Un vent glacial balayait la plage de Lux lorsque Luka y mit les pieds. Elle continua néanmoins d’avancer, ignorant les bourrasques qui menaçaient à tout moment de faire s’envoler son bonnet, et enfonça un peu plus sa tête dans son écharpe. Bientôt, le paysage de la ville fut effacé, ne traçant qu’une ligne discontinue derrière Luka. La jeune fille continua de marcher, fixant toujours droit devant elle, alors que des falaises commençaient à redessiner le paysage. Enfin, au pied d’une dune parsemée de rochers, Luka se laissa tomber par terre.

Repliée sur elle-même, la jeune femme laissa courir son regard vers la mer qui, au loin, déchirait l’horizon avec des vagues destructrices. La saison n’offrait aucune compagnie à Luka qui pouvait laisser sa tristesse l’envahir librement. Les choix qu’elle avait fait au cours des derniers mois avaient été… chaotiques. En voulant faire le bien, elle s’était retrouvée au milieu d’une histoire dont elle ne voyait pas le bout. Elle n’apportait aucune réponse à personne et se noyait dans des questions infinies. Pourquoi avait-elle fait ce choix ? Plus les semaines passaient, plus Luka avait la sensation de n’être qu’un pion dans l’échiquier Luxien. Un pion inutile, de plus est.

Luka enfonça sa tête dans ses genoux, laissant un sanglot s’échapper de sa gorge alors que quelques larmes coulaient le long de ses joues. Cela faisait trois ans. Trois ans qu’elle était arrivée sur Lux et elle avait l’impression que c’était hier. Une éternité d’hier. Chaque pas qu’elle avait mené dans cette vie avait été machinal, automatique. Luka n’y avait retiré aucune gloire, aucun plaisir. Bien évidemment, il y avait eu des moments qui lui avaient fait oublier sa peine, mais celle-ci ne disparaissait jamais et venait l’engloutir dès que l’occasion se présentait. Est-ce qu’un jour Luka serait capable de se regarder dans un miroir sans avoir envie de pleurer ?

Au bout de quelques dizaines de minute, Luka releva la tête. Ses joues mouillées séchèrent rapidement face au vent acharné qui enveloppait Luka mais ses yeux rougis trahissaient son infinie tristesse. Elle renifla bruyamment une fois, deux fois, avant de s’essuyer le nez d’un revers de manche. Luka aimait être sur la plage quand il faisait froid. Il n’y avait personne et le bruit de la mer était si fort qu’elle ne s’entendait même pas pleurer. C’était un peu comme une parenthèse dans cette vie infernale qu’elle menait sans comprendre ce qu’elle faisait, sans comprendre le but de tout ça.

Peut-être que sans le bruit des vagues et du vent, Luka aurait pu entendre les pas qui s’approchaient d’elle. Ainsi, lorsqu’une silhouette se dessina derrière elle, elle aurait été prévenue. Et quand cette ombre se pencha vers elle, laissant ses cheveux chatouiller les joues de Luka, alors cette dernière n’aurait pas hurlé de peur en faisant en bond en arrière. Quelqu’un venait donc, enfin, l’achever ?

Luka fut certes surprise de sentir des cheveux lui chatouiller la joue et des doigts lui caresser la joue, mais elle le fut encore plus quand elle découvrit qui elle avait devant elle. Mackenzie ! Mackenzie ? Plusieurs émotions traversèrent Luka et elle fut incapable de se concentrer sur une.

« Luka ? »

La principale concernée ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Elle secoua la tête puis fronça les sourcils. Mackenzie était quelqu’un que Luka considérait beaucoup ; c’est elle qui l’avait fait rentrer chez les Fougueux et qui lui avait fait visiter les montagnes et les forêts autour de Lux. Et la plage, en cette saison froide, représentait un peu le coin secret de Luka, l’endroit où elle se réfugiait quand elle ne voulait voir plus personne. Ces deux éléments réunis en un seul fit complètement bugger Luka qui en oublia presque son chagrin.

La surprise fut de courte durée pour Mackenzie qui s’approcha de nouveau de Luka, une étincelle d’inquiétude dans le regard. Les sourcils toujours plus froncés, Luka était incapable de comprendre la raison de cette expression avant de sentir les doigts de son amie courir sur ses joues. Ah, oui, le chagrin. Toute cette agitation avait stoppé net l’élan de tristesse qui s’était emparé de Luka.

« Je suis partie un moment et voilà dans quel état je te trouve… Tu veux me raconter ce qui s’est passé ? »

Luka retrouva enfin ses esprits. Elle secoua la tête et afficha un maigre sourire avant de redresser pour s’assoir plus confortablement par terre. Instinctivement, comme pour cacher cette soudaine gène qui vint l’envelopper, Luka frotta ses jambes où du sable s’était accumulé dans sa roulade par terre – sable qui ne tarderait pas à revenir avec le vent qui hurlait sur la plage.

« Oh tu sais… le vent, l’iode, tout ça… »

Le regard que lui lança Mackenzie valait bien toutes les remontrances du monde. La Fougueuse était l’une des premières personnes sur Lux à avoir réellement offert son amitié à Luka, à l’avoir écouté quand Luka ne supportait plus de penser au passé ou qu’il lui était trop douloureux d’imaginer un futur. Mackenzie savait tout et sûrement plus que ce que Luka avait pu lui dire. Une moue boudeuse se dessina sur le visage de Luka qui comprit sans mot qu’il ne lui servait à rien de mentir. Elle soupira.

« Je ne suis pas sûre de trouver un jour ma place sur Lux. J’ai… J’ai quitté les Fougueux. Mais je ne suis pas sûre que ce soit pour la bonne raison. Je sais pas où je vais. »

Le regard de Luka se perdit dans l’immensité de l’océan et elle se mordit la lèvre avant de replonger son regard dans celui de Mackenzie.

« Ça fait trois ans que je suis perdue et je suis pas sûre de pouvoir retrouver mon chemin un jour. Alors, de temps en temps, je viens ici pour remuer le couteau dans la plaie, puis ça va… mieux jusqu’à la prochaine fois. La routine. »

Luka balaya d’un revers de main l’air devant elle, comme si elle pouvait ainsi annuler toutes les émotions qu’elle ressentait, comme si elle pouvait ainsi toutes les ranger quelque part pour les ressortir plus tard. Mackenzie avait déjà vu bien assez de larmes de Luka pour ne pas avoir à en supporter davantage. La Roublarde fit de nouveau un sourire, un peu plus convaincant que quelques instants plus tôt. Ce n’était pas le moment de déprimer. Pas alors que Mackenzie venait de rentrer !

Luka avait beau scruter Mackenzie sous toutes les coutures, elle ne voyait qu’une seule émotion qui barrait son visage : la déception. Mackenzie était déçue par Luka. Quelque part, alors qu’elle ne pensait pas ça possible, Luka sentit son cœur se fêler un peu plus et la tristesse l’engloutir davantage. Elle qui pensait avoir touché le fond, regarder Mackenzie être déçue en rajoutait une couche. Luka aurait aimé fermer les yeux et se réveiller loin de tout ça. Peu importe les choix qu’elle faisait, ils étaient tous mauvais. Comment une seule personne pouvait accumuler tant d’erreurs en l’espace de si peu de temps ?

« Ah ok. Tu es partie des Fougueux, rien de moins. J’espère que tu as pris la peine de dire au revoir d’abord. »

La voix de Mackenzie, sèche et distante, fut comme un poignard dans le cœur de Luka. Évidemment qu’elle n’avait pas dit au revoir ! Tout était allé si vite… et à qui aurait-elle dit au revoir ? Les rares avec qui elle s’était liée préféraient mille fois se perdre dans la montagne et n’étaient donc pas là quand Luka avait dû faire un choix. Et les autres… les autres ne la connaissaient même pas. Mackenzie soupira. Luka ravala le sanglot qui entravait sa gorge.

« Ça ne te tentait pas d’attendre que je sois rentrée en vrai ? Ou que l’on en discute auparavant ? Et quelle est cette raison pour laquelle tu as décidé de quitter ? »

Luka se mordit l’intérieur de la joue. Elle ne pouvait pas en parler à Mackenzie. Ou alors si ? Non. Elle ne pouvait pas. Le cœur de Luka était tiraillé. Mackenzie ne lui laissa pas le temps de choisir une bonne réponse, elle enchaîna rapidement, assénant Luka de ses mots comme s’il s’agissait de poignards.

« C’est une belle routine de te voir, comme si tu te laissais mourir comme ça. Tu ne voulais pas choisir un endroit plus confortable, un lit par exemple, comme le commun des mortels. Genre à la limite en dessous de ton lit, ça aurait été plus confortable, genre en faisant une surdose de chocolat… Maintenant tu vas avoir du sable partout sur toi, c’est vraiment chouette ! »

Mackenzie était amère, Luka pouvait le sentir dans chacune de ses paroles. Et Luka ne pouvait pas la blâmer ! Mackenzie lui avait ouvert les bras, lui avait montré un futur plus radieux que celui auquel la Roublarde voulait s’accrocher… pour rien. Pour rien car Luka s’était encore une fois fourrée dans un merdier pas possible avec les Roublards, comme si elle trouvait du réconfort à traîner avec les rebuts de la société, comme si… comme si elle était là où elle méritait d’être, finalement.

Luka tenta d’ignorer le chagrin qui venait lui broyer le cœur – c’était si facile quand on y était habitué. Elle souffla sur une mèche de cheveux qui s’était posé au milieu de son visage puis se frotta discrètement les mains sur les cuisses, comme pour les réchauffer, comme pour faire quelque chose d’utile.

« J’aime pas… trop le chocolat. »

Les mots sortirent de la bouche de Luka presque avec urgence. Elle sentait le regard brûlant de Mackenzie sur elle et il fallait qu’elle dise quelque chose, n’importe quoi, alors elle avait rebondi sur le premier truc possible. Un court silence enveloppa les deux jeunes femmes. Luka se sentait écrasée par le poids de ses choix.

« Je suis désolée de pas t’avoir attendu pour en parler, je savais pas quand tu reviendrais. Et les Roublards avaient besoin… avaient besoin de moi. Avec les conflits en ville… »

Est-ce que Mackenzie était seulement au courant des conflits en ville ? De l’incapacité entre les Droits et les Roublards à se mettre d’accord sur une politique convenable ? De cette semi-chasse aux sorcières qui se déroulait ? Certes, avec l’élection d’Eliana, cela semblait se calmer… mais le grondement sourd des rues ne se taisait jamais.

« Je n’avais plus le temps de sortir de la ville, l’Orphelinat est surchargé et les subventions ne viennent pas, et je devais m’occuper des enfants, et les Roublards avaient des soucis, et les Droits font n’importe quoi, et avec l’élection du nouveau Maire ça prenait trop de temps, et il fallait agir et en étant chez les Fougueux je ne pouvais plus agir, et j’étais pas légitime, et les disparitions, et Eliana, et les animaux, et il le fallait et- »

Luka avait parlé de plus en plus fort, de plus en plus vite. Ses émotions lui faisaient mélanger les mots, les événements. Elle faisait de moins en moins de sens pour finalement éclater d’un nouveau sanglot. Elle se tut avant de fondre réellement en larmes et s’essuya mollement les joues, étalant au passage du sable sur son visage, la respiration saccadée. Mackenzie devait sûrement la détester maintenant. Luka se faisait une seule vraie amie, et elle la perdait tout aussi vite.

« Tu fais chier quand tu veux, Luka ! »  

Les larmes venaient de nouveau piquer les yeux de Luka et elle avait de plus en plus de mal à retenir les sanglots qui lui serraient la gorge. Elle n’avait qu’une seule envie : s’enterrer sous le sable et ne plus jamais croiser âme qui vive. Ou alors, peut-être qu’elle pourrait prendre un bateau et aller naviguer sur l’océan ? Au mieux, elle pourrait enfin en terminer avec cette vie qui n’en finissait pas. Au pire, elle rencontrait une nouvelle civilisation et pouvait recommencer de zéro. Pour la troisième fois. Mais, eh, la troisième c’est toujours la bonne !

Mackenzie, au lieu de partir en hurlant comme elle aurait pu si bien le faire, au lieu de continuer à engueuler Luka comme elle aurait dû le faire, s’approcha un peu plus de la Roublarde pour l’entourer de son bras. Luka resta un instant immobile, comme si elle avait peur que le moindre mouvement fasse fuir Mackenzie. Mais non, elle restait là. Elle était toujours là.

« S’cuse-moi… J’aurais dû être là pour toi. »

Enfin, Luka respire de nouveau. La boule dans son ventre perd un peu en poids et sa gorge se desserre. Le bras de Mackenzie autour d’elle, son corps près du sien, Luka se sent un peu mieux. Elle a toujours des difficultés à déglutir et ses yeux restent inlassablement humides, mais elle n’a plus tant l’impression que le monde entier est en train de l’écraser. Mackenzie est là, au moins quelques minutes, pour l’aider à porter ce fardeau et juste pour cette raison, Luka reprend un peu contenance. D’un mouvement infime, elle s’appuie un peu plus sur Mackenzie.

« J’ai manqué tant de choses depuis mon départ ? Tu veux reprendre plus doucement ? Je peux t’aider pour quelque chose. »

Luka se racla la gorge et s’essuya, une nouvelle fois, grossièrement ses joues sableuses. Tant de choses s’étaient passées et Luka ne savait pas par où commencer. Elle ne pouvait décemment pas recommencer à tout mélanger comme quelques instants plus tôt au risque de perdre définitivement Mackenzie.

« Tu sais, les Droits et les Roublards ont jamais été trop… trop sur la même longueur d’ondes. C’était un euphémisme. Puis y’a eu une disparition d’un enfant et- »

Luka fit une pause. Penser à Aoi lui serrait un peu plus le cœur que raison, mais elle se reprit rapidement. Ce n’était pas le moment de flancher.

« Et je crois que certains Droits ont accusé les Roublards ? En tout cas, les choses ont commencé à devenir… compliquées. Encore une fois, un euphémisme au vu de l’implication de Luka. Les choses ont très vite pris des proportions… disproportionnées. Certains Droits commençaient à faire une chasse à la sorcière et certains Roublards provoquaient sans mesure… Et puis- »

Luka fit une nouvelle pause. Elle ne voulait pas mettre Mackenzie dans une situation délicate en lui avouant des choses qu’elle n’avait pas le droit de dire. Luka se mordit la langue puis reprit, en décidant de contourner un peu la vérité. En disant les choses comme elle les avait ressentis, elle.

« Et puis, puisque je n’étais pas légitime de toute façon chez les Fougueux, j’ai décidé de retourner chez les Roublards pour… pour les aider. Un peu. Dans ma grande naïveté, j’ai pensé que je pourrais peut-être réduire les tensions de l’intérieur ? Sauf qu’évidemment, je ne suis que moi, donc ma présence n’a servi à rien à part flatter le Roi avant qu’il m’oublie. »

… comme les autres. Luka soupira et rapprocha ses genoux de sa poitrine. Un frisson remonta le long de son échine mais ça n’avait rien à voir avec le vent glacial qui agitait la plage. Il n’était là que pour lui rappeler la désagréable vérité : peu importe le monde, peu importe les Cercles, Luka ne trouverait jamais sa place tout comme elle n’avait jamais pu trouver de famille.

« Enfin voilà… L’Orphelinat est toujours dans un état lamentable et avec l’élection d’Eliana au pouvoir, pour l’instant c’est plus calme. Ça ne durera pas. »

Mackenzie avait écouté l’intégralité du résumé de Luka en faisant des petits commentaires de temps en temps. Comme d’habitude, la Fougueuse savait exprimer le fond de sa pensée à chaque fois, que ce soit avec des remarques sarcastiques, des questions rhétoriques pour elle-même ou des expressions faciales plus que parlantes. Cela rassurant Luka, quelque part. Mackenzie n’avait pas changé. Elle ne changeait pas. Elle était agacée, inquiète, mais elle n’allait pas lâcher Luka du jour au lendemain et juste pour ça, la Roublarde ne pouvait que lui en être reconnaissante.

« Tu crois que bientôt il va y avoir beaucoup plus d’orphelins ? Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour l’orphelinat ? »

Luka se mordit la lèvre inférieure en réfléchissant. Elle avait déjà échangé beaucoup avec Eliana à ce sujet, avant que cette dernière ne soit élue, mais elles ne s’étaient pas revues depuis. Évidemment, Luka pouvait parler à Mackenzie de l’aide qu’elle pouvait apporter en temps que Mondaine mais avait-elle vraiment envie de rappeler à son amie qu’elle était privilégiée et qu’il faudrait peut-être qu’elle songe à faire quelque chose de concret plutôt que vivre sa vie librement comme elle l’entendait ? De toute façon, la Fougueuse n’était pas une habituée des bals, donc elle ne devait pas non plus avoir autant de moyens que d’autres. En tout cas, pas assez pour ce que représentait le gouffre financier de l’Orphelinat.

Luka secoua la tête pour chasser tous les chiffres qui dansaient dedans.

« Je ne sais pas s’il y aura plus d’enfants ou pas. Ça dépend si les étoiles arrêtent d’en kidnapper ou si elles continuent leur petit jeu débile. »

Luka fronça les sourcils, bien consciente qu’insulter les Ô combien grandes étoiles n’allait pas calmer la tempête dans sa tête, ni apporter du bon pour l’Orphelinat, mais parfois il fallait que ça sorte. Mackenzie n’était pas une fanatique religieuse du Culte des Étoiles, comme certains, donc Luka savait qu’elle pouvait s’exprimer librement.

« Certains ont le luxe de continuer de grandir malgré leur croissance arrêtée, mais il y en a encore tellement qui sont coincés dans leur état d’enfants éternels. Parfois… je me demande si avoir une famille pour eux ne les aiderait pas à grandir. Ça se trouve ils sont bloqués parce qu’ils n’ont personne pour leur montrer comment faire ? »

Luka se mordit la langue, une étincelle de tristesse dans le regard. Penser à tous ces enfants malheureux lui fendait le cœur au moins autant que ça faisait écho à sa propre histoire. Grandir sans famille pour être guidé, c’était être sûr d’avoir une route pavée de difficultés. Luka secoua la tête.

« J’espère qu’Eliana saura faire quelque chose. On a beaucoup discuté ensemble la dernière fois et elle semblait être vraiment intéressée par le bien fondé de l’Orphelinat. Elle a mis le nez dans les papiers, a vu les chiffres, a écouté mes propositions. On manque cruellement de fond et d’organisation. Espérons qu’elle saura faire quelque chose de… de bien. »

Luka était encore incertaine au sujet d’Eliana. Sur le coup, leur conversation avait été géniale et Luka avait eu de grands espoirs pour le futur. Mais depuis, la Roublarde ne l’avait plus croisée. Est-ce qu’elle tiendrait sa promesse ou n’était-ce que des mots en l’air ?