Ce matin-là Arwel se réveilla avec de terribles crampes au ventre. Enfin se réveilla était un bien grand mot, le gallois n’avait pas fermé l’œil de la nuit et n’avait fait que s’endormir pendant de très courtes périodes qui ne lui furent d’aucun repos. Il avait l’impression d’avoir passé son peu de temps de sommeil en étant à moitié endormi et à moitié éveillé, comme si il était conscient de tout ce qu’il se passait dans le monde réel alors qu’il rêvait. Avait-il réellement dormi ? Il ne s’en souvenait pas.
L’écrivain s’essaya sur son lit en poussant un long râle de malaise. Il ne voulait pas se lever, il ne voulait pas affronter ce qui l’attendait aujourd’hui. En pensant à ce que lui réservait sa journée il sentit la nausée monter en lui, allait-il ressortir le peu de nourriture qu’il avait ingurgité la veille ?
Non, il ne manquerait plus qu’il se présente dans un état aussi lamentable devant elle.
Repoussant la peur et l’horrible douleur au ventre, Arwel se leva d’un geste décidé de son lit et se prépara pour la journée. Il masqua son air de zombie avec du maquillage et se mit sur son trente-et-un, il ne pouvait se présenter autrement que sous son meilleur angle pour elle . Il ne la verrait que cet après-midi mais il ne pouvait passer sa journée à ne rien faire, il fit donc tout pour s’occuper un maximum, bien que le stress l’empêchait de faire quoique ce soit de productif, il aura au moins utilisé cette énergie pour se dépenser dehors. Peu de temps avant l’heure du rendez-vous il revint chez lui pour se rafraîchir et faire en sorte d’être parfaitement présentable.
Maintenant il ne lui restait plus qu’à briller.

Le stress était sur le point d’exploser. Il atteint un tel niveau qu’Arwel perdit contact avec la réalité, il se contentait de marcher dans un état second tout en ayant son esprit complètement vide. Il ne ressentait au moins plus ses courbatures au ventre. En atteignant la porte du bar où le rendez-vous allait avoir lieu, le jeune homme sembla reprendre ses esprits et devint le persona qu’il utilisait en publique. Ce fut donc un homme sûr de lui et plein d’assurance qui franchit le pas de la porte et qui alla s’asseoir à une table, attendant sa chère partenaire de cet après-midi. Rien ne laissait présager qu’intérieurement cet homme était en plein craquage émotionnel, à la vue de tout le monde il était parfaitement à l’aise là où il était et personne ne lui accordait un second regard.
Arwel pris la carte du bar et commença à la parcourir du regard, il n’arrivait pas à lire ce qui était écrit, son instabilité émotionnel empirait sa dyslexie et la seule chose qu’il pouvait voir était des lettres bouger dans tous les sens. Aucune ne voulait se calmer, tout comme lui, et il était impossible de déchiffrer quoique ce soit.
Le gallois poussa un soupir et reposa la carte. Il était inutile de continuer à la fixer si il ne pouvait lire ce qui était écrit dessus.

Et puis elle arriva.  

Codage par Libella sur Graphiorum