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Savoir
Yuri
Savoir

Yuri Feat Toma - AMNESIA

Carte d'identité

Pseudo | Yuri (en référence à Tales of Vesperia) Vrai nom | Kyo Yuzuki
Nationalité | japonaise Âge réel | 25 ans Âge physique | 23 ans
Année de disparition | 2017 Particularité | Le premier qui dit hâfu, je le  frappe.

This... is my story

Si Yuri, de son vrai prénom Kyo, aurait appris qu'un mauvais esprit lui en voulait personnellement et qu'il désirait le faire souffrir plus que tout, il l'aurait cru sans broncher. Ça aurait aussi justifier toutes ses souffrances. Sans vouloir forcément jouer la victime, il doit bien admettre que ses instants de pure joie se comptent sur les doigts de la main...

Tout d'abord, sachez que Kyo ignore totalement qui sont ses véritables parents. Il a été retrouvé quelques heures après sa naissance, abandonné dans un temple durant la nuit. Les raisons de son abandon sont inconnues, il n'a jamais vraiment éprouvé la volonté de les retrouver... De peur, sans doute, d'apprendre les vraies intentions de ses parents biologiques. Il ne pense pas qu'il s'agissait de gens biens, pour être honnête. Il imagine plutôt qu'il était un poids pour eux, un évènement imprévu et non désiré. Sa mère aurait très bien pu avorter, même s'il n'a pas de justification valable qui justifierait de ne pas l'avoir fait. Fut un temps, il aurait pensé que ça aurait été préférable. En revanche, sa génitrice aurait pu se passer de lui donner un prénom... Kyosuke. Inscrit sur un papier qui accompagnait son linge, s'il avait bien compris. De ce fait, il est tout naturel qu'il le déteste. Il ne comprend toujours pas pourquoi la volonté d'une femme qui abandonne son propre enfant, sa propre chair, ait pu être respectée. Du grand n'imp...

Retrouvé par un des prêtres, il fut recueilli par un orphelinat. Et dès le départ, ce fut difficile. Bien qu'élevé et éduqué par les éducateurs de l'endroit, on ne peut pas vraiment dire qu'il avait l'esprit modulable. Au contraire, il était plutôt un enfant turbulent, attirant l'attention sur lui à sa manière. S'il se souvient bien, il créait souvent des bagarres avec les autres gamins, pour un oui ou un non. Du coup, il était souvent puni, sans que cela ait un quelconque impact sur son comportement. La communication avec les adultes -ou même avec qui que ce soit-, était compliqué, voire quasi impossible. Il ressentait perpétuellement un vide en lui qu'il ne parvenait à combler, ni même à comprendre, en vue de son jeune âge. Esprit rebelle et contradictoire, il refusait sa situation. Il n'en avait pas le contrôle et lorsqu'il se retrouvait face au monde extérieur, il se retrouvait souvent à jalouser les autres enfants, chouchoutés par leurs parents. Il rêvait d'en avoir... Et pourtant, en vue de son caractère difficile, aucun des couples qui venaient à l'orphelinat n'était séduit par son profil. Ce qui l’agaçait d'autant plus, bien qu'il n'était pas en paix avec l'idée d'être le parfait enfant pour être adopté. Il se sentait différent de tous les autres. De la "mauvaise graine". Exclu, aussi. Peut-être était-ce due à son imagination débordante ou son incapacité à comprendre les codes sociaux, il préférait néanmoins mettre tout ça sur la faute de "ses origines". Plusieurs fois, il avait cette impression du regard insistant sur son apparence, les gens se demandant s'il était 100% japonais, ou métisse. Et si métisse, avec quelle autre nationalité... Pff. Quelle importance. Ce n'était pas comme s'il pouvait le changer, ça...

Il connut les aléas de l'orphelinat jusqu'à ses sept ans. Age où il se disait que quoi qu'il arrivait désormais, il ne serait pas adopté. Il avait abandonné l'idée et s'isolait d'autant plus lorsque les autres enfants trouvaient des parents. Il créait moins de vagues toutefois, se faisait plus discret. Ce qui n'était pas réellement une bonne chose, mais passons. Il finit, néanmoins, par trouver la lumière, par trouver LA personne dont il avait besoin. Son nom ? Yohei Yuzuki. Kyo se rappelle très bien de leur première rencontre. Il se souvient aussi s'être demandé ce que cet homme faisait dans l'orphelinat. Déjà, il était célibataire. Ils s'étaient rencontrés par pur hasard - lorsque le jeune homme était à peine au début de ses démarches- et ils se sont mutuellement intrigués. Le pourquoi du comment, dieu seul le sait. Ils sont restés plusieurs secondes à se fixer dans les yeux, jusqu'à ce que Yohei finisse par lui sourire et lui demander son prénom. Ils avaient discuté brièvement, jusqu'à ce que l'adulte lui demande s'il pouvait le revoir, plus tard. C'était intriguant. Kyo avait accepté, bien qu'il ne pensait pas que ce serait le cas. Sans doute que les responsables de l'établissement lui révéleraient qui l'enfant était réellement et que Yo abandonnerait l'idée. Mais ce ne fut pas le cas.

Ils se côtoyèrent régulièrement, avant même que l'adoption ait réellement lieu. Yohei découvrit un petit garçon ne demandant rien de plus que de la considération et de l'attention. Kyo, quant à lui, découvrait un jeune homme simple, drôle et attentionné. Ils étaient faits pour s'entendre et jamais l'enfant aurait cru un jour que cela arriverait. Un jour où il devient officiellement un fils, ce jour où il put dire à qui voulait l'entendre -et même aux autres- qu'il avait un papa. L'administratif avait pris du temps, mais Yo avait persévéré. Ce fut naturellement que Kyo se retrouva dans son nouveau chez soi. Il avait appris, au fil de l'eau, que son père n'était pas riche, loin de là. Il avait des revenus assez banal, un travail banal lui aussi qui lui demandait beaucoup de temps. Mais ça, c'était la base. Il avait cru comprendre aussi qu'il était en froid avec sa famille, qu'il était le petit dernier d'une fratrie de trois. Une grande sœur, un grand frère. Il n'a jamais rencontré l'ainée, ni ses grands-parents. En soi, cela lui importait peu. Tout ce qu'il comptait, c'était qu'il était heureux, ainsi. Il avait un papa qui s'occupait de lui. A l'école, ça allait mieux aussi, même s'il avait toujours quelques problèmes avec ses camarades. Il faisait néanmoins le nécessaire pour que Yohei soit fier de lui et il travaillait dur pour ça. Ce fut un peu difficile lorsque l'adulte eut une petite amie, étant donné qu'elle ne le portait pas dans son cœur. De la jalousie mal placée, mais venant d'un enfant de neuf ans, c'était excusable. De la part d'une adulte de presque trente... Un peu moins, quand même.

Mais évidemment, tout ceci était trop beau pour durer. Dans l'esprit de Kyo, ce qui se déroula ce jour-là est plutôt flou. De mémoire, il avait compris, à l'époque, que Yohei, bien qu'il fût un homme bon, avait quelques problèmes en termes de jeux d'argent. Et, toujours d'après ce qu'il avait compris, il avait des dettes qu'il n'arrivait pas à rembourser, des dettes dues aux mauvaises personnes. En soi, c'était peut-être idiot de sa part, avec un enfant à charge. Pour autant, Kyo ne lui en a jamais tenu rigueur. Sa mort, jugée accidentelle par les forces de l'ordre, était assez étrange pour qu'elle laisse supposer un règlement de compte. Toutefois, aucune preuve étayant cette théorie ne pouvant être apportée au dossier, l'accident fut préféré. La seule façon de résoudre cette affaire aurait été de retrouver le chauffard qui l'avait renversé... mais il s'était évaporé dans la nature. Pouf, comme ça. Comme Yohei. Du jour au lendemain, il n'était plus là. Disparu. Une notion que l'enfant comprenait bien, du haut de ses dix ans. Pour autant, le traumatisme était bien présent, laissant de profondes séquelles. Une profonde dépression aussi, accompagnée par un mutisme. L'envie de parler, d'être, de vivre, n'était plus là.

Ce fut son premier contact avec la notion de disparition. Il ne s'en est jamais vraiment remis. Il se souvint de l'hôpital dans lequel il avait été envoyé. Il se souvient difficilement des journées passées là-bas, à fixer l'horizon, le regard éteint. Il n'accordait plus d'importance au monde qui l'entourait, à la vie en elle-même. C'était sans aucun doute la première fois où l'idée du suicide lui est entrée en tête. Il fut extrêmement difficile de se remettre de cette épreuve. Lors de son hospitalisation, il fit la connaissance du frère ainé de son père : Makoto Yuzuki. Cet homme, psychiatre de profession, était venu à sa rencontre dès lors qu'il avait appris son existence. Kyo n'était pas réellement surpris d'apprendre que Yohei n'avait pas tenu informé sa famille qu'il avait adopté une âme en peine. Le jeune ado s'était montré méfiant et méprisant envers cet homme, crachant son désespoir, d'abord par des gestes, puis par des mots. Son mutisme ainsi vaincu, la communication fut plus aisée. La possibilité de déverser ses ressentiments à la figure de quelqu'un lui avait fait du bien. Reporter la faute sur autrui aussi. Pourtant, à ce qu'il sache, Makoto n'a jamais montré la moindre contrariété à son égard. Il l'avait laissé faire, simplement, jusqu'à voir le garçon fondre en larmes, en proie à la profonde tristesse qui lui étreignait le cœur.

Une fois encore, la suite s'enchaina sans qu'il s'en rende compte. L'ainé Yuzuki adopta l'enfant de son frère, pour des raisons qui échappaient au principal concerné. Peut-être... peut-être y avait-il une part de culpabilité, dans son geste. Il n'avait pu empêcher la mort de son petit frère aussi reprenait-il le flambeau pour éduquer au mieux l'enfant qu'il avait adopté. Peut-être que les motivations étaient différentes, mais Makoto ne s'est jamais dévoilé à lui. Kyo n'a pas posé non plus la question directement, de peur de devoir retourner à l'orphelinat ou dans une famille d'accueil inconnue. Au moins, son "nouveau père" connaissait sa peine, sa douleur, puisqu'ils la partageaient. C'était sans doute ce qui les avait rapprochés, au début. Ainsi, le garçon se retrouva au sein d'une nouvelle famille. Car oui, contrairement à son frère, Makoto était marié et avait une fille, de deux ans la cadette du nouvel arrivé. Et on ne peut pas dire qu'il était mieux loti, dorénavant.

Enfin, c'est peut-être un peu exagéré, mais ce serait mentir de dire qu'Anzu, sa "petite sœur", était heureuse de le voir arriver. Fille unique jusqu'à ce que Kyo débarque, elle était l'exemple typique de la petite gamine adulée par ses parents et qui est tellement mignonne... En public, uniquement. Dans la vie privée, au quotidien, c'était une réelle peste. Si le jeune homme avait quelques appréhensions à être un grand frère, il a vite déchanté. Alors qu'à la base, il désirait vraiment devenir un modèle pour elle. Ou pas, en fait. Pas du tout. De toute évidence, elle était jalouse qu'il vienne à lui piquer la vedette. Qu'il ose demander l'attention de ses parents ? Hey oh ! C'est ELLE, la fille biologique, celle qui importe en premier. Et ça, elle le fit rapidement comprendre à sa mère, qui partagea son avis bien vite. Évidemment, face à Makoto, la mère et la fille étaient adorables envers lui... Hypocrisie. Cette famille ressemblait pas mal aux autres familles japonaises, d'après ce qu'il comprenait ; mère au foyer qui s'occupe des enfants -enfin, surtout de sa fille-, père qui travaille abondement pour ramener les yens. Ça lui changeait beaucoup de Yohei, il devait l'avouer. Car même si son père travaillait beaucoup, il avait toujours du temps pour son fils -en prenant certes des heures sur son capital sommeil, mais quand même-. L'adaptation fut moins évidente, qu'il n'aurait pu le penser, surtout au début, pour autant, il était assez confiant pour la suite. Au fil des années, il allait bien finir par gagner l'affection de cette famille... L’espoir fait vivre, il parait.

Rien de particulièrement notable se déroula jusqu'à ses quinze ans. Il s'adapta plus facilement qu'il ne crut à sa nouvelle vie. Il réussit même à se faire quelques amis... Et il se fit naturellement inviter à un gōkon -ou group dating, si vous préférez- par l'une de ses connaissances. A la base, il n'était pas spécialement intéressé, n’éprouvant pas vraiment l'envie d'être en couple. Mais... mais ça, c'était avant de tomber sur Aiko. Aiko, c'était la beauté à l'état pur, un esprit vif, un regard malicieux. Autant dire que Kyo est immédiatement tombé amoureux d'elle, après quelques mots échangés. Un amour partagé, si bien qu'il fut rapidement impossible de voir l'un sans l'autre, bien qu'ils n'étaient pas dans le même établissement scolaire. Il y avait bien quelques murmures sur leurs passages, mais il s'en moquait. Ils étaient réellement heureux, ensemble. Des caractères opposés, mais complémentaires. Elle lui permettait d'être plus attentionné, attentif, communicatif et créatif. Elle est celle qui a motivé sa passion pour la musique, l'envie d'apprendre à jouer de la guitare notamment. Pour chanter des sérénades. Cliché ? Bah. Quand on est amoureux, on s'en fout de tout ça.

Tout ne pouvait pas se passer comme il l'aurait souhaité, à croire que le sort lui en voulait vraiment. Quand elle était avec lui, Aiko rayonnait. Son sourire était ravissant. Toutefois, il se rendait bien compte que quelque chose n'allait pas. Elle lui cachait quelque chose et rien que cette idée le rendait fou. Il essayait, parfois, avec plus ou moins de maladresse, à la faire parler. Si elle n'affichait aucun mal-être en sa présence, il était évident qu'il était présent. Etant lui-même sujet à des idées noires, il espérait qu'elle puisse s'ouvrir à lui... Mais rien n'y fit. De plus, entre temps, son père avait appris que sa cadette côtoyait un orphelin métisse -aah, les rumeurs...- et cela n'était pas à son goût. Il voulait quelqu'un de bien, pour sa fille. Quelqu'un d'autres que Kyo, de toute évidence, bien que les deux hommes ne se soient jamais rencontrés. Aussi, il lui fut demandé poliment, puis un peu moins ensuite, d'arrêter de la fréquenter. Ce qui avait de plus vexant, dans cette histoire, c'était qu'Aiko n'avait pas trop l'âme à s'opposer à son père. Pour autant, il ne comptait pas lâcher l'affaire. Il la voyait, la détresse dans ses yeux.

Il ne fut pas assez rapide. Pas assez alerté. Il le fut seulement lorsqu'elle ne se présenta pas à leur rendez-vous caché. Il avait senti quelque chose se briser en lui lorsqu'il s'était aperçu du lapin qu'elle lui avait posé. Si elle voulait rompre toutefois, il refusait que ce soit fait ainsi. Ce serait en face, droit dans les yeux. Il s'était dirigé vers la maison de sa bien-aimée, se rappelant la scène. Arrivé dans la rue, la sirène de l'ambulance qui lui vrillait les tympans. Les cris, les voix. Le temps qui ralentit. Sa mère et sa sœur, effondrées. Son père, furibond en le voyant débarquer. Un coup de poing qui vole dans sa figure et lui qui se retrouve sonné au sol. Des mots : "C'est ta faute." Il n'avait pas compris. Il s'était redressé avec difficulté, la tête meurtrie par le coup. Il avait vu le brancard, le corps caché, dissimulé dans ce sac mortuaire. Non. Ça ne pouvait pas être possible. Jamais de la vie. Non. Juste... Non. Il ne se rappelle plus de la suite, si ce n'est que sa vision s'est brouillée. Il s'entend hurler, aussi. Hurler à la mort.

Le suicide d'Aiko lui fut expliqué à l’hôpital. Le choc, trop violent pour son esprit fragile, l'avait fait tomber dans les vapes. Il ne comprenait toujours pas. Pourquoi ? Il n'était pas assez égoïste pour penser que c'était sa faute, parce que son père avait tenté de mettre fin à leur relation. Ils plaisantaient même sur le fait d'être Roméo et Juliette version moderne ! Alors pourquoi ? Il était dévasté. La tentative de Makoto de lui remonter le moral ne changea rien. Il ne put même pas se rendre à ses obsèques. Famille uniquement. C'est... C'est tellement facile de reporter la faute sur les autres. Putain. Putain. Putain. Dans les journaux, il y avait un ou deux articles sur le suicide d'une adolescence à cause d'une rupture compliqué. Mais... Mais ils n'avaient pas rompu, bordel ! C'était quoi, toutes ces conneries ? Il étouffait, bluffé, sonné par ce monde merdique. Nul doute que c'était le père qui avait inventé tout ça, pour justifier cet acte désespéré. Mais ce n'était pas possible. Juste... Impossible. Aiko n'aurait pas fait ça par amour. Alors... Pourquoi ?

Il resta presque un an, enfermé dans une chambre d’hôpital à nouveau. Nouveau trauma, nouvelle dépression. Plus sévère, celle-ci. L'incompréhension du geste rendait difficile l'avancer. Il avait bien appris que sa petite amie était chahutée à l'école, mais à aucun moment elle ne lui avait parlé du harcèlement qu'elle subissait. Il ne comprenait pas. Et il n'était pas près d'avancer, s'il n'avait pas fait la rencontre de Mira Akuji. Cette jeune fille au visage japonais, n'avait vraiment qu'une apparence nippone. Pour le reste... Elle était assez américaine, à vrai dire. Elle était entrée une fois par erreur dans sa chambre, cherchant à retourner dans la sienne. Elle s'était perdue, ayant mal lu les panneaux. Ça l'avait interloqué. Comment on fait pour se perdre, dans un hôpital ? Ensuite, elle avait vu sa guitare trainée près de son lit, tentative de Makoto pour lui redonner goût à quelque chose. Et elle était restée un bon moment, lui parlant de sa passion pour la musique -passion commune, de fait-. Elle lui avait raconté sa vie, ce jour-là, parlant à cœur ouvert. Elle lui parlait de son déménagement à ses huit ans aux États-Unis -tiens, ça expliquait son comportement et son japonais approximatif, malgré son apparence-, la mort de sa mère à ses onze, la chute de son père dans l'alcool et la violence qui en découla. Le retour au Japon, tout neuf, et son retour en cours alors qu'elle maitrisait plus trop la langue, les cours et les contacts humains. De plus, elle était là parce que son "fucking dad" avait un peu trop abusé de la bouteille... Ok. Ça faisait, beaucoup, beaucoup d'informations. Et lui, il était resté bêtement à l'écouter, sans rien dire.

Bien qu'elle était sortie rapidement de l'hôpital, elle n'avait pas manqué de lui rendre visite, dès qu'elle le pouvait. Il la soupçonnait d'avoir du mal à se faire de nouveaux amis, dans sa classe. Et lui, comme il ne répondait pas, il ne pouvait pas l'envoyer promener. Pour autant, il se surprenait à attendre sa venue, chaque jour, après les cours. Parfois elle ne faisait que réviser son cours en se plaignant de l'incompréhension des manuscrits -et elle aimait beaucoup se moquer de l'accent anglais de son prof de langue-, parfois elle se permettait de jouer de la guitare à sa place. Et, au fil de l'eau, tout comme Makoto l'avait fait avant elle, elle passa au travers de la carapace que Kyo avait dressée entre eux, inconsciemment. Il finit par répondre à ses questions, à l'aider dans ses cours, à améliorer son japonais, aussi. Ils devinrent très proches rapidement, mais pas comme un couple. Plus... Comme un frère et une sœur. Elle lui parlait de ses déboires avec un type de sa classe sur qui elle avait flashé, il essayait de la conseiller, avec plus ou moins de succès. Il avait fini par lui expliquer, pour Aiko. Et il avait été particulièrement touché de voir ses larmes, sincères, coulées le long de ses joues pour venir ensuite l'étreindre. Ce n’était pas commun, il était clair néanmoins que ça venait du fond du cœur. Elle partageait sa peine. Et ça... Ça faisait un bien fou.

Tout sembla aller pour le mieux, suite à tout cela. Mira était une bonne personne, forte et positive. Il était essentiel de l'avoir dans son entourage. Il finit par sortir de l’hôpital, prenant des cours par correspondance pour essayer de rattraper le retard accumulé dans ses études. Il fit la rencontre d'autres personnes, notamment un homme -un irlandais, pour être plus précis- qui lui appris les plaisirs corporels, ainsi que la douleur d'une véritable rupture. En apprendre davantage sur son orientation sexuelle lui apporta quelques tracas mentaux, mais au final, il préféra accepter plutôt de lutter contre. "Open your mind and be yourself!", comme dirait Mira. Il rencontra Seto, le petit ami de Mira -le fameux type de sa classe- pour qui il lui avait donné des conseils. Un type plutôt discret et sans doute un peu trop sérieux, ambitieux aussi, mais surtout très intelligent. Être en présence de ses deux-là, c'était quelque chose, il fallait l'avouer. La différence de caractères et de comportements sautait tellement aux yeux... Mais au fil de l'eau, il était rapidement apparu qu'ils ne pouvaient qu'être ensemble et qu'il s'agissait d'un couple pour l'éternité à venir.

Quant à Kyo, malgré qu'il s'était mis en tête de ne plus souffrir à cause de l'amour, préférant mille fois s'adonner à des histoires d'une nuit plutôt qu'une vie, fini par se retrouver casé, lui aussi. En couple avec Seiya, un camarade de classe de Mira et Seto -ex-petit ami d'Anzu, au passage-. Un hétéro qui ne se pensait absolument pas homo, ce que Kyo continuait de penser. En fait, c'est plus compliqué que de simplement parler d'une orientation. Comment dire... Seiya, c'est un garçon timide mais gentil, drôle -parfois à ses dépens-, bienveillant, maladroit à ses heures et adorable. C'est aussi un homme qui aime sans condition. Alors, quand ils ont commencé à se fréquenter, en tant qu'ami dans un premier temps, puis plus sérieusement, à l'initiative de Kyo... Il s'était laissé faire, en premier lieu. Par curiosité, lui avait-il avoué. Il s'était déjà demandé, notamment, ce que ça faisait d'embrasser un autre homme. Cette curiosité avait été comblée avec succès, de tout évidence. Et les sentiments, ensuite, était dû aux caractères. Eux aussi, ils étaient faits pour être ensemble et cela sans prendre en compte le genre de chacun. Caché aux yeux des autres, malheureusement. Il aurait aimé pouvoir dire à la face du monde qu'il aimait son petit ami, qu'il le voulait pour partenaire à vie. Ils avaient même pour projet de se rendre à Las Vegas pour se marier. Ne pas pouvoir s'afficher au Japon était quelque peu pénible, il devait l'avouer. Mais... Au moins, il était auprès de lui. Il avait un amoureux, deux amis proches. Un futur boulot qui le passionnerait en vue de son attrait pour l'informatique... Que demander de plus ?

Mais, évidemment, il y avait toujours un mais. Comme si le fait d’être heureux était en désaccord avec sa nature. Le mauvais sort s’abattit froidement, ne laissant derrière lui que des lambeaux de son esprit. Après trois ans de relation, de vie parfaite à son sens, il avait pensé qu’il pouvait enfin se dire qu’il avait le droit au bonheur.

Utopie.

Seiya tomba malade. D’abord, un simple rhume. Rien de chaotique.  Des tests furent effectués, la découverte fut faite. Cancer. A vingt-et-un ans. Beaucoup, beaucoup trop jeune. Foudroyant, histoire de mettre rapidement un terme au bien-être. Les derniers mois furent les plus difficiles qu’il eut à vivre. Assisté son partenaire dans cette épreuve, connaissant fatalement la fin. Difficile d’autant plus quand il devait côtoyer sa mère homophobe qui l’avait mis à la rue en apprenant leur relation… Les gens sont des connards. Ils essayaient de se battre, pourtant. Mais la maladie était plus forte que leurs esprits. Fatalement, le sort de son petit ami fut scellé, laissant Kyo dans un désespoir le plus total.

Comment on se relève, après ça ? Effondré était trop faible, comme terme, pour définir son état. Détruit. Mort de l’intérieur. Il avait fait la promesse de rester vivant, pour vivre pour lui. Mais, cette promesse, elle était trop belle pour lui. Il n’était pas assez fort. Il en avait assez, de cette vie, de cet acharnement. Il en venait à penser qu’il attirait la mort, qu’il attirait le mauvais œil sur ceux qu’il aimait. Il aurait aimé en finir, définitivement. Mais Mira et Seto l’avait forcé à vivre avec eux, le temps qu’il se relève. Pour le surveiller, aussi, l’empêcher de faire une bêtise. Il se retrouvait coincé, à regarder sans cesse des vidéos de son défunt petit ami. Ils n’avaient pas eu le temps de se marier, finalement. Il regrettait. Amèrement. Il désirait, plus que tout, faire disparaitre cette peine, cette douleur. Il ne voulait plus être capable de ressentir les émotions.

Il voulait disparaitre, tout simplement.

In my mind

Vous êtes sûr que vous voulez vraiment savoir ce qui se passe, dans sa ‘tite tête ?

Très bien. De base, quand il va bien, ou du moins, quand il fait semblant d’aller bien, Yuri est quelqu’un de souriant, de joyeux, de positif. C’est peut-être étrange, après tout ce qu’il a traversé, mais c’est surtout parce qu’il s’obstine à cacher ses vrais sentiments. Il ne se confie pas, ou très peu, préférant garder ses pensées les plus obscures pour lui. Les seules personnes à qui il se dévoilait ne sont plus, désormais. Aussi prend-t-il soin de terrer au fond de lui toute sa détresse, agissant parfois comme un parfait idiot. Au moins, on ne pose pas de questions, à un idiot.

Pourtant, il est loin de l’être. Informaticien de profession, c’était aussi un grand fan de jeux vidéo, de motos, mais surtout de musique. Il a appris à jouer de la guitare depuis son adolescence et il a toujours eu de l’attrait pour les mélodies, douces ou non. Autant dire qu’il est dépité de ne plus pouvoir faire fonctionner son lecteur à Lux… Et qu’il cherche un moyen de le recharger. C’est peut-être peine perdue, puisqu’il ne s’agit pas de sa vocation première, l’électronique. Sans ordinateur… Son diplôme est aussi inutile. Il s’est retrouvé particulièrement dépourvu, quand il a atterri dans ce nouveau monde. Pour autant, sa curiosité de nature l’a aidé à s’adapter, avec une volonté qu’il ne connaissait pas. Il a toujours eu des centres d’intérêts variés, réussissant à se souvenir des informations qu’il lisait, dans les grandes lignes. Plutôt assez bon en autodidacte, en somme. De par sa nationalité, il s’est intéressé de loin à la robotique, notamment… Et les automates de Lux l’intrigue au plus haut point.

Si Seiya était présent et qu’il désirait vous décrire Yuri, il vous dirait que c’est un homme bon et juste, qui a le cœur à la bonne place. Toujours là pour soutenir ses amis, toujours présent pour aider au besoin, même des gens qu’il ne connait pas. Un homme loyal et fidèle, bien qu’un brin trop charmeur. Yuri sait qu’il avait un certain succès, auprès du genre masculin -féminin aussi, mais… Il s’en fiche, pour être honnête-, aussi a-t-il parfois tendance à draguer gentiment, sans réellement s’en rendre compte. Pour autant, avoir un engagement de sa part, après Seiya, ce n’est pas gagné. Loin de là. Il évite de parler de son ex-petit-ami d’ailleurs, au risque de le faire sombrer dans de mauvaises pensées.

Mais tout ça, c’est quand vous ne lui cherchez pas des noises. Il s’avère qu’il est particulièrement rancunier et il a une bonne mémoire aussi pour les sales coups qu’on lui fait. Sous sa gueule d’ange, il est d’un naturel assez… Colérique.  Il peut avoir des idées très tranchées et même s’il essaye d’avoir l’esprit le plus ouvert possible, il y a toutefois des injustices qui le mette dans une colère noire, pouvant aller jusqu’à user de ses poings. Il a un bon crochet du droit, souvenir de son enfance, lorsqu’il se battait souvent. D’ailleurs, il avait pris des cours de boxe thaï gamin, pour canaliser son énergie. Cela remonte à ses dix ans, mais il a encore de bons restes, bien qu’il donne l’impression d’être taillé comme une cracotte.

Ce n’est pas totalement faux, d’un côté. Il a une corpulence plutôt fine, un visage et des traits fins, eux aussi. Il arbore depuis la mort d’Aiko une tignasse blonde, suite à une décoloration de ses cheveux naturellement noir. C’est un peu son acte de rébellion, contre la société nippone qu’il exècre dans sa rigidité. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est très vite entendu avec Mira, séduit par sa façon de penser très occidentale. A croire qu’il est né dans le mauvais pays. Déjà qu’il mesure un mètre soixante-dix-neuf… De quoi accentuer son côté hâfu – bien que ça existe, bon sang, les japonais naturellement grands, Seto étant l’exemple même avec son mètre quatre-vingt-deux-.  Quant à ses yeux… Ne vous étonnez pas, s’ils leur arrivent de changer de couleurs. Yuri est un grand fan de lentilles, aimant à changer selon son humeur pour dissimuler ses billes noisette d’un ennui mortel. Toutefois, il a une préférence pour des iris bleus, allant avec sa chevelure, avec un brin d’éclat doré. Il se trouve assez banal, d’un autre côté.

Mais, clairement, il n’a rien du japonais lambda, que ce soit à cause de son caractère ou de son physique.

Apparition Puisse le sort t'être favorable

Arrivée sur Lux

Il se souvient parfaitement de son arrivée dans le monde de lumière. Son sentiment de profonde terreur qui lui entravait chaque membre, lorsqu’il s’était rendu compte qu’il n’était plus dans la chambre d’ami. Cette peur d’être loin, désormais, de ses amis, les seuls qui pouvaient lui apporter un peu de réconfort. Il n’y avait plus rien les concernant, désormais. Eux aussi, ils avaient disparu.

Son souhait avait été réalisé. Mais à quel prix ? Il ressentait toujours la même peine, la même douleur. Accablé, en prime, de la perte de Mira et Seto. L’incompréhension, face à ce bâtiment qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Il n’avait même pas la force de s’offusquer, juste… D’écouter. Et encore. Le pouvoir des étoiles, blah blah blah, une lueur, blah blah blah. Pour être honnête, c’est vraiment ce qu’il a entendu, parce qu’il ne prêtait pas assez d’attention aux explications qui lui étaient données. Faire semblant, c’était son sport favori, après tout. Tout ce qui l’intéressait était de savoir s’il était capable d’en finir, définitivement. Tout ce qu’il avait connu, jusque-là, n’était plus. Tout devoir réapprendre dans un nouveau monde… Il pensait être définitivement devenu fou par le chagrin, alors il n’avait plus aucune raison de lutter. The end, merci tout le monde d’être passé et à jamais.

Sauf qu’évidemment, ça ne se déroula pas exactement de cette façon. Il faisait bonne figure en premier lieu, attendant le moment où on le laisserait enfin seul. Il donna sans rechigner sa date de naissance, celle qui pensait être la bonne puisqu’au final, il n’était pas sûr que ce soit bien le premier décembre, le jour de sa naissance… Et il s’arrêta quelque peu sur le nom. Il faillit, par pur réflexe administratif, dire Kyosuke. Mais, en réalité, ce prénom, il l’avait toujours détesté. Pourquoi continuer de s’en affubler, maintenant qu’il avait le choix, la possibilité d’en changer ? Il était resté, pendant quelques secondes, coi, en proie à une profonde réflexion. Pour finalement répondre : Yuri. Pourquoi ? Parce que c’était le premier pseudo qu’il lui était venu en tête. Son pseudo. Sur internet, sur les réseaux sociaux, sur ses jeux vidéo. Parfois, il arrivait que Seiya l’appelle comme ça, quand ils étaient en vocal avec des gens de leur guilde, et même parfois dans l’intimité, quand son petit ami voulait le taquiner. Il avait choisi ce surnom à cause d’un de ces jeux qui avaient marqué son adolescence ; Yuri Lowell, l’anti-héros de Tales of Vesperia. Un personnage fort en caractère qui lui avait immédiatement plu, appréciant que, pour une fois, le héros de l’histoire ne soit pas un simplet naïf qui voulait sauver le monde.

Il s’était retrouvé dans un appartement. S’il avait bien compris, il pouvait y vivre un moment, le temps de retomber sur ses pieds. Il était immortel, après tout. Grincement de dents. Sauf que ce n’était pas vraiment la voie qu’il avait choisie. Malgré ses réflexions intenses sur comment il serait nommé ici, cela n’avait pas d’importance, puisqu’il ne serait pas là bien longtemps. De passage, uniquement. Il n’avait pas tardé à trouver de quoi trancher sa peau. De quoi passer de cette « vie » à trépas. Seul, face à la lame. Ses yeux s’étaient posés sur son poignet, celui où trônait, ironiquement, deux étoiles. Une pour Yohei. Une pour Aiko. Il avait essayé de couper. Mais, à chaque tentative infructueuse, il voyait son reflet dans le métal, tremblant. Il sentait son cœur cogner, furieusement, dans sa poitrine, menaçant de s’échapper de sa cage thoracique. Les mains moites au point de ne plus réussir à contrôler les spasmes. Il n’y arrivait pas. Sa propre « faiblesse » lui donnait la nausée. Après plusieurs heures, il avait fini par baisser les bras, regardant par la fenêtre le ciel qui s’offrait à lui. Tout semblait si identique et pourtant… Si différent. Mue par la beauté de la vue, il consentit à remettre à demain ce qu’il s’apprêtait à faire. Au final, ce soir-là, il ne fit qu’une chose ; graver une troisième étoile à même sa chair. Pour Seiya.

Le lendemain, le surlendemain… Il ne retenta pas l’expérience. Pas une fois. Il ressentait toujours, néanmoins, ce trou béant dans sa poitrine. Cette absence qui lui pesait, de jour en jour. Il était incapable d’en finir, alors il ne ressemblait qu’à un fantôme. Curieux, parfois, par le monde qui l’entourait. S’étonnant de vouloir en apprendre davantage, regrettant même de ne pas avoir porter une oreille attentive à son arrivée. L’admettre n’était pas envisageable alors... Il découvrait sur le tas. A son arrivée, il s’était vu approché par plusieurs groupes. Des cercles, que ça s’appelait. Il fit, naturellement, le lien avec les maisons de Harry Potter. Alors, dans quelle maison aller ? Poufsouffle. Bon, ok, il s’éloignait de la réalité.

Il les avait tous envoyé paitre. L’idée même de se mêler à un groupe le rebutait. Il n’arrivait pas à en finir, certes, mais il n’avait aucune volonté de s’en sortir non plus. Et comme il avait la possibilité de rester là où il était sans rien faire, ce fut ainsi qu’il passa ses premiers mois de lumière. Pas vraiment intéressant, hein ? Rester cloitrer dans son appartement, à se lamenter jour et nuit. Sortant uniquement pour se nourrir, histoire de ne pas totalement dépérir.  Son « pouvoir » ici ne l’aidait pas réellement à vouloir se sociabiliser. La seule fois où il avait tenté de communiquer avec un autre être humain, il avait laissé échapper sa voix d’enfant. De quoi le surprendre, lui comme son interlocuteur. Gêné et un brin paniqué, il avait fait volteface pour s’enfermer deux jours de plus.

Yuri avait du mal à voir l’avantage d’être ici. Plus de raison d’être. C’était comme… Un vieux disque rayé qu’il se répétait sans cesse. Toujours la même rengaine. Il lui suffisait de penser à la panique dans laquelle il avait laissé ses meilleurs amis pour le faire sombrer à nouveau. Et pourtant, il commençait à sentir la lassitude s’emparer de lui. Des manques, aussi. De relations, de contact, de musique… Pas de Spotify, ici. Pas moyen de découvrir quels étaient les derniers titres de ses groupes favoris. Alors, finalement, il avait fini par quitter, petite à petite, son appartement. Il était assez similaire à un animal blessé qui quitte son terrier pour découvrir le monde environnant, rentrant rapidement dès lors qu’il n’était plus capable d’en subir davantage.

Il retrouva un semblant de vie. De petites interactions avec des gens lambda qui lui permettaient de mettre de côté cette sensation profonde de folie et de mal-être. Il ressemblait surement à un cas social à lui tout seul. Un homme à sa propre recherche, comme s’il avait perdu sa personnalité lors des derniers mois écoulés. Il se montra particulièrement intrigué par les automates, lorsqu’il réalisa enfin leur présence. La robotique, ça l’avait toujours passionné, suivant les avancés dans le domaine. Pour autant, il trouvait que c’était un sujet très pointilleux, très… Compliqué. Il n’avait, jusqu’alors, pas eu la force de s’y lancer. De toute manière, sa vocation était l’informatique. Mais dans un monde où il devait, à son grand regret, tirer un trait sur les nouvelles technologies, il fallait bien qu’il se trouve un nouveau hobbit.

Il n’était pas loin de ses surprises, néanmoins. Pas évident, ces machines, surtout quand leur créateur était mort assassiné. Il les avait étudiés de loin, cherchant les basiques de leur fonctionnement. Jusqu’à croiser l’un des mécaniciens, chargé de leur entretien. C’est lui, qui lui rappela l’existence des cercles. Détail qu’il avait oublié sans le vouloir, avec le temps. Lui qui ne souhaitait pas appartenir à un clan… Peut-être cela pourrait-il lui faire du bien, finalement, de trouver un moyen de tromper sa solitude. Il ne pensait pas pouvoir guérir un jour de la souffrance de son cœur, mais il pouvait, au moins, essayer d’en panser les blessures ouvertes.

Du coup… Il mit beaucoup de temps à peser le pour et le contre, pour chaque cercle, s’étonnant de son sérieux. Presque comme si sa vie en dépendait… Mais cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas pris une décision réfléchie. Il avait été approché par plusieurs groupes et, à bien y regarder, ils avaient tous un quelque chose qui l’attirait. La logique l’aurait fait pencher pour les créatifs ; avec son amour de la musique, il y avait toute sa place. Jouer de la guitare et chanter, il pouvait encore le faire. Cependant, depuis son arrivé à Lux, l’idée même de gratter les cordes sans Mira pour l’accompagner n’était pas… Envisageable. Sans doute finirait-il par vaincre ses troubles. Il avait un attrait, aussi, pour le savoir. Essayer de comprendre le monde qui l’entourait, cela ne lui ferait pas de mal. Apprendre comment améliorer la vie ici, aussi. N’ayant, de base, pas les connaissances nécessaires pour apporter sa griffe, il pensait qu’il était plus sage de s’enrichir avant de se lancer.

Ce fut étrange, pour lui, de se retrouver dans une bibliothèque. Parler des nouveautés de son monde, comme si internet était un ovni. Ça avait le mérite de le faire sourire, chose qu’il n’avait pas faite depuis des mois. Ça lui faisait du bien. Au final, il avait l’impression d’avoir tout autant de choses à apprendre de cette ville que lui avait à lui apporter. Un bon équilibre.

S’il avait dit à Seiya qu’un jour, il serait devenu un rat de bibliothèque, son chéri lui aurait sans aucun doute ri au nez. Et pourtant, depuis qu’il s’était mis en tête de sortir plus souvent de chez lui, ce fut pour s’enfermer dans une autre pièce, rempli de bouquins qu’il dévore. Après, certes, il est lent. La lecture, autre que des livres fantastiques de saga incontournables, ça n’a jamais été son truc. Mais, au moins, il retient ce qu’il lit, ce qui est déjà pas mal. Il ne sait pas s’il a pris la bonne décision, ce n’est néanmoins pas ce qui lui importe le plus.

L’important, c’est qu’il semble, enfin, trouver un but à sa nouvelle vie.

Mon pouvoir

A-t-on besoin de préciser que sa lueur n’a strictement aucune utilité ?

La première fois qu’il s’est retrouvé face à son pouvoir, on ne peut pas dire qu’il s’agissait d’une réussite. Craignant de passer pour un idiot, il s’était lâchement enfui face à la première personne qu’il avait croisé après tant de semaines à vivre en ermite. Qu’est-ce que c’est ? Une voix. Sa voix. Celle qu’il avait quand il avait huit ans, à vue de pif. Il s’était enfui, perturbé, mais surtout, envahit par une nouvelle vague de douleur. Celle de Yohei. Le souvenir de ce père aimant qui l’avait quitté bien trop tôt. Forcément, avoir la voix qu’il avait, à l’époque, fait remonter des souvenirs qu’il pensait enfouie et panser dans son esprit. Difficile de faire face à une mélancolie qui s’éternise depuis plus d’une décennie.

S’il avait le choix, jamais il ne l’utiliserait. Les seules fois où il aurait pu en user, c’était dans des idées crétines de farce au téléphone. Mais il n’aimait pas ce genre de blague, il ne savait même pas s’il y avait des téléphones, en prime. Au début néanmoins, il avait des difficultés à la maitriser, venant à s’infiltrer dans ses conversations au moment le moins opportun, faisant naitre en lui un certain agacement. Il n’avait jamais aimé être traité comme un gamin, ce n’était certainement pas pour s’exprimer comme l’un d’eux.

Alors il s’en passe, la plupart du temps. Néanmoins, les étoiles sont de bonnes farceuses. Il lui arrive de la laisser s’exprimer, cette voix d’enfant, quand il est trop fatigué. Il essaye, de ce fait, d’avoir des nuits complètes et réparatrices. Ça marche, la majorité du temps… Sauf lorsque les cauchemars viennent à le taquiner. Et là… Pffff. Ça le saoule, soyons honnête. Si vous le voyez squatter la biblio’ sans lever les yeux du bouquin, sans tourner les pages, c’est que soit il s’est endormi, soit… Il s’agace tout seul à cause de cette voix qu’il ne contrôle pas à cause de son état de fatigue.

Il s’en serait bien passé.

YUUZUNEDerrière l'écran, qui es-tu ?

Pseudo | Yuuzune, Tsuki, Estouh et j’en passe. Âge | Je… Peux esquiver ? Arrivée sur le forum | Partenaire de partenaires Première impression | C’est joliii. J’aime. Le contexte me plait. Luv. Autre | Je ne suis pas vieille D:

Je suis une petite réfugiée de Peek a Boo, suite à la disparition du forum. Yuri est un perso que j’affectionne tout particulièrement et que je ne souhaitais pas voir disparaitre. Sinon, je suis une grande fan de jeux vidéo (J-RPG notamment, Tales of et Final Fantasy forever), rpyeuse depuis… Pfiou. Plus de dix ans. Il m’arrive de dire beaucoup de bêtises et j’aime faire des citations que je suis la seule à comprendre.

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Le destin ne m'a jamais été favorable, pourquoi ça changerait cette fois-ci ?
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Rah, qu'elle histoire ;^; J'espère vraiment que ton personnage pourra retrouver un peu de paix dans sa vie à Lux, il mérite pas tant de malheurs ! En plus, les dés ont pas été généreux avec toi, je vais les taper.
Au plaisir de se croiser au détour d'un rp, j'ai hâte d'en apprendre plus sur ce petit Yuri Yuri - Drama Life is coming 3507569488
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L'histoire du pauvre Yuri est une montagne russe de malheur, bon sang. De pire en pire à chaque fois >.<
Bon courage pour la fin de ta fiche, en espérant que les Etoiles soient généreuses avec ta Lueur o/ (mais vu ton score, là aussi, c'est mal barré XD)
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Vos messages et l'accueil sont vraiment agréables, merci d'avoir lu tout ça o/
(ça devrait s'améliorer à Lux, normalement, et je serais ravie de rp avec les intéressés ;) )

J'ai jamais eu de chance aux dès xD (malheureux aux jeux, heureux en amour esh /parpaing).
A voir du coup ce que les étoiles me réservent, je ne m'attends pas à  grand chose, cela dit... Yuri - Drama Life is coming 661229597
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Après tout ce qu'il s'est passé pour Yuri, j'espère que cela se passera bien par la suite. (P.S : ne rejoint pas les Roublards par pitié ! Yuri - Drama Life is coming 1152985671 )
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Yuri

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Yuri,
À ton arrivée à Lux, tu étais entouré d'un halo gris foncé. Les étoiles ne t'ont pas gâté, mais elles t'ont attribué une lueur : Voix d'enfant. Tu peux prendre la voix d'un enfant quand tu le désires. Il s'agit également de l'exacte même voix que tu avais quand tu étais toi-même un enfant.
Du côté des cercles, tu es un homme très désiré. D'abord, ton cercle a attiré les Roublards, qui t'ont assuré solidarité et loyauté. Tu as également été approché par les Créatifs. Les Droits sont également venus pour toi, intéressés par ton dégoût de l'injustice. Les Savants ne sont pas en reste, puisqu'ils t'ont proposé de les rejoindre. Enfin, ce sont les Fougueux qui t'ont invité à rejoindre leurs rangs.
Tu as reçu beaucoup d'offres, comment vas-tu les départager ?

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