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Cerise
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Affaire de style | Dolly
Ven 28 Juin - 8:03
Il y’a six mois…

Ouvrir un oeil a la présence encore pudique du soleil qui s’étalait au travers des carreaux a tout la pièce. Quelle heure était il ? Quelle heure est il était sa première pensée, nageant comme un poisson aveuglé dans sa rivière de draps et de couvertures. Il bailla amplement, puis se jeta d’un seul coup hors du lit, dans une tentative de s’arracher brusquement à l'étreinte du sommeil. Il trébucha sur un morceau d’étoffe, qui glissa sur le parquet l'amenant a se retrouver par terre, les quatres fers en l’air, la douleur d’une bosse sur le crâne a venir.

Une matinée somme toute normale dans la vie d’un Emir. Il se redressa, passant par la porte séparant la chambre du séjour vêtu d’un pyjama en pilou qui lui donnait vraiment l’air d’un enfant qui avait trop grandi. Mais Emir il s’en fichait, il avait des choses plus importantes en tête. Il avait un projet. Et aujourd’hui serait la première journée de concrétisation. Il se fit chauffer de l’eau, piqua un morceau de pain dans un placard, le tartina d’ajvar qu’il avait pu se procurer auprès de Goupil, cuistot de génie des Créatifs. Café, a moitié renversé sur le sol, il termina son petit déjeuner, épongea la tache ainsi produite et alla s’occuper de se toiletter. Une douche, puis il se retrouva en serviette dans son appartement avec une réflexion en tête sur la nécessité d’enfiler des vêtements.

Pour un halo noir il fallait dire qu’Emir se satisfaisait assez de sa lueur. Bien entendu cela donnait des situations cocasses et gênantes. Mais si il y avait bien quelqu’un que le ridicule ne tuait pas c’était lui. Il utilisait donc son pouvoir relativement fréquemment, davantage le matin chez lui, comme ça il pourrait se changer si il se retrouvait subitement en bikini, mais a de rares occasions pour épater la galerie, auquel cas il prévoyait des vêtements de secours. Rarement sans préparation donc mais pour une raison ou une autre ça pouvait arriver. Et cette fois, serviette en ceinture, il décida que il n’aurait pas envie de chercher de quoi se vêtir. Il claqua des doigts, manoeuvre inutile, mais soulignant l’action de façon a lui donner un petit coté spectacle.

Sans attendre, sa serviette se volatilisa, remplacée par un accoutrement des plus original. Une veste en cuir noir sans manches assorties d’une chemise, un kilt - qu’il regarda d’un air dubitatif - au tartan noir et vert, des chaussettes hautes et des chaussures noires solides. La panoplie était livrée sans sous vêtement, mais le bosnien avait encore assez de décence pour ne pas apprécier ceux des autres. Il dut retirer les chaussures dans la manoeuvre de correction, réfléchissant au port du kilt, puis il trouva dans sa mémoire que dans les vêtements traditionnels grecs, les albanais et même dans certains costumes croates il y avait des jupes masculines, c’était donc bien que le concept existait.

Une fois arrangé, il sortit de chez lui, croisant le regard du type de la boutique d’en face qui faisait jeu de se demander comment son extravagant voisin paraîtrait chaque matin. Emir ne s’y attarda pas. Par habitude il avait emporté son accordéon et il se dirigeait vers les petites rues pour y trouver une papeterie susceptible de lui fournir un carnet et de quoi écrire. Ce serait le premier pas vers sa nouvelle carrière dans le théâtre. Maigre subside au cinéma, mais toujours plus proche de son ancienne passion.

La boutique enfoncée dans une maison en pagode affichait fermé. Un morceau de papier sur la vitrine disait que le propriétaire était malade. Manque de bol, dirait on. Il fallait donc en trouver une autres. Il continua a déambuler dans les ruelles, nonchalant comme il l’était toujours, s’attardant sur toutes les boutiques pour y trouver son bonheur. Plus on s'écartait des rues principales plus on s’exposait aux détrousseurs et autres pickpockets. Les Roublard étaient les maitres des ombres a ce qu’il paraissait. Mais Emir était quiet, supposant peut être que son statut de non beni faisait de lui un quasi réprouvé...
Cerise
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Roublardise
Dolly
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Re: Affaire de style | Dolly
Dim 30 Juin - 23:37
Un de tes clients t’avait commandé une tenue bien spécifique, Dolly. Elle était directement inspirée de sa nation d’origine, l’Ecosse. Tu dois bien avouer, tu n’es pas une grande connaisseuse du Royaume-Uni, et encore moins de l’Ecosse. Il avait tenté de t’expliquer en quoi consistait la tenue traditionnelle de son pays, mais ses talents de descriptions étaient relativement limités. Cependant, tu l’avais rassuré : tu es une professionnelle, et tu allais faire des recherches sur cette tenue traditionnelle. Tu t’étais donc rendue à l’université et avait exploré tous les livres sur la culture européenne ; tu avais également interrogé de nombreuses personnes venant d’Ecosse et de ses origines. Après cela, tu avais fait des esquisses, des croquis. De nombreux croquis. Eternellement insatisfaite, tu recommençais encore et encore. Puis, quand tu étais satisfaite de ce que tu avais fait, tu le présentais à ton client. Hélas, celui-ci était pointilleux et avait une idée très précise de ce qu’il voulait. Alors il te faisait recommencer. Et tu recommençais. Après t’avoir fait recommencer quatre ou cinq fois, il était enfin satisfait de ton croquis. Tu t’étais donc mise à coudre, te piquant au passage les doigts avec les épingles et les aiguilles. Et finalement, après tout ce travail, tu avais enfin terminé ton travail. Et tu étais fière. Tu avais fait un bon travail ; tu avais réussi à allier les attentes du client et ton propre style.

Si je dis tout ça, c’est pour insister sur l’horreur que tu as ressentie quand, alors que tu entrais dans ton atelier ce matin-là pour récupérer la tenue et la livrer à ton client, tu as découvert que la tenue avait disparu. Tu as cru à une erreur. Tu t’es demandée si le client n’était pas venu récupérer la tenue la veille. Tu t’es demandée si tu n’avais pas rangé la tenue autre part. Si tu ne l’avais pas ramenée chez toi. Alors tu as fouillé de fond en comble ton atelier. Puis tu es rentrée dans ton appartement que tu as retourné. Mais la tenue n’était nulle part. À la fin de ta recherche, ton client t’avait envoyé un messager pour te signaler qu’il était occupé cet après-midi, et qu’il viendrait récupérer sa tenue dans la soirée. Bonne et mauvaise nouvelles alors : la mauvaise était qu’il ne l’avait pas récupérée discrètement (ce qui aurait été malpoli mais que tu aurais préféré tout de même), la bonne était que tu disposais de plus de temps pour la retrouver.

Tu as examiné ton appartement ; aucune trace d’effraction. Celui qui t’avait volé ta tenue devait être un cambrioleur talentueux. Mais plusieurs choses clochent : le voleur n’a rien pris d’autre que cette tenue. Non pas que tu aies énormément de choses à voler chez toi, mais il doit bien y avoir des choses avec un peu plus de valeur ! Autre chose bizarre : on ne se vole pas entre Roublards. C’est une règle plus ou moins implicite, et n’importe quel Roublard se faisant attraper à voler un autre Roublard était directement jugé par le Roi des Thunes. Les Roublards sont une famille, et on ne vole pas sa famille. Un sabotage de la concurrence alors ? De la part d’un autre styliste ? Ta pensée alla vers Mani. Il était certes un rival, mais vous vous entendiez bien, et il avait une meilleure réputation que toi. Après tout, il était un Créatif, et toi une Roublarde. Mais tu n’avais pas d’autre choix, tu devais aller lui demander tout de même.

Tu t’es précipitée chez lui, en panique. Il t’a ouvert, étonné que tu frappes ainsi à sa porte. Tu l’as questionné : avait-il pris ta tenue ? Il avait paru offensé que tu lui demandes ça en premier lieu, mais avait ensuite lu le désespoir sur ton visage. Il avait compris que tu aurais préféré ne pas l’accuser, mais que tu ne savais pas quoi faire d’autre. « Tu n’es pas la seule dont les vêtements disparaissent parfois. C’est rare, mais j’ai aussi des tenues qui disparaissent parfois. Des tenues entières, ou juste des éléments. Je sais pas comment ça se fait, mais je m’y suis résigné. » Bien sûr qu’il s’était résigné, il gagnait sa vie très confortablement ! Mais pour toi qui peine à joindre les deux bouts à chaque fin de mois, chaque client est un client crucial. Alors tu es ressortie de la boutique de Mani (tellement plus élégante, tellement plus chic que ton petit atelier) et, par désespoir, as commencé à arpenter les rues de Lux. Tu as décidé de faire appel à la solidarité des Roublards, et pour chaque Roublard que tu croisais, tu lui demandais d’ouvrir l’œil et de te signaler s’ils croisaient quelqu’un avec ta tenue. Ne pas lui faire de mal surtout, tu ne veux pas abîmer ta tenue. Simplement surveiller sa position et te signaler où il est, que tu t’en charges toi-même.

Alors que tu errais, déprimée dans les rues de Lux, un enfant accourt jusqu’à toi. Tu le reconnais : c’est Akira, le messager et roi des passages secrets de Lux. « Zachary a repéré ton voleur ! Dépêche toi d’y aller, je crois qu’il est à deux doigts de lui sauter dessus ! » Akira te guide jusqu’aux ruelles sombres où ton voleur se trouve. Comme tout bons Roublards, vous avancez en silence, et dans les ombres, où vous retrouvez Zachary. D’un mouvement de menton, il t’indique l’homme qui porte ta tenue. Tu la reconnais, c’est bien elle ! Ton kilt, ta chemise, ta veste en cuir ! Et ces chaussures, oh ces chaussures sur laquelle tu avais passé des jours entiers ! Quel cauchemar ces chaussures ! Tu remercies Zachary, qui t’indique qu’il reste là, si jamais tu as besoin d’aide. Malgré ta méfiance envers les hommes, cette solidarité te fait chaud au cœur. Tu sautes hors de l’ombre, avant que le type ne s’éloigne.

« Hé toi, là ! Déshabille-toi tout de suite ! »

Ok, il y a mieux en phrase d’accroche.
Dolly
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Cerise
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Hé toi, là ! Déshabille-toi tout de suite !

Il y eu un temps de flottement. Parce que Emir avait du mal a comprendre et assimiler cette phrase pourtant bien simple. Il se retourna faire face a la voix féminine qui l’avait interpellée. Ce serait un bon début. Pour le reste, son réflexe fut de lever les mains en signe de paix. Globalement il n’était pas des plus grands ni des plus solidement bati, ce qui figurait bien avec son attitude qu’il n’était pas une menace a proprement parler et qu’il n’y avait pas besoin de se battre du tout.

”D’accord”, avança t’il simplement afin de calmer les ardeurs et pour comprendre les tenants et les aboutissants de la situation.

”Mais dans un endroit a l’abri des regards, je n’ai pas vraiment envie d’être nu au milieu de la rue”

Il espérait que la demoiselle avait donc une alternative. Pointa l’idée que si elle voulait récupérer lesdits vêtement c’était qu’ils étaient peut être les siens. A vrai dire il n’était pas vraiment sur que sa lueur prenait les vêtements des autres. Emir avait déterminé que les habits qu’il employait se généraient tout seuls mais a priori c’était sans doute faux. En tout cas il commença à retirer la veste pour lui tendre.

- Si c’est a toi je suis désolé, je ne choisis pas. C’est ma Lueur qui fait ça.

Au moins avec la veste entre les mains elle serait sur qu’il faisait gage de bonne volonté, pensait il. Ce contretemps était un peu nuisible a l’emploi du temps du bosnien, mais les imprévus, dans son existence, il fallait s’y faire. A lui seul il catalysait une bonne partie de la loi de Murphy. Le positif a ce qu’il semblait c’était qu’on ne lui tomberait pas dessus à coups de poings ou autre ustensile contondant. Et que si ce n’était que cela tout s’arrangerait très vite et il pourrait continuer bien sereinement sa recherche.

Dans l’ensemble il jugeait peu les gens par le physique. D’un autre côté il ne se préoccupait pas vraiment lui même de son propre physique ce que semblait hautement ironique. En tout cas, parfois même, il mettait du temps avant d’associer un nom et un visage. Mais la fille était face a lui, alors forcément il la voyait, ses traits en partie asiatiques mais un quelque chose un peu slave, ses vêtements et son maquillage originaux et peu courants. Il jugea qu’il en émanait une forme de beauté étrange, un peu comme quelque chose de toxique. Si il pouvait filmer, il en aurait peut être tiré une inspiration, une héroïne de science fiction… Il rangea ces pensées hors de sa réflexion présente.

Emir ignorait la présence des autres roublards. Quand bien même l’aurait il su, il n’aurait sans doute pas réagi bien différemment. La plupart du temps il craignait moins les personnes que le conflit en lui même, la guerre. Qu’on lui donne un coup, soit, il s’en remettrait mais que le mal et la haine s’étire entre nombre de personnes était pour lui l’une des pires choses possibles.

”J’aurais bien proposé que j’aille me changer chez moi mais c’est un peu en désordre et je comprendrais que ça mette mal a l’aise de se retrouver chez un inconnu. Mais les toilettes d’un café pourraient peut être faire l’affaire en principe.”

Ensuite il estimait utiliser son pouvoir pour se procurer d’autres vêtements tout simplement, même si il existait beaucoup de probabilité que ce qui lui vienne ne soit pas approprié. Dans ce cas la il valait toujours mieux acheter quelque chose pour se vêtir au passage. Déjà qu’il ignorait comment le courant aller passer, autant éviter de soulever le point dans l’instant. Sur Lux, tout le monde avait essuyé son lot de galères dans sa vie passée et certains étaient devenus méfiants. Mieux valait donc d’expérience, ne pas trop charger les premières impressions.
Cerise
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Tout s’est mieux passé que ce à quoi tu t’attendais. Tu avais regretté tes mots à l’instant où tu les avais prononcés. Ce n’était définitivement pas les mots qu’un héros stylé de film hurlerait. Ce serait plutôt la phrase qu’un de ces pervers d’animés prononcerait, avant de se prendre une claque magistrale. Tu t’attendais donc à une claque. Ou alors à de la peur. Après tout, on est dans une allée sombre, tu es une personne qui saute sur un inconnu pour le forcer à se déshabiller. N’importe qui pourrait croire à une agression, après tout. Mais non. Nulle claque, nulle peur. Un simple « D’accord », calme et posé.

« D’accord ? », tu répètes, décontenancée.

Des conditions. Il établit des conditions. Heureusement que tu n’es pas un vrai voyou voulant le dépouiller, sinon ça l’aurait mal fait. La colère et l’anxiété que tu ressentais jusqu’ici est envolée, remplacée par de la surprise et de l’incompréhension. Ta bouche est grande ouverte, tes sourcils froncés ; tu n’as pas l’air brillante, c’est certain. À vrai dire, tu n’as pas l’air de grand-chose. Tu es juste éberluée par la tournure des événements. Il te tend sa veste -ta veste !- et tu l’attrapes sans dire un mot, la bouche toujours ouverte, comme s’il t’avait interrompu en plein milieu de ta phrase.

Son explication éclaire son comportement si calme ; c’est la faute à sa Lueur. Ce ne doit pas être la première fois qu’il se retrouve en possession des vêtements de quelqu’un d’autre, et les mots de Mani te reviennent à l’esprit. Tu n’es pas la seule dont les vêtements disparaissent parfois. Serait-ce le coupable, l’ennemi de tous les stylistes ? C’est vrai qu’il n’a pas l’air d’un voleur de vêtements, même si ta fréquentation des Roublards t’as appris que les criminels avaient mille et uns visages différents.

« Ah… ta lueur… je vois… »

Tu maudis un peu ton cerveau qui a encore du mal à analyser la situation devant toi. À vrai dire, tu es soulagée. Tu avais si peur que quelqu’un avait pénétré chez toi avec de mauvaises intentions, tu avais si peur de ne plus être en sécurité chez toi. Mais tu es toujours en sécurité chez toi, et la vague de soulagement t’envahit le cerveau et le remplit d’endorphine. Tu es si soulagée que tu es presque défoncée. Tu réalises que l’anxiété qui t’habitait n’était pas tant la peur de ne pas remplir ta commande et de finir le mois sans manger, non. Ton anxiété était le fruit de l’angoisse de n’être en sécurité nulle part, pas même chez toi. Mais maintenant, tu sais que ce n’est pas le cas. Tu sais que le pauvre type devant n’a rien demandé, et que tout ça lui tombe dessus d’un coup. Alors tu éclates de rire, sans pouvoir te retenir. Tes nerfs te lâchent et tu rigoles sans pouvoir t’arrêter. Tu te tiens les côtes, qui commencent à te faire mal. Finalement, tu arrêtes de rire et essuies une larme au coin de ton œil. Ton ventre en est douloureux. Tu n’as pas rigolé comme ça depuis longtemps, surtout devant un inconnu. Devant toi, l’homme semble décontenancé.

« Désolée… les nerfs. C’est une commande importante et je suis contente de l’avoir retrouvée. On peut aller à mon atelier. J’ai sûrement des vêtements de rechange pour toi. Je m’en voudrais que tu finisses en slip à cause de ta lueur. »

C’est ton atelier, pas ton domicile, tu as l’habitude de recevoir des gens là-bas. Tu lui fais un sourire et lui tend la main. Peut-être est-il temps de se présenter.

« Moi c’est Dolly. Désolée pour… tout ça. »
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Lueur: Atténuer les douleurs superficielles
Cerise
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Ce que Emir lisait chez Dolly c’était une forme d’étonnement choqué. Il se demandait si il s’était comporté de façon inconvenante, mais a revoir les événements, tout lui semblait logique de son point de vue. Puis elle récupéra la veste et acquiesça par sa réponse. Au moins elle n’était pas fachée ou en colère. Elle avait compris que les lueurs pouvaient être en ce sens problématique.

Puis elle rit. Elle rit toutes ses tripes. Honnêtement Emir ne savait pas si il était la source du rire ou autre chose, mais en tout cas il était partagé entre le fait d’être content que ça aille bien et une forme de perplexité. Quoiqu’il en soit il préférait toujours les démonstrations de joie a celles de colère ou de tristesse. Donc il fut patient, jusqu'à ce qu’elle s’explique, les nerfs, c’était aussi compréhensible. Il répondit, peut être pour rajouter un peu d’humour a la situation :

« C’est déjà arrivé, et c’est vrai que ca ne fait pas partie des choses que j’aimerais bien revivre. Merci pour les vêtements de rechange quoiqu’il en soit. Je te suis.»

Il soulignait ses propos d’un sourire et se montrait globalement amical. Effectivement il était prêt à la suivre sans réticence et à lui rendre son bien. La main tendue, il la serra sans force. On pouvait estimer que malgré sa globale maladresse il était précis et précautionneux de ses mains, qui n’étaient pas du plus bel aspect, un peu maigres et noueuses. Ce ne devait quand même pas être un contact trop désagréable, mais il resta bref et formel.

«Enchanté, moi je m’appelle Emir Hod… Emir tout court, sans le reste, c’est les noms de famille, ça reste dans la tête c’est...»

Il rit lui aussi, d’ailleurs, autant soulagé de son côté d’en arriver a des présentations courtoises. Le bosnien avait parfois du mal a se présenter sans son nom de famille, même après 25 ans c’était resté une forme d’automatisme, qui se produisait de plus en plus rarement cependant. Certains disaient qu’on ne se refaisait pas, lui pensait plus que renier tout a fait son nom serait renier une part de son identité, mais dans la vie il valait mieux faire pratique.

...Pas très pratique. Enfin ce serait plus a moi d’être désolé, tout part de moi a la base. Et il ne s’est rien passé de mal. A part peut être la frayeur d’avoir perdu les vêtements ? Dans ce cas c’est vraiment moi qui m’excuse. Tu crées des vêtements alors ?

Il aimait bien l’idée et se disait que ce serait forcément un talent qui lui serait utile un jour, pour des costumes de théâtre voir -en y rêvant un peu- de cinéma. Cela le faisait réfléchir...

« Pourtant, je ne t’ai jamais vu au Café Concert...»

De la l’idée que malgré ses aptitudes créative elle était sans doute vassale d’un autre que l’Artiste Maudit.

« ...Parce que tu n’es pas des créatifs non ? Je ne dis pas tout ca en mal, j’essaye de situer simplement. Tous les gens talentueux ne se doivent pas d’être des créatifs. Et les créatifs ne sont pas tous talentueux.

Petite autodérision pour qui saurait la saisir. Emir ne considérait ses compétences que dans le septième art, et si il faisait un très décent accordéoniste, il sentait ses prestations pâles face aux virtuoses que le nid des Créatifs accueillait en son sein.
Cerise
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Tu souris Dolly ; oui, tu te doutes que se faire sauter dessus dans une ruelle sombre peuplée de Roublards tout en étant ordonné de se déshabiller n’est pas quelque chose qu’il aimerait se voir reproduire régulièrement. Il a l’air gentil et doux, mais ça ne t’empêche pas d’être surprise qu’il te suive aussi facilement. Il a l’air facile à vivre -peut-être trop ? Tu ne peux pas t’empêcher de te méfier, même s’il te serre la main aussi mollement. Il n’a pas l’air d’être une grosse menace, mais fréquenter les Roublards t’a appris que ce sont parfois ceux qui ont l’air d’être les plus innocents qui sont les plus dangereux. Alors même si tu veux croire que lui est un gentil monsieur, tu ne peux pas empêcher cette petite voix pernicieuse de te susurrer des mots inquiétants, te portrayant tout ce que cet homme pourrait te faire derrière ce masque innocent et maladroit. Tu veux la faire taire, et tu ranges rapidement ta main dans ta poche pour cacher ses tremblements ; tu t’aperçois qu’elle est moite. Tu tentes de te ressaisir ; tu énumères toutes les armes cachées dans ton atelier -juste au cas-où- et tout ce qui n’est pas une arme mais qui pourrait en devenir une. Il s’appelle Emir. Il s’excuse. Il te demande si tu crées des vêtements ; tu hoches la tête en signe d’approbation.

« Je suis maquilleuse aussi. », tu précises.

Tu préfères la création de vêtements, c’est certain ; mais le maquillage ça te plaît aussi énormément. Tu aimes bien voir des visages se transformer ; tu aimes voir l’air émerveillé des gens, leurs yeux qui s’agrandissent alors qu’ils regardent le résultat en se demandant si c’est bien eux, et qui se tournent vers toi pour te remercier parce que, vraiment, c’est incroyable. Le maquillage transforme les gens : tu aimes cette idée. Mais il continue ; il ne t’a jamais vue au Café Concert. Non, c’est certain, puisque tu n’y as pas accès. Tu aurais pu, tu aurais pu faire partie des leurs, tu aurais pu être une créative, et une vraie créatrice ; tu aurais pu gagner de l’argent, beaucoup ; tu aurais pu être à égalité avec Mani. Mais les Roublards ont eu gain de cause ; tu avais leur amitié, leur loyauté, leur protection, t’avaient-ils dit alors. Avec eux, personne ne te fera de mal. Tu souris faiblement à sa phrase. Non, tous les créatifs ne sont pas talentueux ; certains se croient talentueux, innovateurs, ils considèrent comme des demi-dieux, des élus du Dieu de l’art. Mais vraiment, s’il y a bien quelqu’un comme ça, c’est l’Artiste Maudit. Il t’avait montré un aperçu de ses créations, alors que tu étais intéressée par le Cercle. Tu avais été époustouflée. Mais pour lui, ce n’était rien ; ce n’était que quelques ébauches, quelques brouillons qu’il n’avait pas très bien réussis. Tout lui venait naturellement, mais il travaillait dur quand même. Un génie, comme la Terre n’en aurait jamais créé. Tu secoues la tête.

« Non, je suis pas une Créative. Mais j’aurais pu. »

Tu ne veux pas t’étendre sur le sujet. À l’époque, tu avais tes propres raisons Dolly, et elles n’ont pas changé depuis. La sécurité est toujours plus importante pour toi ; et tu peux toujours te permettre de créer et de faire ce que tu aimes, tant que tu donnes certains de tes revenus au Roi des Thunes, pour permettre une redistribution envers tous les Roublards, et surtout ceux dans une situation encore pire que la tienne. Ça te va ; tu touches un peu d’argent toi aussi de ce système. Pas autant que ce que tu donnes, certes, mais tu sais que certains sont dans des situations bien pires que toi. Tu trouves ça juste ; les Roublards ont leur propre système de fonctionnement au sein même de Lux.

Vous avancez dans les ruelles, et tu t’y aventures en connaissant parfaitement ton chemin parmi ce labyrinthe compliqué ; si Emir avait été seul, il aurait probablement fait une mauvaise rencontre. Tu salues les quelques passants, les quelques mendiants que tu reconnais. Tu connais la plupart d’entre eux : les Roublards sont une grande famille, et ils organisent régulièrement des fêtes. Tu les croises là-bas. Vous sortez des ruelles sombres pour arriver dans un quartier plus fréquentables ; les prix sont plus chers, mais aucun client n’irait s’aventurer dans les ruelles sombres pour des vêtements ou un maquillage, quand bien même tu n’aurais pas fait payer tes créations. Alors tu avais trouvé un loft au style industriel pas trop cher dans le quartier moderne, très lumineux grâce aux énormes verrières qui faisaient à la fois office de fenêtres et de murs. Tu sors tes clés, et vous montez dans les escaliers jusqu’au dernier étage -sept étages à pieds, c’est en partie pour ça que le loft n’était pas si cher que ça. Vous arrivez enfin, et l’habitude fait que tu n’es même pas à bout de souffle -et pourtant, tu l’étais au début, tu devais te remettre pendant au moins une demi-heure avant de pouvoir travailler. Vous entrez dans le loft ; il n'est pas très ordonné, avec une quantité incroyable de tissus, de vêtements et d'accessoires traînant un peu partout. Seule un bureau avec un miroir et du maquillage semblait relativement ordonné. D'habitude tu ranges avant d'accueillir un client, mais aujourd'hui tu n'avais pas eu le temps : tu avais passé toute ta journée à rechercher ton voleur de vêtements. Tu retires un tas de tissus d’un fauteuil et le désigne à Emir.

« Assieds-toi là, je vais te trouver de quoi te changer. », tu lui dis tout en commençant à fouiller dans tes affaires à la recherche d’une tenue acceptable.
Dolly
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Cerise
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Il fallait dire que même si comme tout le monde, Emir avait son lot de petits travers, il était réellement un bon gars sincère. Bref, il remarqua tout de même le léger inconfort, car il était observateur et décida de ne pas insister toutefois la dessus. Ne pas lui demander d’ou provenait le léger tremblement qu’il avait pu percevoir. C’était du domaine du privé selon lui et elle lui en parlerait spontanément si elle voulait qu’il soit au courant.

Quoi qu’il en soit, le maquillage l'intéressait également moins, bien que toujours utile tout de même. On ne sait jamais. Ses questions ne provoquaient pas une longue réflexion avant les réponses et elle était plutot souriante, alors il sourit de même. Ca ne l'étonnait pas vraiment qu’elle ait été approchée par l’Artiste Maudit, celui la même qui lui avait parlé lorsqu’il s’était assis sur ce banc a la sortie de la mairie. Mais si elle avait choisi une autre voie en fin de compte c’est qu’elle devait avoir une bonne raison a cela.

” Mon intuition était juste alors en quelque sorte.”

Et même si discuter des Cercles l'intéressait, il ne comptait pas l'indisposer, c’était sans doute personnel. En tout cas elle semblait connaître tout le monde dans ces rues. Emir avait une certaine sympathie pour les bas fonds. Certes il n’y appartenait pas, mais ne manquait pas d’aider si il le pouvait.

Il savait ce qu’était la faim.

Il continua a la suivre jusqu’a cet immeuble plus moderne. Le studio était haut et il fallait péniblement monter les escaliers pour parvenir au 7eme. Il n’était pas sportif plus que ça, et même naturellement nonchalant. Alors inutile de préciser qu’il monta bien moins vite qu’elle, a son rythme, et souffla un peu a l’arrivée. L’espace lui plaisait, peut être parce qu’il baignait dans ce désordre très organique qui caractérisait également son propre lieu de vie. Il s’installa, calme.

Il scannait l’endroit du regard et la laissait fouiller. Les baies vitrées étaient intriguantes aussi, les styles communistes et plus traditionnels de son pays en laissaient rarement voir dans les habitations en étage. Ce n’était pas si courant a Lux non plus.

”J’aime bien cet endroit. Il y a vraiment une belle lumière ici. C’est un studio qui se prêterait très bien a la photo ou a la vidéo. J’y aurais facilement visualisé un décors de film”

Son regard habitué supprimait les vêtements épars et remplaçait par une table et des chaises classiques des films d’espionnages. Il voyait dans son imagination l’interrogatoire a la pointe du pistolet, coups sur la table, “tu vas nous balancer tout les noms !”, coup de feu. Il ferma les yeux puis secoua la tête, essayant d'empêcher son esprit d’aller plus loin et se concentra sur le présent.

” C’est impressionnant toutes ces créations. Tu faisais déjà ça avant Lux ?”
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Roublardise
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Tout en cherchant des vêtements qui lui iraient en taille et en goût, tu écoutes ses commentaires sur ton atelier. C’est vrai que la lumière est jolie ici. Tu aimes bien te poser au crépuscule, une tasse de thé dans la main, et contempler le coucher de soleil, ses rayons réchauffant doucement ton visage. C’est paisible. Tu avais visité des studios un peu moins chers, et avec moins de marches à monter. Tu n’es pas très riche, mais celui-là avait été un coup de foudre directement, et tu étais prête à payer un peu plus si cela signifiait être dans un environnement qui te plaisait et qui t’inspirait. Tu coupais un peu sur la nourriture parfois, certes, mais l’inspiration est plus importante que ton estomac. Tu n’as pas toujours pensé comme ça.

Tu te piques sur une aiguille qui dépasse d’une mini-jupe en cours de création depuis plusieurs mois, et qui ne verra d’ailleurs probablement jamais le jour.

« Outch », tu sursautes.

Tu as l’habitude de te piquer le bout des doigts, mais là tu avais prise par surprise. Tu suces ton doigt un instant, histoire de faire passer la douleur, et une fois que celle-ci s’estompe (au bout de quelques secondes) tu recommences à chercher dans les tas de vêtements. Tu trouves un pantalon à carreaux rouges, dans le style punk ; il est peut-être un peu trop large pour Emir, mais tu peux lui prêter une ceinture -tu en as une en tissu dans le coin. Malgré toi, tu ne peux pas t’empêcher de trouver des vêtements qui vont ensemble. C’est plus fort que toi, tu ne peux pas le laisser se promener dans une tenue dépareillée. Alors tu cherches quelque chose qui va avec ce pantalon. Un haut noir, ce serait le top. Tu te rappelles ce croc-top -pas trop court, mais qui révèle le bas du ventre- qui doit trainer quelque part. Mais peut-être qu’il ne serait pas à l’aise là-dedans. Autant lui trouver quelque chose de plus classique. Ah, et des chaussures aussi, des chaussures. Tu t’affaires à trouver ces quelques éléments quand il te demande si tu faisais tout ça avant Lux.

« Non », tu réponds d’un air presque absent. « Ça m’intéressait, mais je laissais d’autres le faire pour moi. Je me contentais de les porter. »

Ah, un tee-shirt, parfait. Plus que des chaussures.

« Quand je suis arrivée sur Lux j’ai dû trouver quelque chose, pour occuper mes journées et gagner de l’argent. Et c’est venu assez naturellement, en fait. »

Ah ! Une paire de chaussure ! Pas la plus neuve, pas le meilleur état, mais ce serait assez en prêt, surtout s’il ne te les rend jamais. Il est bien sympathique, mais tu fréquentes des voleurs à longueur de journée : tu sais que tu ne peux pas faire confiance à tout le monde en matière de prêt. Tu lui tends les vêtements et indique un paravent dans un coin de la pièce.

« Tu peux te changer là. »

Pendant qu’il se change tu lui demandes :

« Et toi ? Tu fais quoi ? »
Dolly
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Cerise
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Dolly s’occupait de chercher et lui se perdait doucement dans sa tête. Voila comment ça se passait souvent, mr Emir existait en pensée et laissait le monde avancer sans lui, puis parfois se faisait emporter par une vague du destin sur laquelle il tentait de surnager.

Au final c'était surement pour cela que peu lui importait ce qu’il portait. A une époque ce n’était pas réellement comme ça, il adhérait bien plus a la réalité. Via ses proches, ses ancres au monde. Même si les piques du destin encore aujourd’hui s’acharnaient a vouloir lui mettre la tête sous l’eau et a attendre qu’il lutte pour remonter, il y avait un vide qui s’était étendu en lui et qui amortissait la plupart des chocs.

Elle répondit au final, comme si elle aussi elle sortait des brumes des pensées. Elle se contentait de les porter. C’était bien de pouvoir se payer des vêtements sur mesure. Mais même sans ca, Emir avait toujours trouvé ce qui lui fallait dans les boutiques de Mostar et Sarajevo. Les filles avait peut être toujours eu envie d un style plus précis. Il réfléchit un instant a sa soeur puis en vint a la conclusion que ce n’était pas un excellent indicateur pour savoir comment étaient les femmes en général. En tout cas la suite de la réponse fut logique : Beaucoup de gens se reconvertissaient un minimum en arrivant sur Lux. L’important étant de s’y retrouver.

Dolly avait arrangé un ensemble de vêtements dans un coin ou il pourrait protéger sa pudeur et il était reconnaissant qu’elle ne le contraigne pas a l'exhibitionnisme. Pas qu’il ait réellement peur de se tenir a nu devant une représentante de la gente féminine, mais pour lui cela ne se pratiquait que lors de rapports réciproques et consentants, ce qui n’avait pas de rapport avec la présente situation. Il se changea derrière le paravent et fit l'effort de ne pas laisser les vêtements retirés en boule. Cela ne prit pas tres longtemps avant que sa tête bouclée n'émerge de derrière le paravent, suivie de son corps vêtu en bonne et due forme.

- Moi aussi je ne fais pas aujourd’hui ce que je faisais sur terre, faute de moyens. J’étais réalisateur, enfin je donnais plus dans le film indépendant et je devais parfois avoir plusieures casquettes. J’ai travaillé a la caméra sur des productions de plus grandes envergures, mais du cinéma yougoslave, je doute que ca ait passé les frontières.

Il lui remit les vêtements pliés au mieux par ses mains non habituées a ce genre d’ouvrage.

- Maintenant je suis musicien. Je fais de l'accordéon. A la base la musique c’était plus un truc qu’on faisait en famille, mais c’est la seule chose dans laquelle j’ai une petite qualification

Il retrouva le tabouret ou il pourrait s’installer en face d’elle.

- J’aimerais bien écrire une pièce de théâtre et la faire jouer. J’étais sorti acheter un carnet quand je me suis fait intercepter

Mais il en riait visiblement, c’était bien qu’il ne lui en voulait pas de ce contretemps.
Cerise
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Dolly
Roublardise
Tu vas t’asseoir sur le coin de ton bureau pendant qu’il s’habille ; tu n’es pas très douée pour t’asseoir dans des meubles faits pour ça. Tu préférais t’asseoir sur un bureau, une cheminée, une barrière… tout plutôt qu’une chaise ou un fauteuil. Et quand tu le faisais tu ne t’asseyais jamais correctement. Peut-être était-ce un moyen de te donner l’air plus intéressant, plus subversive. Si on ne peut pas te faire asseoir dans une chaise, alors peut-être qu’on ne peut te forcer à rien.

Il sort de derrière le paravent ; pas tes meilleurs vêtements, c’est certain, mais cela fera l’affaire, tant qu’il ne va pas dire que c’est de toi. Tu veux bien de la publicité, mais ces vêtements feraient plutôt l’effet inverse. Ils ne sont pas exactement créatifs. Tu penches la tête quand il se présente comme réalisateur ; tu en as connu, des réalisateurs, dans ton ancienne vie. Ils se promenaient sur des tapis rouges, obtenaient des prix et… tu réprimes un frisson et enfouis au plus profond de toi l’angoisse qui ne demande qu’à sortir. Tu as l’habitude de le faire. Mais Emir n’était pas ce genre de réalisateur ; ses films n’avaient pas un budget de plusieurs millions d’euros ; ses films n’avaient pas de grandes stars en rôles principaux, et peut-être même était-il animé par la passion, et non pas par l’argent ou le pouvoir. Ton père était un acteur plutôt connu et tu étais toi-même mannequin et influenceuse ; tu connaissais bien ce milieu, alors tu pouvais parler en connaissance de cause. Si Emir avait eu l’occasion, les contacts, serait-il devenu pareil ?

Il te rend tes vêtements ; tu les examines : par chance, ils ne sont pas sales. Tu n’auras pas le temps de les laver, mais tu auras le temps de les repasser. Tu les poses à côtés de toi cependant, au lieu de t’en occuper immédiatement. La conversation d’Emir est intéressante ; assez pour te faire regretter de ne pas être allée chez les Créatifs ? Il y a peu d’artistes chez les Roublards. Ni la musique ni le théâtre ne sont tes spécialités, mais ça reste de l’art. Tu es embarrassée quand il parle de ton interception ; un euphémisme pour parler du fait que tu l’avais traqué partout dans la ville et que tu lui avais sauté dessus. Tu émets un rire gêné et passe ta main sur ta nuque.

« Oui… désolée pour ça. J’étais paniquée et j’ai cru que tu m’avais volé les vêtements… »

Mais tu veux revenir sur sa passion originelle ; le cinéma.

« Mais ça ne te manque pas ? Le cinéma je veux dire. »

Autant si les plus vieilles Lumières ont connu une forte avancée technologique ici qu’ils n’auraient jamais pu connaître sur Terre, autant les Lumières les plus récentes comme Emir ou toi (enfin tu supposes qu’il est une jeune Lumière s’il a été réalisateur) ont dû s’adapter à une régression difficile de la technologie. L’époque où tu prenais des selfies de toi pour les mettre sur les réseaux sociaux semble remonter à des siècles.
Dolly
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