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COMITE DE LECTURE

En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Arwel avait l’air perplexe. Butch n’avait pourtant pas le sentiment d’avoir dit une quelconque ânerie, et se plongea dans la dégustation de son café. C’était peut-être, après tout, l’annonce d’un tel impact sur la vie des gens qui l’avait remué à ce point ? Elle aurait été remuée de l’intérieur, en tout cas. Alors lui qui semblait plus émotionnel…

Mais ce n’était pas ça, et la policière le comprit très vite. Elle eut un moment d’absence face à la réaction de l’écrivain, et le regarda, interloquée, se décomposer et de répandre en excuses. Il l’avait confondue avec un homme. Ce n’était pas très grave, en soi, et ce n’était pas la première fois que ça arrivait, mais elle ne comprenait pas comment une information si anodine sur son genre pouvait le mettre dans un tel état. Peut-être qu’il pensait vraiment l’avoir vexée. Il pensait probablement l’avoir vexée. Alors que pourtant, tout était contenu dans le nom qu’elle s’était choisie en arrivant sur Lux.

La lumière se fit. Il était vieux, probablement bien plus vieux qu’elle. Et il n’avait certainement jamais entendu ces termes, devenus courants par la suite dans les communautés LGBTI qu’elle fréquentait sur Terre. Alors il s’était tout bêtement dit qu’elle était un homme, avec ses cheveux courts, sa cravate, sa chemise large et sa veste à épaulettes. C’était drôle, en un sens.

C’était même très drôle.

Butch tenta de masquer son hilarité naissante dans son café, mais comprit bien vite que ce serait un échec. Alors elle reposa sa tasse, le regarda, une petite larme coulant sur sa joue rougie, et éclata de rire, de très bon cœur. Ca faisait longtemps que ce n’était pas arrivé, le fou rire comme l’accident de genrage. Ce n’était pas très grave, pour elle. Après tout, n’avait-elle pas volontairement adopté ces codes là ?

Elle reprit sa respiration, et éructa entre deux hoquets de rire.

« C’est pas grave. Vous en faites pas. »

Mais elle se reprit à rire aux éclats. Une fois calmée, elle tapota ses pommettes avec sa serviette de table et laissa échapper un petit soupir heureux. Quand même. C’était vraiment amusant.

« J’aurais du préciser dans la lettre. Tout le monde ne connait pas la signification du mot Butch, du moins un de ses sens les plus modernes. J’aurais pu me douter que ça arriverait. »

Calmée, elle reprit une gorgée de café.

« Enfin, vous n’êtes pas le premier, et vous ne serez probablement pas le dernier. Même sur Terre, on me disait souvent monsieur. Je ne me formalise plus, depuis le temps. »

Butch adressa a Arwel un sourire destiné à le calmer, et à lui indiquer qu’il n’y avait aucun préjudice commis, malgré le malaise visible que l’annonce avant généré. Malaise qu’elle ne s’expliquait toujours pas, d’ailleurs. Il écrivait sur des dieux qui se changeaient en taureau pour aller courtiser les dames. Certainement, un évènement du genre ne devait pas le perturber à ce point, si ? Elle n’aurait probablement jamais de réponse, et elle n’osa pas poser la question : il était déjà suffisamment affecté comme ça pour ne pas qu’elle en remette une couche en étant intrusive. Par contre, elle pouvait bien se fendre d’un petit cours d’histoire.

« A mon époque sur Terre, et c’est encore le cas aujourd’hui, on qualifiait de « butch » les femmes lesbiennes adoptant des looks très masculins, et très en dehors des normes de genre féminines. C’est de là que ça me vient. Donc vous n’avez pas tapé si loin que ça de la réalité, vous voyez ? Même si je reste une femme, qu’on s’entende bien. »

Autre sourire. Elle espérait que l’idée était passée.

« Vous n’aviez pas ça, à l’époque ? Encore que j’ignore de quelle « époque » vous provenez, notez bien. »

Elle termina sa tasse de café et joua avec un sucre du bout des doigts. La voilà qui devenait curieuse. Si elle n’avait qu’une idée assez pessimiste du traitement des gens comme elle par le passé, l’entendre de la bouche d’un concerné serait probablement très instructif. Presque autant que la mythologie gréco-romaine et ses femmes guerrières.

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Gêne
Arwel était mort de honte et avait le visage teinté d’un rouge tomate bien mûr, pour quoi est-ce qu’elle allait le prendre ? Est-ce qu’elle allait se vexer ? Il n’aimait pas être pris au dépourvu ainsi mais elle ressemblait tellement à un homme, comment aurait-il pu deviner ? Et c’est qu’elle se moquait de lui en plus ! Le gallois ne pouvait pas être plus embarrassé que cela, il s’était ridiculisé devant une de ses fans et elle riait de lui, il n’aurait jamais dû accepter de la rencontrer ! Il avait une envie de s’enfuir pour échapper à ce malaise mais il perdrait encore plus la face si il s’enfuyait alors malgré ce que lui dictait son cœur, il ne bougea pas d’un iota.
Le fait qu’elle lui dise que cela lui arrivait assez souvent d’être pris pour un homme rassura un peu l’écrivain mais ne dissipa pas pour autant sa gêne, il venait tout de même de faire mauvaise impression. Le sourire de Butch le détendit légèrement mais il sentait que ça n’allait pas être aussi simple que cela de se défaire de se malaise, toutefois si il partait maintenant il n’oserait plus la revoir.

«  Je ne crois pas que ce genre de chose existait… Ou bien je n’étais pas au courant de la chose, je ne prétends pas tout savoir de ce qu’il se passait sur Terre à mon époque.  »

Arwel n’avait jamais entendu ce terme et ne faisait pas réellement attention à la gente féminine donc cette information avait pu lui échapper. Est-ce qu’il décidait de partager avec sa fan de quelle époque il venait ? Ce n’était pas vraiment le genre d’information qu’il pouvait cacher de toute façon et cela n’avait pas grand intérêt, ce n’est pas comme si cela allait lui porter préjudice.

«  Mon époque va de l’an 1976, l’année de ma naissance, à 1997, l’année de mon arrivé sur Lux. J’ai un peu perdu le fil des années maintenant, mais est-ce que cela a vraiment encore une importance ?  »

Il savait qu’il ne retournerait pas sur Terre, cela n’avait pas grand intérêt de continuer à compter le temps comme si il y était encore. Et puis rien ne lui disait que le temps sur Terre et sur Lux se déroulait de la même manière, peut-être que les deux endroits vivaient de manière complètement séparés. Il n’y avait donc aucun moyen sûr de savoir le temps qui s’écoulait sur Terre et c’était peut-être mieux ainsi.

«  Et vous ? De quelle époque venez-vous ?  »

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Arwel
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En attendant d'avoir le budget pour un salon du livre
Butch sourit devant la gêne palpable d’Arwel. Evidemment, qu’il ne savait pas. C’était récent, même pour elle, et si elle s’était rapidement attachée à cette identité, une partie de la communauté avait pris un temps certain avant de s’y mettre. Alors pour les plus vieux…

« C’est quelque chose de local aussi. J’étais aux Etats-Unis, pas mal de concepts prennent le temps de s’importer autre part.  Encore que ça vient peut-être d’Angleterre ? J’ai un doute. »

Poliment, elle attendit les dates d’Arwel et leva un sourcil, surprise. Elle était plus vieille que lui. De cinq ans. Mais ou avait-il bien pu grandir ? Probablement pas à New-York, qui était toujours considérée comme à la pointe de beaucoup de choses, non sans prétention. Mais il avait raison, en disant que le temps de comptait plus. Elle n’avait pas envie de l’entendre, mais c’était une réalité. Un jour, tout le monde passerait une, deux puis trois fois l’âge de sa mort naturelle, sans pied férir et sans flétrir. C’était assez anxiogène, lorsqu’elle y pensait : elle n’avait jamais émis le souhait d’être immortelle, et n’avait pas non plus émis celui de vivre plusieurs siècles.

« Je ne sais pas si ça compte. Vous avez probablement raison. Même si l’idée de ne plus vieillir me met un peu mal à l’aise. Je suis toujours un peu perdue face aux choses qui ne se finissent pas. Mais c’est très personnel j’imagine. »

Elle regarda la fond de sa tasse, vide, et sa montre. L’heure avait filé en un rien de temps. Le café fermerait bientôt, et le serveur essuyait ses tasses consciencieusement derrière le bar.

« Je suis née en 1971. Disparue en 2001. L’avion, dans les tours, si ça vous dit quelque chose. Enfin, vous étiez déjà ici à l’époque. Mais on est de la même génération. Probablement pas du même endroit. C’est un peu amusant quand on y pense. »

Son regard croisa celui du serveur. Message reçu, c’est l’heure d’y aller.

« Je crois qu’ils ferment. Merci d’être venu, en tout cas. C’était un plaisir et un honneur de vous rencontrer, et je n’ai que plus hâte encore de lire le suivant. Puis-je vous demander quelque chose, avant de partir ? »

Sans attendre de réponse, Butch sortit un stylo de sa poche de veste, et ouvrit son livre à la première page.

« Serait-il possible de me le dédicacer ? »


(c) AMIANTE

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Une américaine lesbienne
Au mot États-Unis l’esprit d’Arwel ne put s’empêcher de se remplir de préjugés envers les américains, ce n’était pas volontaire, c’était plutôt comme un réflexe. Ainsi des images de gros bonhommes tenant des hamburgers, de paysans charcutant la langue anglaise, et de stars égocentriques envahirent l’esprit du gallois. Puis vint la petite pique, Butch se posait sans doute une question légitime, si quelque chose ne venait pas des États-Unis dans le monde anglophone alors cela venait forcément de l’Angleterre… Et on oubliait le pauvre petit Pays de Galles ainsi que les autres pays du Royaume-Uni. Son gallois intérieur ne pouvait s’empêcher de se sentir vexer. Pourquoi est-ce que tout viendrait toujours de l’Angleterre ?

Il comprenait le malaise de Butch quant au fait de ne plus vieillir, c’était déstabilisant de savoir que l’on avait la quarantaine mais que l’on avait l’apparence d’un jeune de vingt ans, cependant la jeunesse éternelle ne déplaisait pas complètement à Arwel. Cela aurait été encore mieux si il avait quelqu’un avec qui la partager, la jeunesse éternelle sous-entendait qu’il ne serait jamais trop vieux pour certaines activités mais malheureusement Arwel n’avait personne qui partageait sa vie et à part Butch il ne savait pas si il y avait d’autres homosexuels à Lux. Et il n’osait pas non plus s’aventurer pour avoir une réponse à cette question. Pas pour le moment en tout cas.

Arwel fut quelque peu surpris de constater que sa fan venait de la même époque que lui, elle savait donc comment étaient traités les gens comme eux à cette époque et pourtant elle avait trouvé le courage de s’assumer publiquement ? L’écrivain se sentit comme un lâche qui n’osait sortir de sa zone de sécurité pour affronter le regard des autres, et il était censé être un homme.
Les tours lui disait en effet vaguement quelque chose, quelqu’un avait probablement dû le mentionner quand cela était arrivé mais Arwel n’y avait pas trop prêté attention. Ce n’était pas chez lui, il s’en fichait un peu, et il n’avait jamais eu une très bonne image des américains alors il n’irait pas jusqu’à dire qu’ils l’avaient mérités mais il n’avait pas vraiment sentit de compassion à leur égard pour cet évènement. Quatre ans après être arrivé sur Lux, Arwel avait déjà commencé à se détacher de sa vie sur Terre dont il voulait oublier les erreurs.

«  C’est en effet amusant que l’on soit de la même époque. Je ne vivais pas aux États-Unis mais de l’autre côté de l’Atlantique, au Pays de Galles.  »

Le café allait fermer et Arwel se prépara lui aussi à partir, il avait survécu à ce rendez-vous, il l’avait fait ! Il ne saurait dire si cette rencontre lui avait été favorable ou non. Il savait désormais qu’il y avait d’autres personnes comme lui ici et que certaines n’hésitaient pas à le dire haut et fort, mais cela ne le réconfortait pas dans son égo. Toutefois cela était peut-être une première étape vers un changement dans le comportement d’Arwel, seul le temps le dira.

«  Je vous remercie pour votre invitation et pour ce moment passé en votre compagnie.  »

L’écrivain espérait ne pas avoir fait trop mauvaise impression mais Butch semblait ravie alors on pouvait oublier ce petit incident, n’est-ce pas ?
Quand elle sortit un stylo et un de ses livres pour qu’il le dédicace le gallois sentit le rouge revenir sur ses joues. Il ne s’y faisait toujours pas qu’on lui demande de dédicacer ses propres livres. C’était quelque chose qu’il ne serait jamais imaginé faire un jour et il devait dire que cela lui plaisait réellement. Il signa avec joie l’ouvrage, son écriture faisait vraiment tache à côté des caractères d’imprimerie et sa signature ressemblait plus à un gribouillis qu’à son prénom mais il espérait que cela ferait tout de même plaisir à la jeune femme.

«  J’espère que l’on se reverra un jour et que vous continuerez d’apprécier mes livres.  »

Sur ces dernières paroles ainsi qu’un petit sourire de la part d’Arwel, les deux prirent congés l’un de l’autre et retournèrent à leur occupations respectives. Arwel avait réellement pensé ce qu’il avait dit, il n’était pas contre le fait de revoir Butch un jour, elle lui avait laissé une très bonne impression et même si elle était une américaine, elle ne l’était plus vraiment ici, tout comme il n’était plus vraiment gallois. Et puis il s’était trouvé quelqu’un d’autre qui était comme lui, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine proximité à son égard.

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