mal commencé pour nous deux.
Plus je l'entendais parler et plus je me demandais si la minette n'avait pas un problème avec sa voix. Que pouvait-elle avoir de si bizarre pour qu'elle ose à peine ouvrir la bouche?

- Ouais, je connais un petit restaurant italien en bas de la rue. Les penne sont excellentes, c'est cliché mais c'est bon.

Je fis signe à mon interlocutrice de me suivre. Dés que j'eus de nouveau posé le pied dehors, j'allumai une cigarette. Il faisait doux, j'ignorais complètement l'heure qu'il pouvait être et instinctivement je levai la tête vers la noirceur du ciel. Je me souvenais clairement des sons des rues de Londres, de mon ancien appartement, de ma vie là-bas...serais-je nostalgique? Impossible. Mon ambition sans limite ne pouvait pas se limiter à cela, il fallait que je continue ma route et qu'ainsi j'atteigne la gloire. Car pour moi, c'est tout ce qu'il comptait.
Une fois qu'Abel m'eut rejoins, j'emboîtai le pas. Préférant rester silencieuse durant le trajet, ce même trajet qui ne dura que quelques minutes le temps d'arriver au restaurant. Sauf qu'il devait être très tard et que de ce fait, la plupart des restaurants avaient du fermer leurs portes! Grimaçant face aux portes clauses, je me tournai vers la jeune femme.

- Bon, on va devoir se taper un sandwich infecte. Désolé minette mais vu l'heure on aura pas le choix. Suis-moi.

La guidant cette fois vers une petite roulotte un peu plus loin encore dans la rue, j'avais décidé de l'emmener dans un restaurant ambulant, pas de table, pas de chaise, que quelques sandwichs de divers contrées reprenant fidèlement des recettes terrestres. Ce repas ne serait pas des plu exceptionnels mais au moins il aurait le mérite de rassasier la demoiselle. Moi j'avais déjà mangé mes petits plats asiatiques gras au bureau du coup j'étais calée mais j'allais pas la laisser manger toute seule sinon elle serait encore gênée. Jouant le jeu, je me plaçais devant le boui-boui du vieux monsieur qui tenait la roulotte.

- Tu sais c'que tu veux?
Greed
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Abel Tignerchauft
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Mon regard arpent bien vite les choix que l'on me propose, je ne suis pas très difficile lorsque cela concerne la nourriture, je me rassasies vite de tout, ce serait plus en matière de bonbon que je suis intransigeante, mais il n'y a pas l'air d'en avoir. J'évites de planter mes yeux dans le vendeur, mettant mes mains au dessus de mes arcades pour ce faire, ressemblant vraiment à une gamine pour le coup, mais une gamine qui peut payer. Mon choix se porte sur un sandwich au thon, vous pensez que je ressembles que physiquement à un chat ? Grave erreur, ma nouvelle compagne pourra en attester, j'en salives presque rien qu'à l'odeur et ne peut retenir ma queue d'accompagner mon visage.

Une fois le met entre mes pattes, je remercies le vendeur en montant la voix pour être entendue, laissant sa douce sonorité filtrer encore une fois avant d'entamer ce qui me met l'eau à la bouche. J'ai souvent pu manger du poisson, surtout parce que c'est comme ça que mes p- … Revenons-en à nos affaires. Lorsque je vois que nous sommes seules dans la rue, j'ouvres en grand la bouche pour arracher à plein dent un morceau du pain certes assez chaud, mais n'étant pas quand même du premier choix. J'aime bien me prendre pour une prédatrice et jouer comme ça avec la nourriture, je le fais depuis si longtemps qu'il ne m'arrive jamais de faire tomber une miette en ce faisant.

Il faut dire que j'étais vraiment affamée, malgré ma petite bouche j'arrives à vite terminer cette encas plus que correct en vue de l'heure à laquelle je l'ai pris. Au moins, je ne dépenserais pas trop d'argent. Me léchant les doigts jusqu'à mes ongles que je gardes assez court pour ne pas abimer mes cordes, je remarque après coup que la fumeuse ne m'appelle plus l'ancêtre, mais minette. C'est mignon je ne dis pas le contraire, mais je suis sûre aux vues de son aptitude très peu réglementaire - de mon époque du moins - qu'elle est bien plus jeune que moi … Même si je suis pas mal petite aussi …

- J'aime bien que tu m'appelles minette, mais je dois avoir largement quarante ans de plus que toi tu sais ?

Pas que j'aime la ramener sur mon âge, mais je n'ai pas survécu au régime fachiste pour qu'une fumeuse crois que je sois une petite fille. Passant vite à autre chose lorsque j'ai fini de lécher mes doigts, je me demandes comment elle fait pour m'entendre tout le temps clairement malgré ma voix assez basse, elle y va à l'instinct ? Je dois me convaincre de parler à plus haute voix, il faut que je mènes la conversation quelque part ! Et que je pries pour tomber sur un restaurant d'ouvert pour dépenser des sous et me venger. Maintenant que j'y penses, Greed est un bien étrange prénom. Bon je sais, moi je m'appelles Abel, c'est tout aussi étrange lorsqu'on ne sait pas le passif de ma famille avec la chrétienté, mais Greed est un bien vilain nom pour elle.

- Pourquoi Greed ? Je vois mal des parents donner ce prénom à leur fille, ou ils t'aimaient pas. Je le trouves très moche ce prénom, il te va pas.

… Je me suis encore emportée et cette fois je n'ai plus de verre à portée, merde. Je passes mes mains dans mon dos pour jouer discrètement avec et attendre la réaction de la mal nommée. Va-t-elle mal le prendre ? En rire ? Je ne sais pas comment elle pourrait réagir et ça me panique, il faut que je trouves quelque chose, n'importe quoi !

- Tu … étais aussi avocate avant … tu sais, être ici ...
Abel Tignerchauft
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La demoiselle prit un sandwich au thon alors que je me contentais d'un café bien chaud. Il ne faisait pas particulièrement froid mais avec tout ce que j'avais bu auparavant celui-ci m'apporterait un peu d'eau qui sera sans doute très bien perçue par mon foie.
Je restai un moment silencieuse, préférant regarder la minette "chasser" son pauvre petit bout de thon sans défense. Son comportement m'arracha un sourire, c'était assez drôle de la regarder faire, on dirait parfois une enfant qui jouait avec sa nourriture. Image que je due rapidement abandonner car Abel me rappela assez vite qu'ici l'âge réel et l'apparence physique n'était clairement pas compatible. En effet, une personne paraissant avoir une vingtaine d'année pouvait facilement avoir vécu à une époque que je soupçonnais à peine.
Ainsi, mon interlocutrice nota le fait qu'elle devait bien avoir 40 ans de plus que moi. Mais à sa façon de s'exprimer je pensais qu'elle avait même bien plus.

- L'âge ici n'est qu'un leurre. Je me doute bien que tu dois venir d'une époque où je n'existais même pas mais qu'importe. Vu qu'on se mélange tous sur Lux, pour moi l'âge n'a aucune importance.

C'était peut-être un peu bête de ma part, mais je n'allais pas faire de différence entre mes interlocuteurs sous prétexte qu'ils venaient d'une autre époque. Sur Lux, on était égaux, que ce soit en âge ou en deuxième chance. Je pensais vraiment qu'on était tous là pour vivre une "deuxième vie", que aucun d'entre nous n'était satisfait de la première et que donc nous comptions nous rattraper dans celle-ci. Je faisais sans doute des généralités mais qu'importe. Cela me permettait d'être à l'aise avec à peu près tout le monde dans ce monde.
C'est alors qu'Abel me posa des questions sur la provenance de mon surnom, c'est vrai que Greed était étrange comme nom. D'ailleurs ce n'était même pas le mien, mon vrai nom était Erel mais en venant dans ce monde je l'avais abandonné. C'était symbolique, en agissant ainsi j'avais abandonné la personne que j'étais avant pour me consacrer à celle que je voulais devenir! Cela allait être long à expliquer à la jeune femme face à moi alors je pris un raccourci comme j'avais l'habitude de le faire.

- Tu as raison, Greed c'est le nom que m'a donné mon colocataire quand j'étais sur Terre. C'était une blague entre nous mais en venant ici j'ai préféré le garder. Moi je l'aime bien, il me correspond assez bien.

Je soufflais sur mon café et posa mes mains sur le gobelet en carton comme pour les réchauffer. En tout cas, Abel semblait gênée de m'avoir posé cette question...franchement, elle se prenait trop la tête. Je n'étais pas du genre à me vexer pour si peu, mais bon, ça, elle ne pouvait pas le savoir. Comme pour palier à sa gêne je lui lâchai un petit sourire qui se voulait amicale mais qui sur mon visage dénotait avec mon air hautain habituel.
En tout cas, la minette enchaîna alors en me parlant de mon boulot. Je notais au passage sa douce voix. J'étais clairement pas une spécialiste en la matière mais je la trouvais vraiment apaisante, dommage qu'elle ne s'exprimait pas davantage!

- Ouais, j'étais avocate et je le suis toujours en ce monde. Ce que je veux c'est la reconnaissance et le prestige d'être reconnue comme la meilleure. Tu comprends mieux maintenant pourquoi on m'appelle Greed?


Je ricanai d'un air machiavélique, j'aimais bien me faire passer pour une dure à cuire. Ça me donnait un style qui me permettait de me protéger en cas de "pépin", par là j'entends que cela m'évitais d'attirer la sympathie des autres et de prendre le risque d'être trahis par des gens qui m'étaient proches.
Je me ressaisis puis me tournai vers la jeune femme.

- Et toi, tu faisais quoi sur Terre? Déjà, à quelle époque tu as vécu?

J'allais enfin pouvoir lui poser toutes les questions qui me trottaient dans la tête, ma curiosité serait rassasiée pour ce soir.
Greed
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Abel Tignerchauft
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- Mh, dans quel ordre répondre à ça moi ?

J'inspire et réfléchis, j'ai vécu il y a si longtemps et m'en souvient encore si bien, cette période n'est pas l'une des plus oubliables, est-ce qu'il y en a eu une autre après mon départ ? De guerre je veux dire, bien évidemment. J'étais assez jeune lorsqu'elle est arrivée, bien que je n'est pas directement participé à ce massacre, j'en ai subi les répercutions pendant toute ma vie sur ma réputation, je suis allemande après tout. C'est plus où moins mon peuple qui a mit sans dessus et sans dessous l'Europe et le monde, est-ce qu'elle a eu autant d'influence sur le monde après ?

- Je suis une enfant de la seconde guerre mondiale jeunette.

Je m'assois sur un banc pour m'allonger ensuite, faisant tourner un petit bâton et pointant Greed après coup, m'étant bien habituée à son air de femme de haute sphère, d'après Hélia maintenir le contact visuel aide à la discussion donc autant le faire ! Cependant, est-ce que je dois vraiment rendre publique mon travail ? Bah elle a techniquement jouée franc-jeu je devrais faire de même. J'agites les jambes dans les airs, voulant pas tant parler de moi, mais bon, je n'y peux rien. Je me laisses retomber sur mes pieds pour secouer ma tête et redompter tranquillement mes cheveux et agiter mes petites oreilles.

- Rien d'aussi extravagant qu'avocate, j'ai passé la quasi totalité de ma vie sur scène avec un violon entre les mains et ma voix résonnant dans les salles. Une jeune fille n'a pas beaucoup d'autre moyen de changer sa vie, bien que cela a du changer dernièrement.

Je me laisses parler plus fort pour qu'elle puisse entendre l'harmonie de mon ancienne voix lors de cette phrase. J'ai tellement poncé mes accords, mes vocalises, même la simple sonorité des mots que maintenant que je ne vieillis plus, ma voix a atteint son summum. Je détournes les yeux une fois de plus, les joues en feu et les larmes aux yeux. J'aime ma voix, mais je ne peux plus l'entendre sans pleurer après. Prenant le peu de courage que m'a donné la boisson dans mes petites mains pour essuyer mes larmes, je regardes autour de moi, pas d'autre endroit pour grignoter ou boire ? J'aimerais bien ramener des bouteilles à la maison moi …

- Ma carrière ayant été .. éclair comme tu peux le voir … Seuls quelques connaisseurs doivent avoir entendu parler de moi. Pas que cela me dérange après tout, je suis bien peu intéressée par la gloire et les soucis que ça apporte.

Je lèves les yeux au ciel, essayant de rester debout sans m'endormir et sans le montrer, mais je prendrais bien quelques heures pour fermer les yeux. Ma tête procédant en désaccord avec mes envies, mais de concert avec mes intentions, je reprends aussitôt et me prononce sans honte immédiate, le temps que je comprennes ce que j'ai dit.

- Je peux venir dormir chez toi ce soir ? Demain va être atroce si je me coltines encore ce mec du cercle des créatifs et je risques de ne pas te retrouver si on discute pas plus problème je sens que je vais dormir dans pas longtemps.

Oh mais seigneur giflez moi …
Abel Tignerchauft
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