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COMITE DE LECTURE

En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Butch aimait la lecture. Non seulement celle-ci avait le bon goût de la sortir du travail dans la traîner dans un bar pour dépenser sa paye en bières, et plus tard en médicaments, mais elle trouvait dans certains écrits des choses qui faisaient écho à son ancienne vie sur Terre, sinon à des choses qui la travaillaient en règle générale. Elle s’était même mise récemment à la lecture de fictions mythologiques, elle qui ne connaissait Hercules que du dessin animé, et était tombée sur un auteur dont elle avait dévoré les ouvrages en rentrant chez elle le soir. Elle avait redécouvert le plaisir solitaire de la tisane sur le balcon sous un plaid, un bon livre à la main, et avait même hésité à ne pas venir un jour au travail pour terminer une formidable saga homoérotique qui prenait place dans la Grèce antique.

Après cette lecture, son avis était fait : il fallait absolument qu’elle rencontre l’écrivain qui ravissait ses nuits avec ses histoires formidables et qu’elle lui dise tout le bien qu’elle en pensait. Elle était rarement motivée au point de ne pas se contenter d’un courrier, mais peu étaient les personnes qui rendaient son séjour à Lux agréable. Aussi, elle avait mené sa petite enquête et avait trouvé sans trop de difficultés un dénommé Arwel, membre du cercle du Savoir, qui était visiblement l’écrivain de tous ces charmants récits. Elle s’était donc fendue d’une invitation de sa plus belle écriture à le rencontrer dans un café, et avait sagement attendu une réponse positive avant de faire des plans sur la comète.

Monsieur,

Je me permet de vous contacter suite à la lecture de vos écrits.
Serait-il possible de vous rencontrer afin d’en discuter ?

Bien cordialement,

Butch.
Membre du cercle de la droiture.

Une fois que ce fut fait et qu’il consentit à la rencontrer, elle sélectionna  le plus bel ouvrage qu’elle avait acheté et non pas emprunté, et vérifia avec soin qu’il lui restait un espace pour une dédicace. Puis elle se mit sur son trente et un (comprendre qu’elle choisit sa plus belle cravate et ses plus belles chaussures en cuir) et se mit en chemin à toute vitesse pour aller à son rendez-vous. Fumant une cigarette sur le chemin, elle regarda le soleil couchant, qui teintait d’or et de rouge le ciel qui la surplombait, et laissa ses pensées s’égarer quelque peu.

« C’est encore un bouquin hétéro, tu vas être déçue »

Karin se tenait devant elle, en pyjama, et arborait un souvenir goguenard.

« Me spoile pas la fin, par pitié. Est-ce que notre héroïne va finir avec le surfeur blond, ou le milliardaire brun ? Tellement de tension, ça me rend toute chose. »

« A choisir, je prendrais le milliardaire. J’ai rien contre l’argent. »

« Et tu sors avec un flic. Jolie contre-performance. »

« Je serais une femme entretenue quand tu seras commissaire. J’investis dans l’avenir, figure toi. »

Elle lui avait ébouriffé les cheveux avec tendresse. Comme d’habitude.

Finalement, l’héroïne du livre avait choisi le surfeur.

Elle n’avait pas le bon sens de Karin.


Butch était devant la porte du petit café proche du marché. C’était calme. Idéal pour une discussion entre lettrés. Enfin, entre un lettré et une lectrice avide. C’était presque pareil. Ou pas, mais ce n’était pas le sujet. La Droite choisit une table dans le fond de la salle, éclairée par une petite lumière tout à fait cozy, et posa son livre sur la banquette avant de commander un café. Puis un second. Est-ce qu’il viendrait, seulement ?

Elle réalisa alors qu’elle avait peut-être été très inquiétante dans son courrier, et que l’écrivain ne viendrait tout bonnement pas, terrifié par la froideur de ses lettres. En commandant un troisième café, elle regarda sa montre, avant de comprendre qu’elle s’était arrêtée, peut-être même avant son départ. Elle n’avait plus aucune idée de l’heure qu’il était.

De dépit, elle rouvrit le livre à son passage favori, et entreprit de s’y replonger. Si il ne venait pas, au moins elle aurait pris le temps de relire quelque chose qu’elle appréciait.

(c) AMIANTE

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Savoir
Arwel
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Apollon ?
Recevoir des lettres de fans, enchaîner les rendez-vous avec son éditeur et d’autres personnalités voulant le rencontrer ainsi que des fans eux-mêmes, Arwel avait l’impression d’être devenu une sorte de superstar que tout le monde admirait. Il avait des fans, des fans qui lui écrivaient et qui voulaient le rencontrer. Etait-ce que les grands artistes ressentaient ? Il trouvait cela très présomptueux de sa part de se comparer aux grandes célébrité de sa vie sur Terre mais il en avait de plus en plus l’impression. Et dire qu’il n’avait jamais voulu être quelqu’un de célèbre. Il supportait très mal la pression et l’admiration des autres, il avait envie de se terrer chez lui et de ne plus en sortir, de ne jamais répondre aux lettres de fans et encore moins d’assister à un quelconque rendez-vous. Il faisait donc bien sûr tout le contraire de cela. Il aurait pu tout arrêter mais comment vivrait-il ensuite ? Il n’avait pas envie de passer le restant de ses jours à travailler en tant que serveur quand il pouvait faire quelque chose qu’il aimait vraiment.
Arwel ne comprenait pas non plus le succès qu’il rencontrait, était-ce parce qu’il était un des rares écrivains de Lux ? La compétition n’était pas très grande ce qui facilitait sa visibilité et ils n’écrivaient pas tous sur les mêmes sujets, il était sûr qu’il n’aurait jamais eu autant de succès si il était toujours sur Terre. Une fois encore il avait l’impression que cette nouvelle vie sur Lux était une chance. Qui aurait bien pu s’intéresser aux histoires qu’il racontait sinon ? Personne sans aucun doute.

Aujourd’hui il avait de nouveau un rendez-vous, l’habituel boule au ventre qu’il avait pour ce genre de rencontre ne manqua pas de le prendre dès le réveil. Il fit de son mieux pour l’oublier et s’affaira à faire ce qu’il avait à faire avant le rendez-vous, soit revoir certaines choses qu’il avait écrit, retravailler dessus et noter quelques nouvelles idées qu’il avait eu durant la nuit. Il ne cherchait jamais vraiment à corriger la langue et préférait laisser ce travail à une personne qui était chargé de relire tout ce qu’il écrivait, il préférait se fatiguer à écrire et déchiffrer ce qu’il lisait plutôt que d’essayer de relire ce qu’il écrivait.
Le gallois mit sa plus belle tenue qu’il avait l’impression de vêtir quotidiennement et se dirigea vers le lieu du rendez-vous, un café, il allait finir par tous les connaître. Il jeta un coup d’œil à sa montre et vit qu’il était 10minutes en avance, un temps fort raisonnable, il n’était ni trop en avance, ni tout à fait à l’heure ni en retard. Avec un peu de chance son fan ne serait pas encore arrivé. En entrant dans le café Arwel balaya l’espace du regard en espérant apercevoir la personne qu’il était censé rencontrer, il ne savait guère qui était cette personne ce qui rendait la chose légèrement compliqué.
Un serveur vint à sa rencontre et quand l’écrivain mentionna qu’il devait rejoindre quelqu’un on le dirigea à une table où un jeune homme l’attendait.

L’homme semblait plus âgé que le gallois, il avait de court cheveux blonds et de magnifique yeux bleus étincelants tel l’éclat du soleil se reflétant sur la mer. La boule qu’Arwel avait au ventre se dissipa immédiatement en voyant qu’un tel individu avait voulu le rencontrer pour parler de ses livres. Il ne s’était pas attendu à un aussi beau jeune homme ! Mais il fallait tout de même vérifier l’identité de son interlocuteur avant de s’emballer, olala mais même si ce n’était pas la bonne personne maintenant qu’il était assis à cette table avec cet individu il ne voulait plus la quitter !

«  Bonjour, je suis Arwel. Êtes-vous bien Butch, la personne m’ayant écrit à propos de mes livres et qui désirait me rencontrer ?  »

Arwel adressa un magnifique sourire au jeune homme, il essaya d’apparaître le plus sympathique possible qu’importe si cet homme était un de ses fans ou non, il voulait lui parler et faire bonne impression. Il fit taire sa partie de lui qui voulait fuir, qui stressait ou encore qui s’imaginait les pires scénario, il avait la situation sous contrôle, il avait toujours joué un double jeu toute sa vie, tout irait bien. Ou pas.

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Arwel
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En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Butch, qui était plongée dans sa lecture dans le plus grand des calmes, redressa la tête en entendant la clochette de la porte du café. Un jeune homme venait d'entrer, et elle s'apprêtait à replonger au moment culminant de l'action avant de réaliser qu'il s'agissait peut-être de son invité. Dans un "pof" sonore, elle referma l'ouvrage et le regarda se diriger vers elle, l'étudiant avec le plus grand soin. Si elle ne savait pas précisément à quel genre d'individu elle s'attendait, elle se dit intérieurement qu'il collait tout de même bien à l'idée d'un romancier porté sur la fiction et sur la représentation de personnages homosexuels: il ne correspondait pas aux canons standard de virilité, ni de son époque à elle ni des autres (et c'était aussi bien: elle gardait un douloureux souvenir des coupes de cheveux des N' Sync, et encore plus de son tragique accident de décoloration afin de ressembler à Justin Timberlake; elle espérait d'ailleurs que toutes les photos avaient été brûlées afin de ne pas passer à la postérité avec un témoignage pareil.), et si ce n'était en aucun cas une preuve de quoi que ce soit, c'était tout de même rassurant de voir que ses romans favoris n'avaient pas été écrits par un bodybuilder décérébré qui tenterait de lui mettre une main aux fesses s'il était perspicace (dans une certaine mesure), et une grande tape dans le dos en parlant de bière et de chasse s'il l'était moins.

Quoi qu'il en soit, il venait de se présenter, et Butch était maintenant sure de son coup: elle ne risquait plus de boire un café avec un parfait inconnu tandis que son romancier favori boirait un verre seul au bar en se demandant dans quel plan de merde il avait bien pu s'embarquer.

Se levant de sa chaise, elle tendit la main et serra celle d'Arwel fermement, en gardant une apparence tout à fait sérieuse qu'elle trouvait adaptée à la situation: elle exploserait de tout le bien qu'elle pensait de lui plus tard, et ce n'était pas le moment de l'effrayer.

"Tout à fait. Enchantée de faire votre connaissance. Je suis arrivée un peu en avance, leurs cafés sont très bien, si c'est votre truc."

D'un geste de main vaguement autoritaire, elle appela un serveur et recommanda un café pour elle, et ce qu'Arwel souhaitait. Puis, elle prit une grande inspiration et tritura nerveusement la vieille bague de Karin entre ses doigts, avant de la laisser retomber mollement contre son cou le long de sa petite chaîne. C'était parti pour la longue danse des interactions sociales.

Elle avait choisi sa croix.

"Merci beaucoup de vous être déplacé. J'imagine que vous êtes très pris entre l'écriture de vos ouvrages et l'attention de vos admirateurs - j'ai cru comprendre qu'ils étaient quelques uns, ce qui n'est pas très étonnant au vu de la démographie de Lux."

Butch sourit, mais le coeur n'y était pas. Si elle ne connaissait pas les orientations sexuelles de tout Lux, il semblait évident que l'acceptation de ses semblables au fil du temps avait causé une recrudescence d'arrivées de personne qui avaient ça en commun avec elle - avec eux, très probablement.

Sortant de ses pensées, elle reprit, tapotant la couverture du livre.

"Merci beaucoup pour vos récits. Non seulement j'ai beaucoup appris sur la mythologie, mais c'est agréable de se sentir enfin représentée dans une oeuvre de fiction. C'était...un fait plutôt rare, avant de venir ici. Enfin, j'imagine que je ne vous apprend rien. Mais c'est agréable d'avoir autre chose à lire que toujours les mêmes histoires, pour les mêmes personnes."

Son regard se perdit au loin. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait invité, déjà?
Ah, oui. L'idée brillante qu'elle avait eu sous la douche. Evidemment.

"Ce serait fabuleux de pouvoir partager votre talent avec encore plus de monde."

Disait celle qui, par réflexe, ne ramenait jamais aucun ouvrage au commissariat. Les habitudes avaient la vie dure.
(c) AMIANTE

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Savoir
Arwel
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Un rêve ?
Lorsque la main douce et chaude du blond entra en contact avec la sienne pour une poignée de main, Arwel sentit cette chaleur se propager dans tout son corps et le rouge lui monter aux joues. Non, non il ne fallait pas réagir ! Ce n’était rien d’autre qu’un simple contact physique parfaitement innocent, il ne devait pas s’emballer pour si peu, un peu de calme Arwel ! Il fit de mieux pour calmer les battements de son cœur mais quand il plongea ses yeux dans ceux bleutés de son interlocuteur il sentit son cœur manquer un battement avant de reprendre à toute vitesse. Ne casse pas ta couverture sitôt andouille ! Son sourire s’élargit quand le jeune homme confirma qu’il était celui qui lui avait écrit, oh oui il allait pouvoir un moment en compagnie de ce merveilleux jeune homme qui était en plus un de ses fans ! Calme on a dit Arwel !
Il s’essaya à table et parcourra le menu des yeux, inutile avec l’état de son cœur qui était toujours affolé, et il commanda tout simplement un café avec un nuage de lait étant donné que Butch lui avait recommandé les cafés. Il observa ensuite son fan un peu plus en détail avant de se rendre compte de ce qu’il faisait et il regarda par la fenêtre, fixer quelqu’un trop longtemps était parfaitement déplacé et il ne voulait pas tout faire foiré aussi vite.

Quand il lui parla à nouveau pour le remercier d’être venu, le gallois retourna son regard vers son interlocuteur qui, on mon dieu, qui lui souriait. Même si ce sourire semblait teinté d’amertume cela restait une expression magnifique sur ce visage. Il écouta attentivement tout ce que lui disait Butch et il crut avoir imaginé ce qu’il venait de lui dire. Il devait forcément rêver. Il n’écrivait des personnages gays seulement parce que dans la mythologie cela était parfaitement normal, mais cela était tout de même rarement considéré comme une option valide de nos jours. Ou alors était-ce lui qui vivait encore dans le passé ? Est-ce que Butch venait vraiment de lui dire qu’il se sentait représenté dans ce qu’il écrivait ? Cela devait être un malentendu, il ne devait pas s’emballer pour si peu, il lui suffisait d’éclaircir la situation et cela lui sortirait très vite de la tête.

«  Tout d’abord, je vous remercie pour ces paroles chaleureuses à mon égard. Je suis très heureux que mes livres vous ont plût et que vous ayez prit du plaisir à les lire, j’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire les prochains. Ensuite, excusez-moi mais je crois avoir mal entendu ou mal interprété une de vos phrases. Avez-vous dit que vous vous sentiez représenté dans mes livres ?  »

Arwel n’osait pas en dire plus. Il n’aimait pas trop aborder le sujet de l’homosexualité quand il venait à être questionné dessus, il avait peur qu’une de ses paroles le trahisse, alors il prenait tout autant de précaution à aborder le sujet.


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COMITE DE LECTURE

En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Il avait l’air gentil comme tout, cet homme-là, songea Butch qui le regardait passer par un tas de nuances de rouge. Un peu timide –mais c’était un écrivain, et elle se les imaginait volontiers timides et rêveurs-, mais visiblement poli et charmant. Elle ne lui en demandait pas beaucoup plus, et était même plutôt satisfaite de voir que son auteur favori ne semblait pas, pour le moment, être un genre de gros con.

Bien élevée à son tour, elle l’écouta la remercier, et releva la tête un peu brusquement. Une suite ? Une suite ! Il y allait avoir une suite. D’autres livres. D’autres soirées tilleul-couverture sur le balcon. D’autres grands moments. Bon sang ce qu’elle avait hâte ! Mais elle n’eut pas le temps de se réjouir très longtemps : il avait une question, et une question très précise.  C’était élégamment tourné, mais la question était-là : il demandait si elle était bien homosexuelle. Son sourire se crispa légèrement.

C’était dangereux, de s’outer. Elle le savait. Tous ceux qui traversaient ces problématiques le savaient. Et elle devait prendre une décision. Mentalement, elle pesa le pour et le contre de la situation : pour, ça devrait bien se passer, il écrivait sur des gens comme elle, il était peut-être même concerné, et il comprendrait. Contre, il testait pour voir si elle était concernée, et finirait par se montrer absolument odieux et elle verrait tous ses rêves de rencontre d’écrivain brisés, en plus de voir possiblement le reste de Lux savoir qu’elle était lesbienne. Pour, pour l’œil avisé, c’était quand même assez évident. Contre, ça n’enlevait pas le danger. Pour…

Elle s’appelait Butch.

Bon.

« Tout à fait. C’était quelque chose que je déplorais lors de mon séjour sur Terre : trop peu d’écrits qui nous représentaient et qui le faisaient bien. Alors c’est agréable, quand on est homosexuelle, de lire des histoires avec des protagonistes qui nous ressemblent. Ça change des histoires qu’on a habituellement, vous savez ? Avec le héros musclé qui sauve le monde, et la demoiselle en détresse. »

Pourvu que ça passe. Mais si jamais il se décidait à se comporter comme un vaste sac à merde, elle avait assez de force physique pour l’envoyer sur un satellite lointain, au vu du poids estimé. Donc ça devrait bien se passer. Puis après tout, il était capable d’écrire des choses si justes et si pertinentes… Il ne pouvait pas être un de ces trous du cul, si ?

Butch se détendit un peu, et elle sourit, plus sincèrement, alors que les cafés arrivaient. Elle sortit son portefeuille en cuir de la poche intérieure de sa veste, et laissa un billet pour les deux.

« C’est pour moi. »

Leçon numéro une : ne jamais laisser un homme payer pour toi.

Butch croisa les mains devant elle, attendant que l’employé revienne avec sa monnaie, et se recula un peu dans sa chaise.

« J’ai une question moi aussi, si je puis me permettre ? Mais vous parliez d’ouvrages suivants ? Vous êtes peut-être soumis à la confidentialité, auquel cas, n’en parlons plus, mais je serais ravie d’en apprendre plus. »

Plutôt que de parler d’elle, qui était un sujet qu’elle maîtrisait relativement bien, elle mourrait d’envie d’en savoir plus sur ces écrits. Peut-être y aurait-il des femmes, cette fois-ci ? Oh, que ce serait satisfaisant.

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Un homme charmant
Alors là il n’était définitivement pas en train de rêver, ou alors peut-être que si. Ce beau blond venait réellement de lui dire qu’il était homosexuel. Comment avait-il pu sortir cela si facilement et si naturellement alors que lui, Arwel, ne pourrait jamais dire cela à qui que ce soit ? Comment avait-il pu dire cela comme si c’était quelque chose de parfaitement normal et naturel ? Comment ? Le gallois était impressionné par le courage de son interlocuteur et se prenait déjà d’admiration pour lui. Quoique n’était-ce pas dangereux pour lui de partager cela ? Évidemment que oui, c’est pour cela que c’était si brave de sa part. Le courage et la bravoure, tout ce qu’Arwel n’était pas, et cela se voyait très bien. L’écrivain était d’autant plus touché qu’un homosexuel aime ce qu’il écrivait et qu’il se sentait représenté à travers ses écrits, ce n’était pas réellement son intention mais si ses œuvres avaient eut cet effet cela n’en était que positif. Lui il ne faisait qu’écrire des histoires qu’il ne pourrait jamais vivre, qu’elles finissent bien ou mal, il ne fait qu’écrire ce qu’il aimerait vivre. C’était purement personnel mais apparemment cela parlait à d’autres personnes, qui l’aurait crut.

«  Je me rends compte que ma question était très déplacé et que je n’aurais jamais dû vous demander cela mais je suis impressionné par votre bravoure. Peu de gens oseraient dire ce que vous venez de dire. Moi-même je… Je ne pense pas que j’en serais capable si j’étais à votre place. »

Il avait encore failli gaffer et se dénoncer. Ce n’était pas parce qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre comme lui qu’il devait être moins prudent. Il ne connaissait pas du tout cet homme après tout, peut-être que tout cela était un piège ! Ou alors il était bien trop paranoïaque et pouvait tenter sa chance. Tenter sa chance, vraiment ? Cela semblait bien trop beau pour être vrai, et puis il était tout à fait incapable de flirter avec la gente masculine, il ne pouvait pas tout simplement changer de comportement du jour au lendemain après tant d’années à cacher sa vraie nature. C’était impossible. Et il n’en avait pas le courage. Il était lâche.

«  Je suis ravis que mes récits puissent avoir ce genre d’impact sur les autres, pourtant je ne pense pas être un révolutionnaire. Dans les mythes grec la sexualité est bien différente de celle de nos sociétés, je ne fais que continuer à écrire dans cet état d’esprit. Quant aux femmes, je vois mal certaines d’entre elles être des demoiselles en détresse avec des déesses telles qu’Athéna et Artémis ainsi que des groupes de femmes comme les Amazones où les suivantes d’Artémis. Et puis cela est tout de même bien plus intéressant de les voir se battre au lieu d’attendre qu’on les sauve, vous ne pensez pas ?  »

Et comme ça c’était un homme qui en sauvait un autre et pouvait lui montrer à quel point il était fort et intelligent ! Aheum. Ne nous égarons point.
Le serveur revint avec leur commande et Arwel avait déjà sortit son portefeuille quand Butch l’informa qu’il payait pour eux deux. Oh mon dieu mais sur qui donc était-il tombé ? Un homme qui était fan de lui, qui était sublime, qui était aussi homosexuel et qui en plus lui payait le café ? Il était littéralement en train de rêver éveillé. Arwel était de nouveau avec le rouge aux joues mais peu importe l’intensité de ses efforts il n’arrivait pas à le chasser, pour quoi allait-il passer ? Il but une gorgée de café, qui était délicieux, et décida qu’il mettrait les rougeurs de ses joues sur le compte du café brûlant.

«  Je ne suis pas très doué pour répondre aux questions concernant mes ouvrages mais je ferai de mon mieux pour y répondre. Je ne peux en effet révéler que très peu d’éléments concernant mes futures écrits, une idée peut se changer du tout au tout entre le moment où je l’ai et le moment ou tout est écrit alors je ne peux dire avec certitude ce que contiendra mon prochain livre.  »

Et puis si il savait qu’on avait des attentes sur ce qu’il écrirait, il serait écrasé sous la pression de ne pas faire assez bien et de décevoir son lectorat. Il était très sensible après tout.


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En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Butch fronça les sourcils brièvement. S’il était à sa place ? Ne l’était-il pas ? La déclaration était étrange, et lui laissa un goût bizarre dans la bouche. Ça n’avait pas de sens, surtout après la déclaration d’admiration précédente. Qu’est ce qui s’était passé, au juste ? Elle tourna machinalement la bague de Karin entre ses doigts, et se décida à ne surtout pas en parler. Finalement, cela ne la regardait pas tant que ça : il ne mettait pour le moment pas en danger sa sécurité, et c’était tout ce qui comptait.

« C’est gentil de me dire ça. Je vous remercie. Mais je crois que c’est de plus en plus facile, plus l’époque avance ? Je n’ai que peu de retours de ce qui se passe de l’autre côté, mais…. Ça change. »

Elle prit une moue pensive et leva rapidement les yeux au ciel.

« Il paraît qu’on peut même se marier, dans mon pays, maintenant. »

Si seulement elle avait pu être là pour assister à ça. Enfin. C’était trop tard, à présent. Elle ne pourrait plus jamais le constater de ses propres yeux. Peut-être que c’était mieux ainsi. Mais ce n’était pas le moment de regretter quoi que ce soit. Le petit anneau serti d’un rubis resterait éternellement contre sa poitrine, et quoi qu’elle puisse en penser, ce ne serait pas prêt de changer. Il valait mieux se concentrer sur l’histoire –passionnante- des récits homoérotiques dans la mythologie grecque. Lorsque les Amazones furent évoquées, Butch se para d’un très large sourire. Si elle avait découvert la majorité des mythes sur Lux, elle connaissait bien celui-ci. Karin lui rebattait périodiquement les oreilles de cette troupe de guerrières mystiques et de leurs seins tranchés pour mieux tirer à l’arc, mais aussi de l’appropriation de ce mythe par toutes les femmes qui luttaient contre quelque chose.

Puis elles étaient évoquées dans d’autres circonstances, mais ce n’était vraiment pas le moment d’y penser, et tout ceci ne la concernait plus depuis très longtemps.

Chassant de son esprit la pensée particulièrement déplacée qui venait de le traverser, Butch se contenta de hocher la tête et surtout de se taire.

« Complètement. Je suis ravie d’apprendre que c’était déjà le cas à l’époque, et qu’on produisait déjà des histoires de femmes guerrières qui se sauvent elle-même. C’est inspirant, même si ça montre certaines choses assez désagréables sur ce qu’il est advenu de la place de la femme par la suite. »

Butch elle-même en était la preuve : il était possible de se battre, d’être forte, et de ne compter sur aucun homme d’aucune sorte pour être sauvée : elle travaillait par ailleurs son physique pour que ça se voie, et elle était particulièrement heureuse d’apprendre qu’elle n’était non pas une illuminée mais en réalité héritière de traditions antiques.

Elle hocha les épaules, un peu déçue, en entendant qu’elle ne pourrait pas avoir de preview exclusive du prochain livre d’Arwel, mais elle continua de sourire : elle comprenait bien que c’était toujours difficile de livrer un tel secret à quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer. Mais si elle pouvait se permettre un petit avis…

« Quoi qu’il en soit, je suis sûre qu’il sera aussi bon que les autres. Je crois que j’aimerais –mais c’est un rêve de fan, il faut ce qu’il vaut, donc pas grand-chose- en apprendre plus sur les suivantes d’Artémis. Des guerrières, probablement chasseresses ? Ma femme aurait adoré. Elle adorait les amazones, et… »

Et elle avait parlé de Karin. Détendue, elle avait lâché le fait qu’elle avait eu une « femme », et qu’elle avait laissé quelqu’un derrière elle. Elle s’était ouverte, un court instant. Il fallait immédiatement rectifier le tir.

« Mais c’est du passé. Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment hâte de vous lire. Il faudrait vous mettre en devanture de toutes les librairies. »

Quelle idiote elle faisait.

Il lui avait dit qu’il n’était pas concerné.

Personne ne l’était, par Karin.

Personne.
(c) AMIANTE

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Arwel
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Des changements dur à croire
Est-ce que cela était réellement plus facile ? Arwel avait eu quelques retours mais il avait du mal à y croire, beaucoup de mal. Qu’est-ce qui aurait bien pu changer pour qu’après autant de siècles cela soit accepté ? Le fait que l’homosexualité (enfin l’acte tout du moins) avait été décriminalisé était déjà extraordinaire pour Arwel mais cela ne voulait pas dire que les gens acceptaient la chose beaucoup mieux. Le gouvernement pensait tout simplement que ce genre de chose n’était plus de son ressort et que les individus étaient libres de faire ce qu’ils voulaient à ce niveau là. Toutefois il été fort probable qu’il ait changé d’avis à cause du sida, combien de fois avait-il entendu des gens dire que c’était de leur faute à eux, les homosexuels, si ce genre de maladie se propageait ? Il ne voyait pas comment ce genre de dégoût pouvait disparaître aussi rapidement.
Le mariage, il en avait aussi entendu parler pour le Pays de Galles et le Royaume-Uni, cela était toujours aberrant pour Arwel, il n’arrivait pas à se rendre compte que ceci était possible. Cela voulait potentiellement dire que lui, il aurait pu se marier avec un homme ? Impossible.
Comment étaient regardés les individus qui le faisaient ? A son époque même si l’homosexualité n’était plus un crime les gens n’en pensaient pas moins, il doutait que les mentalités aient autant changé. Peut-être que sur le papier ils avaient plus de droits mais dans la réalité ils étaient peut-être toujours traités de la même manière. Condamné à se cacher et à vivre leur amour en secret, loin du regard des autres alors que les hétérosexuels pouvaient s’exhiber.

«  J’ai bien du mal à y croire malgré ce que j’entends. Les mentalités ne changent pas aussi rapidement et facilement…  »

Arwel écoutait avec attention ce que Butch lui disait sur les femmes et sur ses attentes pour de prochain livres, il songeait déjà à en incorporer si l’occasion se présentait et après une demande d’un de ses fans cela lui donnait encore plus envie.
Mais attendez une seconde ? Avait-il dit sa femme ? Etait-ce donc une bague de mariage avec laquelle il jouait depuis tout à l’heure ? Enfin qui était-il pour juger ? De nombreux homosexuels se mariaient avec le sexe opposés car ils n’avaient pas vraiment le choix, Arwel aurait lui aussi pu se retrouver marié à une femme même si il n’était pas attiré par elle. Il ne jugeait pas. Et puis ils pouvaient très bien être marié à quelqu’un qu’ils appréciaient beaucoup ce qui rendait le mariage plus simple à supporter, de toute façon l’idée qu’ils puissent épouser un homme était inconcevable.

«  Je suis désolé pour votre perte.  »

Que pouvait-il dire d’autre ? Il ne connaissait pas sa femme et cela ne le regardait pas non plus.

«  Oh je ne sais pas si je mérite cet honneur, cela me suffit amplement qu’il y ait autant de gens qui achètent et lisent mes livres. Vous savez quand on écrit des livres on a toujours peur que cela n’intéresse personne et que personne ne voudra les lire, le simple fait de savoir que ce que j’écris intéresse quelques personnes suffit à me satisfaire.  »

Arwel sourit à Butch et but une autre gorgée de son café, il était un peu moins chaud mais toujours aussi délicieux. Enfin cela ne sera jamais aussi bon que du thé.  


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Arwel était désolé pour sa perte. Devine. Qu'est-ce qu'il pouvait être d'autre? C'était creux, c'était futile, et elle l'avait entendu des centaines de fois avant de décider de se taire à tout jamais sur le sujet. Comment aurait-elle pu espérer obtenir une autre réaction?

Butch but dans son café et tenta de rester raisonnable. Ce n'était pas la faute du pauvre Arwel qui n'avait, après tout, rien demandé à personne, et il faisait de son mieux pour gérer l'information qu'elle lui avait lancé au travers de la gueule sans prévenir. Il n'avait aucune espèce de moyen de savoir à quel point se souvenir d'elle était douloureux, et elle n'avait pas le droit de lui en vouloir pour ça. Lentement, elle desserra sa main de sa tasse, et se força a reprendre une respiration normale. Calme. Tout allait bien.

Il changeait de sujet, et c'était aussi bien. Butch grimaça un peu en entendant le peu d'ambition de l'individu: mais qui était-elle pour juger? Tous n'avaient pas envie de devenir des stars de l'écriture, et il avait aussi le droit de ne pas vouloir briller sous les projecteurs. La policière le comprenait assez mal, ambitieuse qu'elle était, mais elle pouvait l'accepter.

Pas sans insister une fois supplémentaire, cependant.

"Mais ce que vous écrivez, c'est important. Au delà du plaisir de lire, tout le travail de représentation est essentiel. Si j'avais pu lire un ouvrage du style quand j'étais plus jeune, si j'avais su que ce n'était pas une invention de mon esprit et si j'avais compris, à l'époque, que j'étais lesbienne...ça aurait tout changé."

Elle n'aurait probablement pas paniqué à ce point, en se voyant attirée par ses camarades de classe. Elle ne se serait probablement pas tue tant de temps, non plus. Elle n'aurait probablement pas cessé de manger, et...

Et c'était terminé, maintenant. Mais elle se sentait une étrange responsabilité vis à vis des plus jeunes. Si tout le monde pouvait trouver ici et maintenant ce pourquoi ils avaient probablement disparu de la Terre...

"C'est d'utilité publique, ce que vous faites. Ça peut aider beaucoup de monde. Les jeunes, surtout. C'est pas facile, de vivre sans cette représentation."

Elle but distraitement une autre gorgée de café. En réalité, elle doutait de l'avoir fait changer d'avis. Mais elle avait essayé.
(c) AMIANTE

Anonymous
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Arwel
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Je suis Les... Hein? Quoi ?
Ce qu’il écrivait était réellement si important que cela ? Arwel n’arrivait pas à se représenter la chose. Lui, faisant quelque chose d’utile pour de nombreuses personnes. Il en était vraiment capable ? Il est vrai qu’il n’y avait guère de livre de ce genre sur Terre, enfin aucun auquel il avait eut accès en tout cas, il n’y avait que dans les mythes où il pouvait retrouver des hommes comme lui. Toutefois il savait très bien que cela n’était que des histoires décrivant un temps qui n’existait plus et leur lois n’étaient pas les mêmes que de nos jours. Cela n’avait donc été qu’une pure fantaisie qui était là pour lui dire qu’il n’était pas fou mais qu’il n’était pas né à la bonne époque.
Peut-être que cela aurait changé beaucoup de chose pour lui aussi si il avait eu des livres ou autre chose le représentant, enfin représentant des gens comme eux, des lesbiennes. Hein quoi ? Lesbienne ? Il avait bien entendu ?
Butch avait continué comme si de rien n’était, on s’en rendait compte lorsque l’on faisait une erreur comme cela, non ?
Arwel commença à ouvrir la bouche et s’apprêtait à sortir quelque chose de ne pas très poli avant de se reprendre. Il ne pouvait pas réagir ainsi devant un de ses fans.

«  Quoi ? Lesbienne ? Mais je croyais que…  »

Et merde Arwel on avait dit quoi ? De ne pas dire cela !

«  Que vous étiez un homme… ?  »

La gêne, la honte, l’embarras. Non seulement ce qu’il venait de dire n’était pas très intelligent et si cela était vrai en plus il ne ferait que se taper la honte en montrant son idiotie. Mais sérieusement ? Butch était une femme ? Elle n’y ressemblait pas… Enfin elle ne ressemblait pas à la plupart des femmes qu’Arwel avait eu la chance (ou pas) de connaître. Bien sûr cela n’était pas un critère suffisant pour dire qu’elle n’était pas une femme, Arwel n’en savait rien, mais si elle le disait, c’était que cela était le cas. Il avait été attiré par une femme ? Eh bien si toutes les femmes étaient comme Butch, il serait sûrement bisexuel.

«  Ah pardon ! Excusez-moi ! Quel malpoli je fais, vraiment.  »

Est-ce qu’un auteur maladroit et aussi idiot que lui pouvait vraiment créer quelque chose qui puisse être un modèle pour les jeunes ? Il en doutait encore plus désormais.  


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