Message de la mission:

Alors que Foxglove pousse la porte aussi discrètement que possible, et qu'il pénètre à l'intérieur, il entend les voix de plusieurs personnes qui semblent être en plein débat. Quatre hommes sont assis autour d'une table de fortune, clairement alcoolisés. Il semblerait que ce soient quelques mercenaires, ici pour protéger la taverne en cas de problème.

"Je t'ai dit que je l'ai pas, ton as de trèfle !
- Menteur ! Il manque au jeu, et je t'ai vu toucher au paquet avant qu'on commence la partie ! T'essayes de tricher c'est ça ?
- Ooooh et puis on s'en fiche, c'est pas comme si on avait joué de l'argent, calme-toi maintenant. Tiens, on a qu'à prendre mon jeu, il est neuf."

C'est à ce moment-là, en se tournant pour attraper un paquet de cartes dans son sac, que l'un des quatre hommes aperçoit Foxglove, dans l'ombre. Son expression s'illumine.

"Eeeh, comment ça se passe dans la taverne ? Pas besoin de nous pour l'instant ?"

Clairement, l'homme semble penser que Foxglove travaille ici, et est bien content de trouver une compagnie possiblement plus sympathique que ses collègues, tous aussi bourrés que lui. Maintenant, au moins, Foxglove est relativement libre de bouger comme il veut dans la réserve, tant qu'il réussit à donner le change... Il ne lui reste plus qu'à trouver l'alcool, et à tremper son doigt dedans, comme tout bon employé de taverne. Ou bien a-t-il une autre idée ?

Les mercenaires semblent traîner dans le coin depuis un moment, et ils semblent connaître le bar comme leur poche. Ils semblent apprécier ce petit nouveau qui a du mal à aligner deux mots sans bafouiller et dont le visage était rapidement devenu rouge. L'un d'eux se lève et lui tape dans le dos, son jugement peut-être altéré par l'alcool mais certainement pas sa force. Il rigole et lui passe un bras autour des épaules.

"Ah oui, le patron peut être un peu effrayant, je comprends que tu veuilles pas lui demander ! On se demande pourquoi il a besoin de nous pas vrai ?"

La tablée s'esclaffe. Puis il attire Foxglove vers lui et lui dit, d'une haleine empestant l'alcool :

"Eux ils commandent toujours la même chose ! Le patron leur réserve de la bière et de l'hydromel, tu peux pas les manquer ! Une serveuse m'a demandé de leur apporter une fois, parce qu'ils l'effrayaient. Ce sont de gros tonneaux, marqués d'une croix rouge ! Le patron veut pas s'attirer les foudres des Roublards... tu m'étonnes ! "

Il libère de son bras Foxglove avant d'ajouter :

"Ils sont bons buveurs mais si ça dépendait que de moi, les Roublards je les fouterais tous en prison ! On leur donne la chance d'avoir une seconde chance et ils nous volent ! Ils ont de la chance qu'on soit de bons gars, sinon on irait les..."

Sa phrase est incompréhensible, grommelée entre ses dents. Il retourne s'asseoir et les mercenaires souhaitent une bonne chance à Foxglove. On dirait que tout se passe bien pour lui.

Foxglove entre dans la réserve, où il fait sombre. Il cherche l'interrupteur : en vain. Bon, il va devoir se débrouiller dans le noir. Il finit par tomber de gros tonneaux ; il ne voit pas s'ils ont des croix rouges ou non (il fait trop sombre), mais ils sont mis à l'écart et sont gros : ce doit être eux. Il les ouvre et met son doigt dedans puis fait marcher son pouvoir. Il sort, satisfait, puis voit une serveuse (une vraie cette fois) rentrer et sortir avec les tonneaux qu'il venait d'empoisonner. Mais elle ne les emmène pas à la table des Roublards, non. Elle les emmène dehors, sur une charrette. Les Roublards se font-ils livrer ? Mais ensuite il entend la serveuse interpeller le patron : "c'est bon, l'alcool des Mondains est prêt à partir !". Merde. Foxglove a empoisonné l'alcool des mondains. Il peut tenter de sauver la situation, faire en sorte que ces tonneaux soient perdus, ou bien donnés aux Roublards. Il peut laisser ces tonneaux là et aller empoisonner les tonneaux des Roublards pour mener sa mission à bien, sans se soucier des dommages collatéraux : on pourrait penser qu'il s'agissait d'un lot entier d'alcool qui avait mal tourné. Ou bien il pourrait s'enfuir et sauver sa peau : peut-être que personne ne saura qu'il était passé par là ?

Le conducteur observe Foxglove, les yeux plissés et emplis de suspicion. Il observe attentivement le visage de Foxglove avant de s'énerver.

"Tu t'fous d'ma gueule j'espère ! Parce que j'ai d'jà apporté leurs tonneaux aux Roublards, et ils avaient leurs croix rouges ! Et pis j'oublie jamais un visage, et je suis certain qu'j'ai d'jà vu l'tien d'visage, Ernest..."

Il insiste sur ce nom, pour prouver qu'il ne le croie pas. Il se lève et fait craquer ses poings.

"J'suis sûr que j't'ai déjà vu quelque part... T'essayerais pas d'me voler mon alcool par hasard ?", demande-t-il agressivement. Sans attendre de réponse de Foxglove, il crie : "Hé, les gars, j'ai un voleur ici ! V'nez m'aider ! "

Les mercenaires qui avaient auparavant donné un coup de main sortent de la taverne, et reconnaissent immédiatement Foxglove. Ils semblent furieux qu'il se soit joué d'eux. Alors que les mercenaires entourent Foxglove, l'air menaçant, le conducteur de la charrette s'est rassis, grognant aux mercenaires qu'il leur laissait le soin de donner une leçon au voleur et de le livrer aux Droits, tandis que lui devait livrer sa marchandise aux Mondains, sans quoi il se ferait rouspéter. La charrette démarre alors que Foxglove reçoit un coup de poing dans la joue.

Les mercenaires semblent menaçants, mais le chef, celui qui avait tapé Foxglove dans le dos semble prendre en pitié le pauvre gamin qui balbutiait devant eux. Il ne croit pas un mot à son histoire d'empoisonnement, mais ça ne vaut pas la peine de le tabasser pour autant.

" Bon écoute gamin. Les tonneaux vont là où ils doivent aller, et toi tu rentres chez toi. Tu fais pas de détour, tu passes pas dans une autre auberge au passage -tu rentres directement chez toi. Et tu reviens plus jamais ici, compris ? Si je revois ton petit visage dans le coin je finis le travail et j'appelle les Droits. "

Devant l'hésitation de Foxglove, ils se rapprochent, resserrant le demi-cercle, menaçants. Foxglove n'a pas d'autre choix que de partir. Il peut rentrer chez lui, comme le mercenaire lui a dit. Ou bien il peut tenter d'aller arrêter la charrette. Ou il peut même aller alerter les Droits qui lui ont donné la mission : peut-être auront-ils le pouvoir d'empêcher la distribution de la boisson empoisonnée.